Photo : Slimene S.A. Booster l'activité apicole afin d'atteindre une production de 100 000 kilogrammes de miel et 2,5 millions de ruches d'ici 2015, c'est l'objectif que s'est assigné le ministère de l'Agriculture et du Développement rural. En inaugurant jeudi la 10e Foire nationale des miels à Alger, le premier responsable du secteur, Dr Rachid Benaissa, a réitéré sa disponibilité à aider les apiculteurs dans leurs activités pour atteindre le programme quinquennal. Comme il s'est félicité de la venue en nombre de jeunes qui ont investi cette filière, ce qui «permet d'assurer la relève», dit-il. Dans cette édition, 43 apiculteurs représentant 18 wilayas du pays participent avec 13 variétés de miels et dérivés. La filière apicole regroupe 39 114 adhérents dont 1108 femmes. «Cette foire marque l'évolution significative de la production de cette filière au cours de ces deux dernières années avec une production de 48.000 tonnes (48 millions de kg) contre 33.000 tonnes en 2008. En outre, la présence du ministre de l'Agriculture, pour la première fois, atteste de la bonne volonté des pouvoirs publics à dynamiser la filière», souligne Ali Madoui, directeur de la Coopérative apicole de Gué de Constantine. Les professionnels présents et à leur tête le président de la Fédération des apiculteurs (FAA), Mahmoud Lakhal, ont exprimé leur satisfaction de voir, pour la première fois, un haut responsable de l'Etat venir visiter les stands de la foire, qui se tient du 25 novembre au 4 décembre prochain. Ils ont, d'ailleurs, profité de la présence du ministre pour lui faire part des problèmes liés, entre autres, à la commercialisation, à l'exportation, à la formation, aux pesticides qui menacent les insectes butineurs ainsi que l'absence d'un laboratoire d'analyse spécialisé. Le ministre a annoncé quelques mesures en faveur de la filière. Il s'agit notamment de la création de centres pédagogiques spécialisés dans l'apiculture au niveau des parcs naturels sous tutelle du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, à commencer par celui de Ben Aknoun et l'ouverture dans deux mois d'un grand magasin au niveau de la capitale pour promouvoir les produits du terroir, dont le miel. «Cet espace sera également une passerelle entre les producteurs et le grand public», indique M. Benaissa. Tout en conviant les coopératives à s'investir dans la formation des apiculteurs car «une coopérative c'est pas seulement la vente des ruches». Il a également appelé les apiculteurs à s'organiser en vue de faire des propositions sur la labellisation de leurs produits d'autant plus que le cadre réglementaire est mis en place. «Nous avons commencé par la datte Deglet Nour et la figue, c'est au tour du miel algérien de conaîttre cette organisation». Le président FAA et chercheurs, a indiqué pour sa part qu'une convention est sur le point d'être signée avec la Caisse nationale de la mutualité agricole (CNMA assurance) pour lancer un produit d'assurance contre tous les risques dont fait face la filière, dont le vol des ruches. Cette foire très attendue par le public a, dès son ouverture, vu l'arrivée en masse de citoyens afin d'acquérir un miel de qualité et à un prix défiant toute concurrence. Ainsi, le prix varie entre 1100 DA pour le miel toutes fleurs à 2500 DA pour celui du jujubier. • Les apiculteurs diversifient leur production La production du miel a connu ces dernières années un élargissement de ses activités sur la base des vertus que renferme ce produit naturel. C'est d'ailleurs ce qui a permis au Dr Abdelmadjid Bouchareb de Blida spécialiste en cancérologie de se lancer dans l'apithérapie et ce depuis 1982. Ceci lui a permis de développer ses recherches et obtenir des résultats probants dans la cicatrisation des plaies, le traitement de l'infection génitale de la femme et de l'infection virale (AHPV), des brûlures, des escarres et les gastrites et autres ulcères. Les recherches menées ont également concerné le pollen dans notamment le traitement de l'anémie, l'anorexie et la chute des cheveux. L'autre segment développé par Dr Bouchareb et son épouse, une biologiste, sont les cosmétiques et autres produits du corps (savon, crème de jour et de nuit) à base du miel et des ses dérivés. • L'apiculture au féminin L'activité apicole n'est pas le propre de l'homme. Les femmes algériennes ont, elles aussi, investi ce créneau. Elles sont 1108 apicultrices. Parmi elles, Mme Hamida Menad de Chlef. «J'ai hérité de cette profession de mon défunt père. A sa mort, il a laissé 5 ruches. Avec ma passion pour cette activité, mon opiniâtreté à aller de l'avant, j'ai atteint 100 ruches», affirme Hamida. Le miel qu'elle produit avec les fleurs de l'eucalyptus et de l'oranger s'est renforcé avec le jujubier. En effet, l'apicultrice a opté avec son mari pour la transhumance dans la wilaya de Djelfa. En plus du miel, les Menad produisent le pollen et un savon à base de cire d'abeilles.