Largement éprouvée par des craintes liées à la conjoncture mondiale et au scandale Volkswagen, la Bourse de Paris devrait retrouver un peu de sérénité la semaine prochaine, sauf en cas de victoire séparatiste en Catalogne. "Deux événements ont pesé sur la place parisienne cette semaine: Volkswagen qui explique la baisse du secteur automobile mais pas forcément celle de l'ensemble du marché et le non relèvement de ses taux directeurs par la Fed qui a lesté toute la cote en faisant remonter des inquiétudes pour l'économie mondiale", résume Gilles Guibout, responsable actions européennes de Axa IM. Le statu quo monétaire décidé par la Réserve fédérale américaine a en effet entraîné les marchés dans une spirale de doutes sur la croissance mondiale. Dans cet environnement déjà perturbé, la révélation d'une fraude à grande échelle pour tromper les contrôles anti-pollution du constructeur automobile allemand Volkswagen, a achevé de brouiller les repères et envoyé les valeurs du secteur par le fond partout en Europe. Après avoir été une source de tourments, la Fed a aussi été à l'origine d'un grand soulagement vendredi sur les places européennes grâce à un discours de sa présidente, Janet Yellen. Dans cette allocution jeudi soir, elle a non seulement remis à l'ordre du jour une remontée des taux directeurs avant fin 2015 mais a aussi rassuré sur l'état de l'économie américaine et tempéré le sentiment donné que le ralentissement de l'économie chinoise avait coupé la Fed dans son élan lors de la dernière réunion. "Elle a fait une erreur de diagnostic" lors du dernier Comité de politique monétaire et "elle essaye du coup maintenant de conforter les attentes concernant une future hausse des taux" qui de toute façon se fera "à dose homéopathique", estime Christopher Dembik, un économiste de Saxo Banque. Le propos de Mme Yellen a porté et permis un rebond sur les places européennes. Le marché parisien a pu limiter ses pertes de la semaine à 1,22% pour finir à 4.480,66 points après être descendu jusqu'à 4.309,42 en séance jeudi. Depuis le début de l'année, le CAC 40 a progressé de 4,87%.
Bilans trimestriels "Ce discours devrait permettre de commencer la semaine prochaine sur de bonnes bases", note M. Dembik. "Après une douche froide la semaine passée, l'humeur est à la respiration. La Fed a rappelé que l'économie américaine allait bien, ce qui a apaisé les marchés", estime également M. Guibout. Du coup, le rapport mensuel sur l'emploi américain en septembre, principale statistique de la semaine prochaine, très scruté car très pris en compte par la banque centrale américaine, pourrait être moins décisif. "Les déclarations de Mme Yellen rendent, d'une certaine manière, ces chiffres moins importants puisqu'elle a déjà rassuré sur une remontée des taux, mais ils permettraient de conforter la réalité de la reprise américaine", relève M. Guibout. Selon lui, ce qui pourrait entraîner la cote dans "une semaine de nouveau agitée" c'est une victoire séparatiste en Catalogne durant le week-end. Une crainte partagée par les économistes du Crédit Mutuel-CIC pour lesquels ces élections régionales anticipées constituent une "résurgence du risque politique en zone euro", car en cas de déclaration d'indépendance, "une période d'incertitude pourrait donc s'ouvrir". Concernant les suites du scandale Volkswagen, "de nombreuses interrogations vont continuer à peser sur le secteur, avec un renchérissement des coûts pour limiter les émissions polluantes", juge M. Guibout. "Les valeurs du secteur vont sans doute évoluer au gré des annonces, notamment politiques, avec un impact encore difficile à mesurer, même si dans les valorisations des entreprises concernées, une partie des ces évolutions a déjà été anticipée", développe-t-il. Des facteurs techniques pourraient également ralentir la convalescence de l'indice, car en fin de trimestre certains gérants d'actifs, soucieux de présenter de meilleurs bilans trimestriels, pourraient être tentés de se débarrasser des valeurs moins performantes occasionnant quelques turbulences.
UE Les Bourses européennes ont terminé en forte hausse et Wall Street semblait solidement ancrée dans le vert au moment de la clôture en Europe, les marchés étant notamment soutenus par les propos tenus la veille par la présidente de la Réserve fédérale. Janet Yellen a clairement laissé entendre jeudi que la banque centrale américaine relèverait ses taux d'ici la fin de l'année. À Paris, le CAC 40 a terminé sur un gain de 3,07% (133,42 points) à 4.480,66 points mais affiche malgré tout un recul de 1,22% sur la semaine. Le Footsie britannique s'est adjugé 2,47% et le Dax allemand a progressé de 2,77%. L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro et l'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 ont respectivement clôturé sur des hausses de 3,11% et 2,91%. A l'issue d'une semaine marquée par le scandale Volkswagen, la résurgence des inquiétudes sur le ralentissement de l'économie chinoise et la perspective du relèvement des taux par la Fed d'ici la fin de l'année, ce rebond permet au FTSEurofirst 300 de terminer in extremis en territoire positif sur l'ensemble de la semaine, avec une progression symbolique de 0,08%. L'ensemble des indices sectoriels européens du Stoxx 600 ont terminé en hausse, tout comme la totalité des valeurs du CAC 40. Au sein de l'indice EuroStoxx 50 de la zone euro, seul le titre Volkswagen a terminé dans le rouge (-4,32%). En revanche l'indice sectoriel européen de l'automobile a rebondi et gagné 2,73% après avoir été animé ces derniers jours par un fort courant vendeur alimenté par les déboires de la firme de Wolfsburg. Aux valeurs, Zodiac Aerospace a accusé le plus fort recul du FTSEurofirst 300, chutant de 6,79% après avoir confirmé qu'American Airlines envisageait de recourir à un autre fournisseur de sièges pour équiper sa classe "business". Sur le marché des changes, les propos de Janet Yellen soutiennent le billet vert ainsi que les rendements des obligations du Trésor américain comme de la dette allemande. Malgré des perspectives à long terme toujours ternes dans un contexte de surabondance de l'offre et d'incertitude sur la croissance en Asie, les cours du pétrole progressent, notamment soutenus par l'annonce d'une croissance plus forte que prévu aux Etats-Unis au deuxième trimestre.