Les Bourses européennes ont ouvert en hausse, hier, poursuivant leur rebond des deux derniers jours à la suite d'un sommet européen jugé rassurant, dans l'espoir que les nouveaux signes de ralentissement de la croissance mondiale poussent les banques centrales à intervenir activement. A Paris, le CAC 40 gagne 0,58% à 3 259,36 points peu après l'ouverture, testant sa résistance autour de 3 250-60 points et affichant un gain de 6,64% depuis la clôture de jeudi. À Francfort, le Dax prend 0,6% et à Londres, le FTSE avance de 0,3%. L'indice paneuropéen Eurostoxx 50 progresse pour sa part de 0,7%. Les valeurs cycliques et financières mènent la hausse, malgré les mauvais indicateurs macroéconomiques, tandis que les valeurs défensives sont momentanément délaissées. Barclays progresse de 1% après l'annonce de la démission de son directeur L'euphorie des investisseurs après le sommet se calme un peu, alors qu'ils se tournent vers les risques potentiels, comme l'insuffisance des fonds disponibles pour venir en aide aux pays européens en difficultés et le processus de ratification dans chaque Etat membre. Paris : le CAC 40 en hausse de 0,38% La Bourse de Paris était en légère hausse, hier, jouant la prudence en l'absence de rendez-vous économique majeur et dans l'attente, en fin de semaine, de la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) et du rapport sur l'emploi américain. Peu après l'ouverture, l'indice CAC 40 prenait 0,38% à 3 252,58 points. L'attentisme domine car "de nombreux événements à risque sont attendus d'ici la fin de la semaine" notamment le rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis, vendredi, et plusieurs réunions de banques centrales dont celle de la BCE, jeudi, relèvent les stratégistes de Crédit Agricole. Du côté des valeurs, PSA Peugeot Citroën prenait 2% à 7,60 euros alors qu'une source syndicale estime que 8 000 à 10 000 suppressions d'emplois pourraient être annoncées lors du prochain comité central d'entreprise, le 12 juillet. Lafarge était en tête de la cote (+2,43% à 34,95 euros). Le cimentier a émis 500 millions d'euros d'obligations à sept ans, revenant pour la première fois sur le marché obligataire depuis sa relégation en catégorie dite "spéculative" par les trois grandes agences de notation, en 2011. Bouygues était en légère baisse (-0,14% à 21,41 euros). Sa filiale, Bouygues Telecom, devrait annoncer prochainement un plan de départs volontaires concernant plusieurs centaines de salariés pour faire face à la concurrence de Free mobile, rapporte Les Echos. Hors CAC 40, Air France-KLM gagnait 2,83% à 3,85 euros. Elle projette de s'associer à Etihad Airways, la compagnie aérienne nationale des Emirats arabes unis, "à l'automne" au sein d'une entreprise conjointe, affirme Le Figaro. Suez Environnement cédait 2,80% à 8,16 euros alors qu'HSBC a abaissé sa recommandation sur la valeur de "surpondérer" à "neutre" et ramené son objectif de cours de 12 à 9,50 euros. Londres : le FTSE-100 en hausse, Barclays progresse La Bourse de Londres évoluait en hausse, hier matin, la banque Barclays progressant après l'annonce surprise de la démission de son directeur général Bod Diamond. L'indice FTSE-100 des principales valeurs prenait 15,65 points dans les premiers échanges, soit 0,28%, à 5 656,29 points. "Il y a des attentes sur une poursuite par les banques centrales en Europe et en Chine de l'assouplissement de leur politique monétaire", a commenté Philip Ball, courtier chez Valbury Capital. Par ailleurs, la banque Barclays a annoncé, hier, la démission avec effet immédiat de son directeur général Bob Diamond, à la suite du scandale sur les manipulations des taux interbancaires Libor et Euribor par l'établissement. L'action Barclays, qui s'est montrée très volatile à l'ouverture, prenait 0,92% à 169,95 pence. Sa concurrente Standard Chartered gagnait pour sa part 1,16% à 1 435,5 pence. Le secteur minier était également en hausse, à l'image de Vedanta (+3,75% à 940 pence), Rio Tinto (+1,32% à 3 101 pence) ou Randgold (+1,21% à 5 870 pence). Du côté des perdants, le géant pétrolier BP abandonnait pour sa part 0,88% à 428,7 pence. Francfort bien orientée, Dax +0,42% La Bourse de Francfort était bien orientée, hier matin, après une nette hausse déjà la veille, en attendant une statistique américaine et alors que l'humeur était à l'optimisme modéré sur la zone euro. Le Dax prenait 0,42% à 6 523,16 points peu après l'ouverture, après un gain de 1,24% la veille, et le MDax s'appréciait de 0,96% à 10 554,94 points. ThyssenKrupp, qui a bouclé la veille la cession d'une filiale aux Etats-Unis dans le cadre de la refonte de son portefeuille d'activités, était en tête de Dax, comme la veille à la clôture, prenant 2,08% à 13,47 euros. Les automobiles aussi avaient les faveurs des investisseurs: Volkswagen grimpait de 1,20% à 126 euros, BMW de 1,20% à 58,11 euros et Daimler de 0,69% à 36,48 euros. Linde, déjà le gros perdant de la séance de la veille après l'annonce d'une grosse acquisition dans les gaz médicaux aux Etats-Unis et une future augmentation de capital, était toujours lanterne rouge (-1,08% à 119,30 euros). Suisse : ouverture en hausse Le mouvement de reprise se poursuivait, hier, à la Bourse suisse, le SMI