La Bourse de Paris progressait franchement (+2,57%), hier à la mi-journée, profitant d'un rebond technique malgré des statistiques en demi-teinte sur l'économie des pays européens. L'indice CAC 40 gagnait 111,67 points à 4.455,40 points. La veille, il avait terminé en légère baisse de 0,31%. "La volatilité reste toujours de mise sur le marché. C'est ainsi qu'il faut interpréter le rebond technique de ce matin sur le CAC 40 en dépit de statistiques en Allemagne et en Espagne décevantes", estime Christopher Dembik, un économiste de Saxo Banque. En Allemagne notamment, les ventes au détail ont marqué le pas en août, baissant de 0,4% sur un mois. "Les préoccupations de ces derniers jours ne se sont pas estompées. Au contraire, elles se sont renforcées avec la publication de l'inflation dans la zone euro qui est ressortie négative en septembre, sans surprise", relève M. Dembik. Toutefois, "le marché a peu répercuté cette annonce qui était attendue depuis plusieurs jours, et déjà intégrée dans les prix". Pas de surprise non plus au Royaume-Uni: les autorités ont confirmé que le produit intérieur brut (PIB) avait crû de 0,7% au deuxième trimestre par rapport au premier. En France, où le gouvernement dévoile son projet de loi des Finances 2016, les prix à la production industrielle ont reculé de 0,9% au mois d'août par rapport au mois précédent. L'Insee a par ailleurs annoncé que la consommation des ménages en biens avait légèrement progressé en juillet (+0,3%) et était restée stable en août. "De manière générale, c'est l'attentisme qui devrait encore prédominer, avant le discours de Janet Yellen" la présidente de la banque centrale américaine après la clôture de Wall Street, "le PMI manufacturier officiel chinois (jeudi) matin et les chiffres mensuels de l'emploi américain vendredi", avancent les stratégistes du courtier Aurel BGC. Englués dans les incertitudes sur la santé de l'économie chinoise et sur l'avenir de la politique monétaire américaine, les investisseurs sont toujours à l'affut du moindre signe leur apportant des éclaircissements sur ces points. De l'autre côté de l'Atlantique sont attendues au courant de la journée les chiffres ADP de l'emploi dans le secteur privé en septembre, indicateur important à deux jours du très attendu rapport mensuel sur l'emploi, ainsi que sur l'activité économique dans la région de Chicago en septembre. Sur le front des valeurs, le secteur automobile était porté par les mesures d'aides fiscales à l'achat de voitures annoncées par Pékin: côté constructeur Peugeot gagnait 6,45% à 13,46 euros et Renault 2,58% à 64,34 euros, côté équipementiers, Montupet montait de 6,99% à 53,10 euros, Faurecia 3,94% à 28,00 euros et Valeo 3,50% à 118,25 euros Le fournisseur d'équipements de traitement de courrier Neopost était en revanche fortement sanctionné (-22,09% à 21,52 euros) après avoir fait part mardi soir de résultats et d'un dividende en baisse au premier semestre. Le numéro un mondial des voiliers de plaisance Bénéteau profitait (+6,87% à 13,15 euros) de la publication d'un chiffre d'affaires annuel en progression de 20%, grâce à l'acquisition de RecBoats et à la croissance supérieure au marché de ses ventes de bateaux. Dans le secteur des télécoms, les quatre opérateurs français Bouygues Telecom (+1,21% à 31,85 euros pour sa maison mère-Bouygues), Numericable-SFR (+0,01% à 41,08 euros), Iliad (Free) (+1,17% à 181,95 euros) et Orange (+1,08% à 13,57 euros) ont déposé un dossier de candidature afin de participer aux enchères d'attribution de la bande de fréquences 700 MHz. Le distributeur de produits culturels et technologiques Fnac perdait 3,17% à 51,32 euros après l'annonce de son offre de rachat sur le vendeur de biens électroniques Darty.
