Le Blé la principale culture céréalière au monde représentait 31 pour cent de la consommation globale de céréales en 1997-99. Une proportion croissante de blé est utilisée pour l'alimentation animale dans les pays industrialisés (45 pour cent de son usage total dans l'UE). L'utilisation de blé par habitant dans les pays en développement, essentiellement pour l'alimentation humaine, a continué d'augmenter, et la plupart de ces pays sont de plus en plus dépendants des importations. Parmi les importateurs nets figurent de grands producteurs de blé, tels que l'Egypte, République islamique d'Iran, le Mexique et le Brésil. On s'attend à ce qu'au cours des prochaines années, la consommation de blé augmente dans toutes les régions, y compris dans les pays en transition qui vont voir une reprise de leur consommation. Dans plusieurs des pays consommateurs de riz, la hausse de la consommation de blé va de pair avec la stabilisation, voire le déclin, de la consommation de riz. Le recours aux importations par les pays en développement (à l'exception de l'Argentine et de l'Uruguay, qui sont exportateurs) devrait continuer de s'intensifier, les importations nettes de blé devant passer de 72 millions de tonnes par an en 1997-99 à 160 millions en 2030. Par ailleurs, le Riz cette culture, utilisée dans sa plus grande majorité pour la consommation humaine directe, comptait pour 21 pour cent de la quantité mondiale de céréales consommées en 1997-99. La consommation moyenne par personne dans les pays en développement s'est stabilisée depuis le milieu des années 1980, ceci reflétant le développement économique et la hausse des revenus dans les principaux pays de l'Asie de l'Est. Elle a, néanmoins, augmenté dans certaines régions, dont l'Asie du Sud, où elle reste encore faible. On s'attend à ce que la consommation s'accroisse plus lentement à l'avenir que par le passé. En effet, la consommation moyenne par personne dans les pays en développement pourrait bien commencer à baisser au cours de la période 2015 à 2030. Ceci va réduire les pressions sur la production, mais étant donné le faible accroissement des rendements ces dernières années, la poursuite d'une augmentation, même modeste, de la production représentera un défi pour la recherche et les politiques d'irrigation.
Céréales secondaires Cette catégorie comprend le maïs, le sorgho, l'orge, le seigle, l'avoine et le millet, ainsi que quelques céréales importantes au niveau régional, telles que le teff (Ethiopie) ou le quinoa (Bolivie et Equateur). Environ trois cinquièmes de la consommation mondiale de céréales secondaires servent à l'alimentation animale, mais dans les pays où l'insécurité alimentaire est élevée, ces cultures restent très importantes pour la consommation humaine directe: en Afrique subsaharienne, 80 pour cent de la récolte de grain est utilisée de cette manière. La consommation de céréales secondaires a connu une rapide hausse, due principalement à leur utilisation croissante pour l'alimentation animale dans les pays en développement. Il se peut qu'à l'avenir la consommation de ces céréales augmente plus rapidement que celle de riz ou de blé, parallèlement à l'expansion du secteur de l'élevage. Les pays en développement fourniront une part croissante de la production mondiale: de moins de la moitié actuellement, elle devrait s'élever à près des trois cinquièmes d'ici 2030.
Oléagineux Ce secteur a été l'un des plus dynamiques au monde ces dernières décennies, ayant connu une croissance presque deux fois plus rapide que l'agriculture mondiale dans son ensemble. Il couvre une vaste gamme de cultures utilisées non seulement pour la production d'huile, mais aussi pour la consommation directe, la fabrication d'aliments pour animaux et divers usages industriels. Le palmier à huile, le soja, le tournesol et le colza représentent près des trois quarts de la production mondiale d'oléagineux, mais l'huile d'olive, l'arachide, le sésame et la noix de coco sont aussi importants. Du fait de la rapide croissance de la production, les oléagineux comptent pour une part considérable de l'expansion des terres agricoles mondiales, avec une augmentation nette de 75 millions d'ha entre 1974-76 et 1997-99 - pendant que la superficie céréalière diminuait de 28 millions d'ha. Etant donné leur teneur énergétique élevée, les oléagineux ont joué un rôle clé dans l'amélioration de l'apport énergétique alimentaire dans les pays en développement. Au cours des deux dernières décennies, ce groupe de produits a fourni un peu plus d'une sur cinq des calories supplémentaires consommées dans les pays en développement. Il semblerait bien que cette tendance va se pour-suivre et même s'intensifier: d'ici 2030, 45 pour cent des calories supplémentaires pourraient provenir des oléagineux. La rapide hausse de la consommation au cours de ces dernières décennies s'est accompagnée de l'émergence de plusieurs pays en développement (Chine, Inde, Mexique et Pakistan, entre autres) comme grands, et croissants, importateurs nets d'huiles végétales. En conséquence, l'excédent traditionnel du complexe huiles végétales/oléagineux dans la balance des paiements des pays en dévelop-pement s'est transformé, ces dernières années, en un déficit. Ceci s'est produit malgré la hausse spectaculaire des exportations de quelques pays en développement qui dominent aujourd'hui le panorama des exportations mondiales, notamment la Malaisie et l'Indonésie, pour l'huile de palme, et le Brésil et l'Argentine, pour le soja. Dans la plupart des autres pays en développement, on peut s'attendre à ce que la tendance à une augmentation des importations se poursuive.
Racines, tubercules et plantains La consommation humaine mondiale de ces cultures est en déclin, mais dans 19 pays (tous situés en Afrique), elles fournissent encore plus d'un cinquième, et parfois jusqu'à la moitié, de la ration énergétique totale. Le manioc prédomine dans les pays humides du centre et de l'ouest de l'Afrique, ainsi qu'en la République-Unie de Tanzanie et à Madagascar, alors qu'au Rwanda ce sont les plantains les plus importants et en Afrique de l'Ouest et au Burundi le manioc et la patate douce. Comme dans la plupart de ces pays la consommation alimentaire est globalement faible (inférieure à 2 200 calories par jour), ces cultures sont essentielles pour la sécurité alimentaire. Dans la période conduisant à 1997-99, le Ghana et le Nigéria ont réalisé d'énormes progrès de sécurité alimentaire grâce à une production accrue de ces cultures, mais dans la plupart des 17 autres pays, la consommation par habitant a stagné, voire même baissé. Le déclin de la consommation mondiale de racines et de tubercules traditionnelles s'est accompagné dans certaines régions d'un basculement progressif en faveur de la pomme de terre. Cette tendance s'explique en grande partie par la Chine, où des millions d'agriculteurs et de consommateurs ont abandonné la patate douce en faveur de la pomme de terre. On prévoit que la demande moyenne de racines, de tubercules et de plantains va augmenter de nouveau dans les pays en développement, la patate douce et la pomme de terre devenant particulièrement importantes pour l'alimentation animale. Au cours des années 1990, l'utilisation de manioc importé comme aliment du bétail dans l'UE est montée en flèche en raison du prix élevé des céréales sur le marché intérieur, pour retomber ensuite après la réforme de la Politique agricole commune qui a fait baisser le prix des céréales. La production de manioc exporté comme aliment du bétail a été un important facteur d'expansion de la superficie cultivée dans certains pays comme la Thaïlande, tendance qui va souvent de pair avec la déforestation.