enregistrant sa cinquième hausse sur six séances. Dans les premiers échanges, le SMI montait de 0,57% à 6 144,23 points. Le SLI engrangeait 0,73% à 914,6 points et le SPI 0,57% à 5 703,47 points. Les financières et les cycliques étaient les valeurs qui profitaient le plus du regain d'appétit pour le risque des investisseurs. Swiss Life (+2,3%), Bâloise (+1,7%) et Zurich (+1,2%) prenaient largement la tête des gagnants. Les deux grandes banques CS (+0,9%) et UBS (+0,5%) avaient aussi la faveur du marché. Swiss Re (+1,3%) leur emboîtait le pas. Le réassureur a trouvé un accord définitif avec BlackRock pour la reprise par ce dernier de Swiss Re Private Equity Partners ("SRPEP"), le fonds d'investissement dans le domaine private equity et infrastructure de Swiss Re. Le prix n'a pas été dévoilé. BlackRock et Swiss Re ont aussi signé un accord stratégique d'investissements alternatifs. Syngenta (+0,8%) a obtenu de l'agence américaine pour la protection de l'environnement (EPA) l'homologation pour deux combinaisons "refuge-in-a-bag" de semences de maïs. Les deux produits seront disponibles pour la saison des semis 2013. Holcim prenait 1,0%, après la publication d'un bon chiffre d'affaires des filiales indiennes ACC et Ambjua Cement pour le mois de juin. Suite à une étude du marché des implants dentaires, UBS a abaissé l'objectif de cours des deux fabricants, ce qui ne semblait pas avoir affecté Straumann (+1,18% à 136,80 francs) et Nobel Biocare (+0,1% à 9,65 francs). Les analystes restent à "neutral" sur les titres. Les perspectives pour l'année en cours manquent globalement de vigueur, selon eux, à l'exception de celles pour le marché américain, qui se sont même améliorées. Les perdants étaient peu nombreux. Swisscom (-0,5%) restait en baisse, comme hier. Son concurrent Sunrise a baissé ses tarifs "flat rate" (forfait mensuel fixe pour toutes les communications et le trafic de données). Schindler (-0,6%) et Actelion (-0,1%) perdaient également du terrain. Sur le marché élargi, New Venturetec (+7,3%) progressait après les nouvelles positives de sa participation majoritaire Osiris (65,2% du portefeuille). L'entreprise pharma a publié la veille un bilan provisoire positif pour le médicament Prochymal. Kuoni (-1,5% à 282,75 francs) baissait à la suite d'une rétrogradation. Exane BNP Paribas a ramené la recommandation du titre à "neutral" de "outperform" et l'objectif de cours à 350 de 440 francs. Newron Pharmaceuticals (-0,2%) acquiert comme prévu, par échange d'actions, le suédois NeuroNova. Il proposera à ses actionnaires, réunis en assemblée générale ordinaire et extraordinaire le 25 juillet, d'augmenter le capital-actions de 0,78 million d'euros au maximum, ce qui annulera la décision de l'assemblée générale du 28 juin d'une augmentation du capital de 0,4 million d'euros au maximum. Emmi reculait de 1,7%. A moyen terme, il ne produira que la moitié de son chiffre d'affaires à l'étranger. Emmi investit donc en Espagne et en France et augmente ses participations existantes. Tokyo : le Nikkei gagne 0,70%, assouplissements monétaires espérés L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a terminé, hier, la séance en hausse modérée de 0,70%, des investisseurs tablant sur de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire notamment en Europe. Le Nikkei 225 des valeurs vedettes a gagné 63,11 points pour s'afficher à 9 066,59 points à la fermeture, après être remonté, vendredi dernier, au-dessus de 9 000 points pour la première fois depuis le 10 mai. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part augmenté, hier, de 1,01%, soit un gain de 7,77 points, pour finir à 777,11 points. La journée boursière a été moyennement active avec 1,72 milliard de titres échangés sur le premier marché. L'action de Sony a ainsi achevé la séance en hausse de 0,63% à 1 124 yens, tandis que celle de son compatriote et concurrent Panasonic a affiché un gain de 1,11% à 636 yens. Bonnes performances aussi du côté des constructeurs de voitures, l'action du numéro un nippon, Toyota, ayant gagné 1,42%, à 3 220 yens, celle de Honda 0,07% à 2 732 yens et celle de Nissan s'étant appréciée de 0,94%, à 750 yens. Le titre du pneumaticien Bridgestone a lui aussi profité de l'embellie, progressant de 1,71% à 1 848 yens. Les actions des maisons de commerce ont également fini en pleine forme, de même que les valeurs bancaires: Mizuho Financial Group a terminé en hausse de 1,50% à 135 yens, Mitsubishi UFJ Financial de 3,16% à 392 yens et Nomura Holdings de 0,68% à 298 yens. A noter enfin la sanction infligée à l'action de la compagnie aérienne All Nippon Airways (ANA), la deuxième la plus manipulée du jour. Elle a dévissé de près de 14% à 193 yens en raison de d'informations évoquant une future augmentation de capital de 200 milliards de yens (2 milliards d'euros), les investisseurs ayant vendu leurs titres par crainte d'une dilution de leur part. Ce projet de levée de fonds a été confirmé par la compagnie moins d'une heure après la clôture. Le titre du transporteur maritime Kawasaki Kisen Kaisha, le 3e plus échangé de la séance, a pour sa part dégringolé de 15% à 134 yens, à cause de l'annonce la veille d'une émission de nouvelles actions pour financer l'achat de navires.