Zurich boostéE par de bons indices La Bourse suisse rebondissait fortement, mercredi, boostée par de bonnes indications préalables. A l'ouverture, elle a reconquis la marque des 8400 points, après avoir franchi plusieurs fois à la baisse celle des 8300 points la veille. La hausse du Dow Jones, mardi, mais surtout la franche envolée du Nikkei (+2,70%) aujourd'hui, malgré un recul de la production industrielle, faisaient souffler un vent favorable sur les places européennes. Des courtiers évoquent une reprise technique grâce à des achats opportunistes. Les inquiétudes concernant l'économie mondiale et les incertitudes sur la politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed) continuent néanmoins à dominer les marchés, qui affichent une forte volatilité. Dans une actualité toujours dégarnie sur le front des sociétés, les investisseurs suivront de près aujourd'hui la publication des chiffres du chômage en zone euro, en Allemagne notamment, la croissance en Grande-Bretagne, les directeurs d'achat de Chicago et l'intervention ce soir de la présidente de la Fed, Janet Yellen. Les chiffres ADP de l'emploi dans le secteur privé pour septembre seront aussi scrutés de près, en attendant le point d'orgue de la semaine: le rapport sur l'emploi américain vendredi. Le Swiss Market Index (SMI) bondissait de 1,78% à 8471,62 points, après avoir concédé 1,5% lundi et 0,7% mardi. Le Swiss Leader Index (SLI) progressait de 1,65% à 1240,20 points et le Swiss Performance Index (SPI) de 1,64% à 8635,93 points. Sur les 30 valeurs vedettes, toutes naviguaient en terrain positif. Seule exception au tableau: la très volatile Transocean qui reculait de 0,1%. Les cycliques avaient le vent dans les voiles, à l'image d'Adecco (+2,4%) ou Richemont (+2,2%). Les bancaires n'étaient pas très loin, comme Julius Bär et UBS qui montaient de respectivement 2,2% et 2,1%. La première a remanié la direction de sa région EMMEA et la seconde a réglé plusieurs affaires avec les autorités américaines à Porto Rico et accepté de payer environ 34 mio USD. LafargeHolcim (+1,9%) a divulgué les conditions d'indemnisation des actionnaires détenant encore des titres Lafarge dans le cadre de la procédure de retrait obligatoire. SGS s'arrondissait de 1,5% après avoir pris une participation de 70% dans son homologue chilien SIGA Ingenería y Consultoria (SIGA), pour un montant non précisé. Le rachat de Siga constitue la 9ème acquisition et la plus importante depuis la reprise de CIMM en novembre 2011, souligne un analyste. Clariant (+1,2%) était également recherché. La filiale indienne du groupe de spécialités chimiques va racheter une partie du portefeuille "soins personnels" de la société Vivimed Labs Limited. Galenica (+1,9%) a obtenu au Japon le feu vert pour une commercialisation de P-Tol (oxyhydroxide sucroferric) dans le traitement de l'hyperphosphatémie chez les patients sous dialyse souffrant d'affections rénales chroniques (CKD). Les trois poids lourds de l'indice, qui la veille avaient été chahutés, soutenaient l'indice phare de la Bourse suisse, Novartis et Nestlé s'adjugeant 1,8% et Roche 1,9%. Aryzta (+0,4%) tentait timidement de compenser les pertes de plus de 7,5% de la veille. Les résultats annuels présentés lundi ont déçu, ce qui se traduit concrètement dans la baisse d'objectifs de cours des analystes, tels que Goldman Sachs ou Baader Helvea aujourd'hui. Sur le marché élargi, Addex Therapeutics a accru sa perte au premier semestre 2015. Le niveau de liquidités de la société biopharmaceutique s'est par contre amélioré. Des nouvelles qui n'ont pas convaincu les investisseurs, l'action reculant de 3,4%. Newron (-4,4%) a de son côté indiqué que la FDA prolongeait de 3 mois le délai de test pour Xadago, une annonce également peu appréciée par le marché. Le groupe de cliniques privées et d'hôtels de luxe Aevis Victoria (pas de cours) a accru ses recettes sur les six premiers mois de l'année, mais bouclé tout juste à l'équilibre en raison d'une augmentation des charges financières liées à des investissements substantiels, des acquisitions et l'émission de trois obligations. Loeb lâchait également du lest après avoir annoncé lundi soir le transfert de cotation de son bon de participation de SIX Swiss Exchange à la plateforme électronique hors-Bourse OTC-X de la Banque cantonale bernoise (BCBE). L'opération sera effective le 1er octobre.
Francfort repart à la hausse (+1,71%) La Bourse de Francfort reprenait des couleurs mercredi, tirée par Lufthansa et les titres automobiles et un rebond technique, alors que le Dax avait touché la veille en séance son plus bas de l'année. L'indice vedette prenait 1,71% à 9.614,06, et le MDax s'adjugeait 1,37% à 19.164,27 points. Dans le haut du tableau, on retrouvait BMW, en hausse de 2,92% à 78,60 euros, qui devançait l'équipementier Continental et Daimler, avec des gains respectifs de 2,81% à 188,15 et de 2,02% à 64,54 euros. Le secteur automobile très malmené reprenait ainsi quelques couleurs. "Les cessions massives de titres automobiles se sont arrêtées", a expliqué Christian Schmidt, analyste chez Helaba Floor Research. Volkswagen progressait de 2,60% à 97,70 euros après deux journées de forte baisse. Empêtré dans un scandale de tricherie aux normes anti-pollution, qui a déjà coûté la tête à son patron et fait dégringoler le cours de son action de 41% en moins deux semaines, le constructeur automobile prépare un plan d'action et prévoit de rappeler au moins cinq millions de véhicules. Lufthansa était en tête de l'indice et avançait de 3,93% à 12,16 euros, tandis que HeidelbergCement était en queue de Dax (+0,08% à 60,30 euros).