La Bourse de Tokyo a terminé en forte baisse lundi, sur fond de regain du yen et de prudence des investisseurs avant la publication d'une série d'indicateurs au Japon et aux Etats-Unis. A l'issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a cédé 1,32% (-235,40 points) à 17'645,11 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part reculé de 1,04% (-15,14 points) à 1438,67 points. La séance a été faiblement active avec 1,9 milliard de titres échangés sur le premier marché. Du côté des changes, le dollar valait 120,26 yens, en retrait par rapport à son cours de vendredi, tout comme l'euro, qui s'affichait à 134,49 yens, des mouvements défavorables aux titres des exportateurs nippons. L'heure était à un certain attentisme en prévision de l'enquête Tankan de la Banque du Japon (BoJ) sur la confiance des entreprises, attendue jeudi. Le lendemain, seront diffusés les chiffres de l'emploi aux Etats-Unis, qui seront sans nul doute suivis avec attention à la perspective d'un resserrement monétaire américain. Les courtiers ont aussi attribué le repli des indices à des raisons techniques, alors qu'expirait vendredi dernier un délai pour recevoir des dividendes dans le cas de plus de la moitié des compagnies du Topix. Les donneurs d'ordres se procurant des actions pendant cet intervalle n'ont donc droit à aucun émolument, de quoi alimenter la morosité du marché.
UNIQLO À CONTRE-COURANT Dans un agenda calme du côté des entreprises, la firme d'habillement Fast Retailing s'est distinguée par un gain de 1,47% à 47.490 yens. Son dirigeant Tadashi Yanai a balayé ce week-end les inquiétudes sur le ralentissement chinois, estimant qu'il n'avait aucun impact sur les ventes de la griffe Uniqlo dans le pays, selon des propos rapportés par les médias. A rebours du marché également, Sharp a légèrement relevé la tête (+0,68% à 147 yens). Le titre du pionnier de l'affichage à cristaux liquides (LCD), en plein marasme, avait décroché en fin de semaine dernière, le groupe ayant admis qu'il ne parviendrait pas à atteindre son objectif de bénéfice opérationnel au premier semestre de son exercice 2015-2016. Les autres entreprises d'électronique ont en revanche sombré, à l'image de Sony (-3,55% à 2995,5 yens) ou de Panasonic (-0,71% à 1252,5 yens). Idem pour le géant des télécoms SoftBank (-2,26% à 5772 yens). Dans le secteur automobile, objet de tous les regards depuis qu'a éclaté le scandale Volkswagen, la débâcle était généralisée. Le champion japonais Toyota a fléchi de 2,02% à 7049 yens, son concurrent Nissan de 2,90% à 1088 yens. Mazda, constructeur nippon le plus en pointe sur la technologie diesel dans un archipel où ce type de véhicules reste peu répandu (environ 2% du parc automobile), a lâché 2,71% à 1844 yens. Suzuki, qui a vendu à la holding Porsche SE, actionnaire majoritaire du groupe allemand, 1,5% du capital de VW qu'il détenait, a pour sa part perdu 2,14% à 3693 yens. Cette cession signe l'épilogue définitif du litige qui opposait les deux anciens partenaires depuis quatre ans. Particulièrement malmenés, les constructeurs de camions Isuzu et de bus Hino (filiale de Toyota) ont respectivement plongé de 4,57% à 1211 yens, et de 5,32% à 1227 yens. Au total, 175 composantes du Nikkei ont fini dans le rouge, contre 45 en hausse et 5 à l'équilibre.
