Les Bourses européennes ont terminé quasiment à l'équilibre dans un marché peu animé, avant-hier, après une réunion de la Banque centrale européenne qui n'a apporté aucune nouveauté et dans l'attente de plusieurs réunions internationales. "On aurait pu penser qu'avec deux décisions de banques centrales aujourd'hui, les marchés auraient bougé dans une fourchette plus large" mais "ni la BCE, ni la BoE n'ont pris de décision en mesure de nous surprendre", a commenté Angus Campbell de Capital Spreads, à Londres. Comme attendu, la Banque centrale européenne a laissé son principal taux directeur inchangé à 0,75%, son plus bas niveau historique atteint en juillet. L'Eurostoxx 50 s'est replié de 0,32% La Bourse de Paris a terminé sur une note quasi stable (-0,14%). A la clôture, l'indice CAC 40 a cédé 4,82 points à 3 401,20 points, dans un volume d'échanges peu animé de 2,21 milliards d'euros. Les valeurs bancaires se sont affichées à la hausse grâce aux adjudications réussies en Espagne et également en France. BNP Paribas a pris 0,62% à 38,04 euros, Crédit Agricole 1,47% à 5,73 euros et Société Générale 1,73% à 22,89 euros. Le secteur pétrolier a essuyé des pertes, pénalisé par les inquiétudes sur la demande mondiale, malgré un léger rebond technique des cours. Total, le poids lourd de la cote, a perdu 1,05% à 38,33 euros et les groupes de services parapétroliers ont également cédé du terrain. Technip a lâché 1,13% à 87,38 euros et Maurel et Prom 1,47% à 11,37 euros. La Bourse de Londres a clôturé à l'équilibre. L'indice FTSE-100 des principales valeurs a seulement grappillé 1,97 point, soit 0,03%, par rapport à la clôture de la veille, à 5 827,78 points. Parmi les plus fortes progressions, le groupe de magasins de bricolage Kingfisher a pris 2,04% à 268,7 pence tandis que les banques Standard Chartered et RBS ont gagné 1,39% à 1 408 pence et 1,34% à 259,8 pence. L'indice vedette Dax de la Bourse de Francfort a clôturé en baisse de 0,23% à 7 305,21 points. Le MDax des valeurs moyennes a pour sa part fini en hausse de 0,50% à 11 239,54 points. Deutsche Telekom a chuté de 4,05% à 9,36 euros. Le géant allemand des télécommunications a dévoilé la veille sa volonté de remettre sur les rails sa filiale américaine T-Mobile USA en la mariant à un autre opérateur américain, MetroPCS, un projet qui ne convainc pas les analystes, déjà échaudés par l'échec de la vente de T-Mobile USA à l'américain AT&T. Le titre de BASF a perdu 1,86% à 65,6 euros. Le numéro un mondial de la chimie a annoncé, avant-hier, des mesures de restructuration de son activité de produits chimiques pour le BTP, en difficulté sur certains marchés européens, ce qui entraînera la suppression de 400 postes. Les bons chiffres des ventes en Chine ont profité aux constructeurs automobiles et propulsé BMW en tête du Dax. Son titre a gagné 3,19% à 59,76 euros après que le groupe munichois eut indiqué avoir livré en septembre 55% de voitures en plus dans le pays qu'un an auparavant (27 000 unités). La Bourse suisse a rebondi, l'indice SMI des 20 valeurs vedettes terminant en hausse de 0,41% à 6 631,35 points. L'indice a été emmené par le leader mondial de l'intérim Adecco qui a pris 2,19% à 47,20 francs, suivi du réassureur Swiss Re en progression de 2,11% à 65,4 francs et du spécialiste de la certification SGS en croissance de 1,23% à 1 982 francs suisse. L'indice vedette de la Bourse de Milan, le FTSE Mib, a clôturé en baisse de 0,15% à 15 511 points après une journée en dents de scie. Parmi les plus fortes hausses figurent le groupe Fiat, qui gagne 2,11% à 4,442 euros et le constructeur Finmeccanica, qui bénéficie d'informations de presse sur une possible vente de sa filiale Ansaldo Energia et avance ainsi de 2% à 4,082 euros. La banque BMPS n'a pas été pénalisée de n'avoir pas passé les tests de