Le sucre brut a de nouveau atteint un plus haut en six mois la semaine dernière, en raison de la priorité donnée à l'éthanol au Brésil, tandis que le café se ressaisissait et que le cacao baissait légèrement. La révision à la baisse de la prévision de production de sucre de la fédération professionnelle brésilienne Unica et le ralentissement de la récolte en raison du mauvais temps au Brésil ont poussé mercredi le cours du sucre coté à New York à son plus haut depuis le 18 mars, à 18,56 cents la livre. La principale association de cultivateurs de canne à sucre du Brésil, Unica, a révisé mardi à la baisse sa prévision de production de sucre pour la saison 2013/2014 à 34,2 millions de tonnes, contre une précédente estimation de 35,5 millions de tonnes. Les producteurs réunis dans Unica devraient donc produire quasiment la même quantité de sucre que la saison dernière. Mais, comme la récolte de canne à sucre est, elle, attendue en hausse de 10,18%, plus de canne sera consacrée à la production d'éthanol. Ces données "propulsent" les cours du sucre, a commenté Nick Penney, analyste du courtier Sucden. Le ralentissement de la récolte au Brésil, en raison de pluies abondantes, a aussi soutenu les cours cette semaine, a noté de son côté Thomas Kujawa, également chez Sucden. L'excès de pluie porte également préjudice à la concentration en sucre de la canne, qui devrait diminuer légèrement par rapport à la saison précédente selon Unica.
Le café se ressaisit, le cacao glisse Les cours du café se sont ressaisis cette semaine, après avoir atteint la semaine dernière des plus bas en trois-quatre ans en raison de l'abondance de l'offre sur le marché mondial. Le robusta coté à Londres a tout particulièrement bénéficié du fait que" les cultivateurs au Vietnam et en Indonésie (deuxième et troisième producteur mondial de café, principalement de robusta) se retenaient de vendre leurs récoltes dans l'attente d'un meilleur prix", ont expliqué les analystes de la revue spécialisée The Public Ledger. Le robusta a ainsi atteint vendredi un plus haut depuis le 12 septembre, à 1.734 dollars la tonne. Quant aux cours du cacao, ils ont légèrement glissé cette semaine, les investisseurs spéculatifs engrangeant quelques bénéfices après les sommets en un an atteints par les cours il y a deux semaines en raison de craintes d'aggravation du déficit d'offre sur le marché mondial. Le marché du cacao a été plutôt calme et sans grand volume toute la semaine, avant un mouvement de ventes jeudi, qui n'était pas motivé par des "raisons fondamentales (offre et demande)", a jugé Eric Sivry, analyste chez le courtier Marex Spectron. Le cacao échangé à Londres a ainsi atteint jeudi un plus bas en un mois, à 1659 GBP la tonne. Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en décembre valait 491,40 USD vendredi, contre 484 USD le vendredi précédent. Sur le NYBoT-ICE à New York, la livre de sucre brut pour livraison en mars 2014 valait 18,53 cents, contre 18,02 cents sept jours auparavant. A Londres, la tonne de robusta pour livraison en novembre valait 1729 USD, contre 1647 USD le vendredi précédent. A New York, la livre d'arabica pour livraison en décembre valait 115,70 cents, contre 115,60 cents sept jours auparavant. A Londres, la tonne de cacao pour livraison en décembre valait 1672 GBP, contre 1703 GBP le vendredi précédent. A New York, la tonne pour livraison en décembre valait 2587 USD, contre 2617 USD sept jours plus tôt.
Les stocks US dopent le blé et plombent maïs et soja Le cours du blé a augmenté cette semaine à Chicago, à la faveur de stocks inférieurs aux attentes aux Etats-Unis, alors que ceux du maïs et du soja, en abondance en cette période de moisson, ont baissé. "Cette semaine, les cours ont été essentiellement le reflet d'un rapport sur les stocks (paru lundi, ndlr), qui a été positif pour le blé mais pas pour le maïs et le soja", note Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting. "Les courtiers ont été stupéfaits lundi par les projections de l'USDA (ministère américain de l'agriculture américain, ndlr) faisant état de stocks largement au-dessus des attentes" notamment pour le maïs, précise Dewey Strickler, de Ag Watch Market Advisors. Selon de nouveaux chiffres du ministère, particulièrement scrutés car ils représentent un point final pour la récolte 2012, les réserves de maïs étaient au 1er septembre de 20,9 millions de tonnes, près de 17% de moins que l'an dernier à la même époque mais bien plus que ce à quoi s'attendaient les analystes. Les prix du maïs sont dans la foulée descendus à un plus bas en trois ans. Parallèlement, les stocks de blé s'élevaient à 50,48 millions de tonnes, en baisse de 12% par rapport à 2012 et en dessous des attentes du marché, selon Dewey Strickler. "Ce rapport a montré un usage de blé plus important pour nourrir les bêtes au cours de l'été", remarque le spécialiste. Par ailleurs, "d'autres facteurs de hausse du prix du blé venaient de l'étranger, notamment d'achats de blé américain par le Brésil, de craintes de gel en Australie et d'inquiétudes sur une météo défavorable en Argentine", explique Michael Zuzolo, ajoutant aussi l'effet d'un retard des semis dans la région de la mer Noire. Du côté du soja, le rapport de l'USDA a aussi surpris les investisseurs en faisant état de stocks à 3,8 millions de tonnes, soit 17% de plus que l'an dernier mais là aussi bien au-delà de ce qu'avait initialement prévu l'USDA et ce qu'attendaient les analystes. La récolte de maïs (réalisée à hauteur de 12% des surfaces) et de soja (11%) avance plus lentement que prévu, ce qui "à court terme peut limiter la baisse des cours", dit Michael Zuzolo. Mais "les rendements continuent de dépasser les attentes", souligne Dewey Strickler. Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre, le contrat de référence sur le marché, évoluait à la mi-séance vendredi à 4,4075 dollars contre 4,5400 dollars en fin de semaine dernière. Le boisseau de blé pour la même échéance s'échangeait à 6,8925 dollars contre 6,8300 dollars vendredi dernier.