Zurich: autour de l'équilibre grâce au soutien de Roche La Bourse suisse oscillait autour de l'équilibre lundi matin, soutenue par Roche, alors que la tendance des marchés était globalement à la baisse. Tiraillé entre crainte d'un relèvement des taux et optimisme sur l'économie, Wall Street a fini en ordre dispersé vendredi et Tokyo a clôturé en recul de 1,32% lundi. La politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed) figurait toujours au centre de l'attention après les déclarations, jeudi, de sa présidente Janet Yellen, qui a estimé que les conditions devraient être réunies pour une première hausse des taux d'ici la fin de l'année. Dans ce contexte, les discours de plusieurs membres influents de la Fed (dont Williams aujourd'hui, Janet Yellen mercredi, Bullard vendredi et Dudley samedi) devraient apporter de l'animation aux séances, anticipe un spécialiste de Mirabaud. Les investisseurs scruteront également de près la volée de données macroéconomiques qui va émailler la semaine, en Europe comme aux Etats-Unis. Le point d'orgue sera sans nul doute le rapport sur l'emploi américain, vendredi, précédé des chiffres ADP de l'emploi dans le secteur privé pour le mois de septembre. Le Swiss Market Index (SMI) cédait marginalement 0,05% à 8501,33 points, le Swiss Leader Index (SLI) 0,21% à 1243,99 points et le Swiss Performance Index (SPI) 0,05% à 8677,13 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 20 reculaient, huit montaient et deux optaient pour un statu quo. Roche (+2,0%) permettait au marché de garder plus ou moins la tête hors de l'eau. A l'occasion du congrès oncologique européen (ECC) de Vienne, le géant bâlois a présenté de bons résultats d'étude de phase III pour ocrelizumab dans la lutte contre la sclérose en plaques (SEP) primaire progressive. Il a également dévoilé de nouvelles données d'études avec Atezolizumab dans le traitement du cancer du poumon et du cancer de la vessie à un stade avancé. Kepler Cheuvreux a relevé la recommandation à "buy" de "hold" et l'objectif de cours à 295 (290) CHF. Novartis perdait en revanche 0,9% malgré des données positives pour les préparations Tafinlar et Mekinist dans le traitement du cancer de la peau. Actelion cédait également du terrain et lâchait 1,3%. Nestlé abandonnait un petit 0,1%. Aryzta gonflait de 0,6% après avoir présenté des chiffres en demi-teinte sur l'exercice décalé 2014/2015. Alors que les ventes et le bénéfice par action sont globalement en ligne avec les prévisions, l'EBITA s'est inscrit en deçà. La hausse de cours actuelle est à mettre en lien avec la très faible progression de l'action la semaine passée, relèvent des intervenants. Rien que vendredi, le boulanger industriel avait perdu 6%. Swisscom jouait son rôle de valeur défensive et gagnait 0,5%. Le relèvement de recommandation de J.Safra Sarasin à "buy" de "neutral" contribuait aussi à soutenir le titre. L'opérateur a affiché une évolution impressionnante de ses unités d'affaires au premier semestre 2015 et les objectifs sont plutôt conservateurs, estiment les analystes. Le spécialiste des arômes et parfums Givaudan s'appréciait quant à lui de 0,4%. Les cycliques avaient par contre tendance à se replier, à l'image de LafargeHolcim (-1,1%), qui avait déjà perdu près de 10% la semaine dernière. Transocean concédait 0,9%, Adecco 1,0% et SGS 0,7%. Dans le segment des financières, Credit Suisse (-1,1%) et UBS (-0,9%) perdaient du terrain, tout comme Julius Bär (-0,8%). Les deux dernières banques se retrouvent dans le viseur de la Commission de la concurrence (Comco), qui a ouvert une enquête contre sept banques au total pour examiner si des "accords illicites" ont été conclus dans le négoce de métaux précieux. La Comco n'a pas souhaité donner d'indications sur d'éventuelles amendes. Sur le marché élargi, Leonteq (-8,3%), Conzzeta (-3,7%) et Autoneum (-2,3%) se détachaient clairement du peloton des perdants. A l'opposé, Repower (+4,1%), Micronas (+2,8%) et Carlo Gavazzi (+2,0%) avaient le vent en poupe.
Paris, attentiste, ouvre en baisse sur fond de victoire La Bourse de Paris reculait lundi matin (-0,61%), sur fond de victoire des indépendantistes catalans lors d'élections au parlement local, et dans un climat attentiste avec la publication à venir dans la semaine d'importants indicateurs macro-économiques. L'indice CAC 40 reculait de 27,48 points à 4.453,18 points. Vendredi, la cote Parisienne avait terminé sur un bond de 3,07%. "En zone euro, c'est évidemment les élections régionales du week-end en Espagne et surtout en Catalogne qui retenaient notre attention", résume John Plassard, de Mirabaud Securities. "Mettant de côté les incertitudes liées à la Grèce, l'Europe semble avoir une autre migraine politique ce week-end avec l'élection des pro-indépendantistes au parlement catalan", note Michael Hewson, courtier chez CMC Markets. Les partis indépendantistes ont remporté dimanche la majorité absolue des sièges aux élections régionales en Catalogne, un succès qu'ils présentent comme un mandat pour mener cette riche région d'Espagne vers la sécession. Mais leurs adversaires ont refusé de reconnaître leur victoire, soulignant qu'ils n'avaient pas recueilli la majorité des voix. Pour les analystes de Saxo Banque, "les opérateurs de marché devraient se montrer attentistes avant la publication d'indicateurs économiques importants" au fil de la semaine en zone euro mais aussi outre-Atlantique où elle devrait culminer vendredi avec les chiffres de l'emploi pour septembre. Un domaine auquel la Réserve Fédérale américaine (Fed) accorde une attention très importante. Des membres de la Fed doivent s'exprimer en début de semaine, et leurs propos pourraient plaider en faveur d'un possible relèvement des taux directeurs d'ici à la fin de l'année. La croissance économique américaine a donné vendredi de nouveaux signes de solidité au deuxième trimestre, sous l'oeil attentif de la banque centrale qui avait décidé un statu quo monétaire le 17 septembre.