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Crise en Syrie : Le " Grand Jeu "
Publié dans Le Maghreb le 22 - 10 - 2015

Le Moyen-Orient est en train de vivre la période la plus grave de son histoire. La vive tension qui se prolonge entre l'Iran et l'Arabie saoudite, l'entrée en scène de la Russie à travers des frappes aériennes contre les rebelles et les terroristes syriens soutenus par la CIA, la fin des accords d'Oslo prononcée par le président de l'Autorité Palestinienne, la recrudescence des attaques militaires d'Israël contre les civils palestiniens. Les tensions au Moyen-Orient s'exacerbent, et les pays arabes comme occidentaux sont tous concernés par cette situation.
Nombre d'observateurs estiment une nouvelle fois qu'en Syrie, la stratégie de la Russie est claire ; soutien inconditionnel à Bachar el-Assad, lutte contre Daech et tous les autres mouvements islamistes. Vladimir Poutine soutient le président Syrien car, mieux informé et surtout réaliste que les dirigeants occidentaux. Il sait pertinemment qu'il n'y a pas d'autres alternatives valables au " boucher de Damas ". Aucune ! C'est peut-être déplaisant mais c'est malheureusement la seule et unique réalité. En effet, depuis presque 5 ans aucun " commandant Massoud syrien " n'a émergé de l'Armée syrienne libre et depuis le début de la guerre civile, aucun ministre ou général du régime n'a été sérieusement pressenti pour se substituer d'une manière ou d'une autre à Bachar el-Assad et son régime. Pour la première fois donc, depuis l'intervention soviétique en Afghanistan de 1979 à 1989, l'armée russe intervient au Moyen-Orient. Pour Moscou, il n'y a pas d'opposants armés " modérés " et tous les groupes rebelles sur le terrain sont des " groupes terroristes ". D'ailleurs, le président Poutine n'a pas tout à fait tort puisqu'il n'y a plus que quelques idéologies pour croire encore à l'existence de rebelles " laïcs et démocrates ". Il ne serait donc pas étonnant que l'ASL ou ce qu'il reste soit aussi ciblée. Les Russes ne se gêneront absolument pas pour bombarder tous les groupes opposés à Assad, sans exception, même ceux entrainés par la CIA.
-La Russie a agi de manière intelligente en intervenant militairement en Syrie, et la politique migratoire de l'Europe mènera cette dernière vers sa destruction, estime un parlementaire hongrois.
L'Union européenne récolte les fruits de l'aide qu'elle a fournie aux USA dans la déstabilisation du Nord de l'Afrique et de l'Ukraine, a estimé dans une interview à Sputnik GYÔNGYÔSI Märtin, vice-président du Groupe interparlementaire du Parlement hongrois et vice-président du parti Jobbik.
Pour lui, la Hongrie n'a pas envie de recevoir les immigrés d'Afrique subsaharienne et du Proche-Orient. " Il n'y a aucune garantie que ces migrants ne fassent pas partie de groupes terroristes comme le Front al-Nosra ou l'EI, et qu'ils ne viennent pas pour commettre des actes terroristes en Europe ". D'après lui ce sont les conflits en Syrie, en Libye, en Afghanistan qui ont provoqué cet afflux des émigrants. Les USA ont provoqué
de problème et désormais, ils se sont mis de côté et critiquent l'inefficacité de l'Europe dans cette question. " La politique migratoire d'accueil en Europe nous mènera vers la destruction de l'Europe ", martelé le parlementaire hongrois ".
Concernant l'expansion de l'Otan en Europe, il a indiqué : " L'affirmation de l'Otan selon laquelle l'Alliance Atlantique installe ses missiles en Europe pour tenir tête à l'Iran, en prétextant le danger nucléaire est l'affirmation la plus aberrante que j'aie jamais entendue. Tout le monde sait que les missiles iraniens ne peuvent même pas atteindre Israël… encore moins l'Europe. Cela a été un alibi cousu de fil blanc pour y installer des missiles. Toute cette affaire est liée avec la Russie, et non avec l'Iran ". Après la chute du rideau de fer et de l'URSS, l'objectif de l'Otan a toujours été d'étendre toujours plus son influence vers l'est. L'Alliance ne cache plus ni son caractère agressif, ni ses intentions provocatrices et démonstratives contre la Russie. En effet, l'Otan a décidé d'ouvrir huit centres de commandement à travers plusieurs pays européens. Ce n'est que le début d'une
grande opposition et compétition militaire. L'illustration en est faite en Ukraine et en Syrie. A ce propos, M. Gyöngyôsi dit : " Si jamais la Russie riposte, l'Europe souffrira tandis que les USA sont loin, de l'autre côté de l'océan. C'est en Europe qu'on risque d'avoir la troisième guerre mondiale. La Hongrie doit dire que haut et fort qu'elle ne peut pas participer à cette politique agressive ".