l'EBA et gagne 0,48% à 0,2317 euro. A l'inverse, le groupe Fiat Industrial recule de 2,01% à 7,82 euros en raison de doutes au sujet de sa fusion prévue avec sa filiale CNH. L'indice Ibex-35 de la Bourse de Madrid a clôturé en recul de 0,18% à 7812,8 points, au terme d'une séance marquée par une émission obligataire réussie, alors que les marchés restent impatients de voir l'Espagne demander son sauvetage financier à l'Europe. Dans ce dossier, la réunion mensuelle de la Banque centrale européenne (BCE) n'a pas permis de faire avancer les choses, son gouverneur Mario Draghi, se bornant à rappeler que "c'est aux gouvernements seuls de décider" ou non de demander l'aide. Les valeurs bancaires ont fini en légère baisse: Santander a perdu 0,05% à 5,867 euros, BBVA a reculé de 0,59% à 6,024 euros et Caixa Bank a cédé 0,66% à 3,01 euros. L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse de 0,10% à 327,66 points. A la baisse, l'opérateur de télécommunications KPN a perdu 2,88% à 5,90 euros. A la hausse, le groupe de courrier express TNT Express a gagné 2,67% à 8,27 euros. La Bourse de Bruxelles a terminé à l'équilibre à 2 407,95 points, soit -0,01%. Les financières ont plutôt mieux tiré leur épingle du jeu que les autres valeurs de l'indice Bel-20. Ainsi, le bancassureur KBC a gagné 2,33% à 19,76 euros, et l'assureur Ageas 1,26% à 19,33 euros. C'est le groupe de téléphonie Mobistar qui a accusé la plus forte baisse, perdant 1,82% à 23,68 euros. La Bourse de Lisbonne a cédé 0,52%, l'indice vedette portugais PSI-20 ayant clôturé à 5 290,30 points, plombé par Portugal Telecom (-2,97%) le secteur de l'énergie. Le groupe pétrolier Galp Energia (-1,77%), Energias de Portugal (-1,99%) et sa filiale pour les énergies renouvelables (-0,83%) ont terminé dans le rouge. Wall Street finit en hausse La Bourse de New York a fini la séance dans le vert, avant-hier, les investisseurs réagissant positivement aux nouveaux indicateurs économiques américains et à des commentaires du président de la Banque centrale européenne (BCE): le Dow Jones a gagné 0,60% et le Nasdaq de 0,45%. Selon des chiffres définitifs, le Dow Jones Industrial Average a avancé de 80,75 points à 13 575,36 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 14,23 points à 3 149,46 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 est monté de 0,72% (+ 10,41 points) à 1 461,40 points. Les données économiques (publiées dans la matinée, ndlr) aux Etats-Unis correspondaient plus ou moins aux attentes, ne montrant en tout cas pas de surprise majeure, ce qui est en soi une bonne nouvelle, a indiqué Art Hogan, de Lazard Capital Market. Les investisseurs ont de fait bien accueilli l'annonce d'un rebond des nouvelles inscriptions au chômage durant la dernière semaine de septembre, car les chiffres restent cohérents avec une hausse plus importante que prévu des créations d'emploi, dans le rapport que doit publier vendredi le département américain du Travail, a souligné Christopher Low, de FTN Financial. Ce document, qui doit faire le point sur l'évolution de l'emploi et du chômage en septembre, est considéré comme un indicateur important sur la vigueur de la reprise économique américaine. Le gouvernement américain a aussi fait part d'une chute de 5,2% des commandes reçues par les entreprises manufacturières aux Etats-Unis en août, un chiffre en baisse mais qui dépasse légèrement les prévisions des analystes. Le marché a aussi réagi positivement aux propos du président de la BCE Mario Draghi, ce dernier laissant penser que l'institution est prête à utiliser son nouvel outil monétaire politique, a remarqué M. Hogan. Selon M. Draghi, qui s'exprimait lors de sa conférence de presse mensuelle, l'annonce début septembre de ce nouveau programme de rachat d'obligations publiques a aidé à soulager les tensions au cours des dernières semaines en réduisant les inquiétudes de voir des scénarios destructeurs se matérialiser. Les marchés ont enfin profité du sentiment que le débat présidentiel (mercredi soir) a été remporté par (Mitt) Romney, le candidat républicain, a indiqué M. Hogan. Les investisseurs ont l'impression qu'une victoire de Romney permettrait de régler plus facilement le problème du +mur budgétaire+, notamment car il promeut des mesures comme l'élimination de l'Obamacare (la réforme du système de santé publique), une nouvelle politique énergétique et une baisse des impôts, a ajouté l'analyste. Autant de concepts qui semblent favorables au marché et à la croissance. L'embellie des marchés a été confortée en cours de séance par la publication des minutes de la dernière réunion de la Banque centrale américaine (Fed), qui ont notamment montré que l'institution envisageait de lier le relèvement de son taux directeur, quasi nul depuis bientôt quatre ans, à des critères liés à l'emploi et à l'inflation. Le marché obligataire a reculé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a progressé à 1,665% contre 1,623% la veille, et celui à 30 ans à 2,882% contre 2,825% la veille. Tokyo termine en hausse de 0,89% grâce au recul du yen La Bourse de Tokyo a terminé, avant-hier, la séance en hausse de 0,89%, portée par un recul du yen et la publication de bons indicateurs aux Etats-Unis. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a grimpé de 77,72 points à 8 824,59 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a gagné de son côté 1,10%, prenant 7,99 points à 735,38 points. L'activité a été faible, avec 1,64 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Des indicateurs américains pour le mois de septembre publiés la veille ont nettement soutenu la cote. L'activité non-manufacturière aux Etats-Unis s'est accélérée, selon l'indice ISM des directeurs des achats, et les embauches dans le secteur privé sont ressorties meilleures que prévu, d'après l'enquête mensuelle ADP. Des investisseurs se sont appuyés sur ces statistiques pour acquérir des produits plus risqués, avant l'issue de réunions de la Banque centrale européenne et de la Banque du Japon. Le yen est en conséquence redescendu face au dollar et surtout à l'euro car il est prisé des investisseurs lorsque la situation devient plus difficile. Cette baisse a favorisé les affaires des groupes exportateurs, dont la valeur des revenus tirés de l'étranger, une fois convertis en yens, augmente lorsque la devise japonaise baisse. Les constructeurs d'automobiles ont notamment repris du poil de la bête: Toyota a bondi de 3,00% à 3 095 yens, Nissan de 5,11% à 679 yens et Honda de 3,14% à 2 433 yens. Ces dernières semaines, ces groupes ont payé les conséquences sur le marché de la tension sino-japonaise, qui entraîne une baisse de leurs ventes en Chine. Mais "la perspective d'un recul de leurs ventes en Chine semble être désormais complètement prise en compte dans le cours de leur action", a expliqué un analyste de Nomura à l'agence Dow Jones Newswires. Le secteur bancaire a aussi repris du terrain à la faveur de cette détente: Mitsubishi UFJ Financial Group a gagné 2,22% à 368 yens, Mizuho Financial Group 2,40% à 128 yens et Sumitomo Mitsui Financial Group 2,05% à 2 439 yens. Le groupe de service financier Nomura a gagné pour sa part 2,50% à 287 yens. L'envolée du jour a été à mettre au profit de la firme de semi-conducteurs Renesas Electronics, qui a gagné 8,54% à 305 yens. Elle a annoncé que plus de 7500 employés (18% de son effectif mondial) avaient accepté son offre de départ volontaire prenant effet au 31 octobre, soit bien plus que les 5 000 visés par l'entreprise. Renesas, en difficulté financière et en recherche d'investisseur, devrait ainsi nettement réduire ses coûts salariaux.