Dans cet esprit, la Russie sur demande de l'Etat syrien souverain a agi de manière intelligente en intervenant en Syrie pour combattre Daech avec l'Iran. La Russie a posé un choix devant les pays occidentaux, en leur demandant de choisir un camp dans cet affrontement. La Russie et l'Iran veulent combattre le mal incarné, mais l'Occident freine dans cette lutte… Pourquoi ? Peut-être parce qu'ils ont peur d'y perdre leurs investissements ?
Les USA sont pleinement responsables de cette situation. On connait leur détermination à construire un monde unipolaire. Le conflit qui se déroule actuellement en Syrie est une guerre par procuration entre plusieurs partis dont les intérêts s'entrecroisent et parfois s'opposent ouvertement ou sous le manteau. Traditionnellement les hommes du renseignement appellent cela le " Grand Jeu " en référence à la lutte d'influence que la Grande-Bretagne et la Russie se sont livrées en Asie au XIXe siècle puis celle qui a opposé le " monde libre " à l'URSS durant la guerre froide.
A présent, la France, la Turquie et l'Arabie saoudite sont en train de pousser des cris d'orfraie. Mais cela ne compte pas, Poutine est un fin joueur d'échecs, il a toujours plusieurs coups d'avance, il est loin d'être un " chien fou " et sait très bien ce qu'il fait. Même lorsqu'il utilise la politique " du fait accompli ", les risques sont toujours très calculés. Dans cette affaire, seul compte pour les Russes l'avis de l'Iran, d'Israël et bien sûr des Etats-Unis. L'Arabie saoudite et ses alliés du monde arabe s'opposent, via les mouvements islamistes syriens à ce qu'ils ressentent comme une volonté expansionniste de l'Iran qui soutient à bout de bras le régime de Bachar el-Assad.
èCes opérations clandestines sont complétées par l'engagement direct d'une coalition bâtie autour de l'Arabie saoudite (Egypte, Jordanie, Bahreïn, Maroc, Koweït, Soudan et Qatar) qui combat les tribus al-Houti zaydites proches des chiites au Yémen. Les Turcs participent aux côtés de l'Arabie saoudite et du Qatar à l'aide apportée aux rebelles syriens mais en s'en prenant à ce qu'ils considèrent comme étant la menace principale pour l'intégrité de l'Etat turc : les velléités d'indépendance des Kurdes. En outre, ils ne sont pas mécontents d'apporter leur participation à la lutte dirigée contre leurs grands concurrents historiques : les Perses. Mais le régime d'Erdogan défend les intérêts de la confrérie des Frères musulmans, aujourd'hui très peu présente en Syrie, en soutenant discrètement le gouvernement de Tripoli (Libye) qui leur est lié bien qu'il ne soit pas reconnu par la communauté internationale.
Les Etats-Unis voient dans cette situation chaotique l'occasion de remodeler à la mode le Moyen-Orient en s'appuyant sur les Frères musulmans. Hillary Clinton a d'ailleurs témoigné à plusieurs reprises son soutien personnel à la confrérie. C'est aussi un moyen de tenter d'enfoncer un peu plus la Russie, objectif qu'ils poursuivent depuis l'effondrement de l'URSS. C'est à cette fin qu'ils veulent faire tomber le régime syrien considéré comme le pion de Moscou au Moyen-Orient. Pour cela, l'Armée syrienne libre (ASL) ayant pour ainsi dire disparu du paysage, ils utilisent les rebelles salafistes, ces derniers étant au minimum "proches" d'Al-Qaida "canal historique". Les familles des victimes des attentats du 11 septembre doivent apprécier sans compter que dans ses rêves les plus fous, le docteur Ayman al Zawahiri espère voir de son vivant un nouvel attentat majeur aux Etats-Unis. Conscient de la fragilité du régime en place à Damas, Vladimir Poutine a décidé de donner un coup de pied dans la fourmilière en intervenant directement en Syrie dans un premier temps pour le sauver. La Russie s'appuie pour ce faire sur l'Iran.
Les deux pays ont des liens séculaires sans compter le patrimoine culturel partagé entre les Caucasiens et les Azéris (et les Turcs). En effet, les Azéris constituent environ 20% de la population iranienne, soit le deuxième groupe ethnique après les Perses. Ils sont très présents au sein des pasdaran, l'épine dorsale du régime théocratique. La première cible de Moscou et de Téhéran sont les rebelles liés à Al-Qaida qui menace actuellement directement le régime de Bachar el-Assad depuis la province d'Idlib conquise au printemps. Ces deux pays s'opposent donc indirectement à ceux qui les soutiennent sous le manteau : Etats-Unis, Arabie saoudite et consorts, Qatar et Turquie.


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