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"L'Etat n'interviendra qu'en dernier ressort"
Réhabilitation des entreprises publiques
Publié dans Le Maghreb le 10 - 12 - 2007

Partant du principe de la relance industrielle contenue dans la nouvelle stratégie visant à la diversification de l'économie algérienne. Dans ce cadre, la rencontre nationale sur la stratégie industrielle qui s'est tenue hier à Alger, sous le patronage du ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, s'est penchée, essentiellement, sur les différents aspects de cette stratégie adoptée en 2006, notamment les thèmes portant sur "la stratégie et l'entreprise publique", "la mondialisation et la stratégie industrielle et les politiques publiques de la stratégie industrielle". Pour le président de l'Unep, M. Ahcène Benyounès, le projet de développement ne précise pas de façon nette le secteur public, mais explique-t-il, on le retrouve dans plusieurs développements de l'entreprise. "La démarche en question ne signifie pas l'abandon de la privatisation. En fait, elle fait partie de cette stratégie". Il reconnaît qu'il y a des entreprises qui sont déficitaires mais qui ne sont pas à son avis obsolètes. "Il y a des entreprises qui participent à l'activité, qui ont peut-être des passifs lourds, mais elles figurent parmi celles qui peuvent être demain restructurées dans le cadre de cette stratégie". Il souligne, à cet égard, qu'il y a plusieurs éléments et branches à développer. Il cite les phosphates, la pétrochimie et les productions très importantes qui sont confiées à la Sonatrach.
Il explique que dans le processus de la nouvelle stratégie industrielle, l'investissement est important dans la privatisation de l'entreprise. "Il y a des entreprises soumises à la privatisation avec une participation du capital des entreprises privées ou étrangères. A défaut de cette participation, l'Etat interviendra en dernier ressort. Si le partenariat ne peut pas profiter à la réhabilitation et à la pérennité de ces entreprises, à ce moment-là, l'Etat pourra recourir à la fonction d'investisseur". L'apport du privé, qui représente 70% de la valeur ajoutée, n'est pas le problème dans le développement de l'entreprise privée, dira M. Benyounès, "dans le cadre de cette politique et de l'émergence d'entreprises privées et surtout de PME pour des filières industrielles importantes, pour moi, il y a des données et je ne sais pas si on n'a pas intégré l'activité informelle qui représente un danger pour les entreprises. Donc, le problème n'est pas de dire si le secteur public représente plus de 30%, il faut consolider les entreprises qui ont la capacité d'être sur le marché et de se fructifier par faire face à la concurrence internationale".
Le président de l'Unep rappelle qu'au sein du secteur public, il y a eu plusieurs phases de restructuration et particulièrement de réorganisation ; des opérations importantes d'assainissement financier ainsi que des mises à niveau ont été opérées. Des opérations qu'il évalue à plus de 1 200 milliards de dinars. Il note qu'il y a aussi lieu de tenir compte du chapitre des créances de ces entreprises et qui ont été épongées par ces moyens d'assainissement. A la lumière de cette rencontre nationale sur la stratégie industrielle et qui regroupe l'ensemble des acteurs économiques, on retiendra que l'objectif est de mettre fin au processus de désindustrialisation qui a résulté à la fois du mode de gestion administrée et des effets des ajustements structurels. Les politiques industrielles ont changé partout dans le monde. Ce processus s'appuie sur une connaissance approfondie de l'économie nationale, de son environnement international et, particulièrement, de l'expérience des pays. La stratégie industrielle, telle qu'adoptée en 2006, vise à exploiter les opportunités offertes par ce qui est appelé dans le nouveau jargon de l'économie la "nouvelle frontière". Les relations Nord-Sud ont changé depuis quelques décennies. Selon les propos de M. Abdelhamid Temmar, ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements "on pensait dans les années 1950 à 1960 que la frontière entre le Nord et le Sud était établie une fois pour toutes et qu'elle était étanche en ce sens que le développement des uns et le sous-développement des autres étaient liés".
L'expérience des pays asiatiques a prouvé que ce n'était pas vrai. L'Algérie veut saisir les nouvelles opportunités pour s'approprier la technologie, l'innovation, le savoir, le management. Cela ne va pas de soi et suppose que toute la nation s'y prépare : approfondissement des réformes structurelles, mise à niveau des entreprises Et de l'administration, concertation de toutes les parties prenantes (secteur privé et public), système bancaire et financier, administration économique et universités).
L'Algérie ambitionne, à travers cette stratégie industrielle, de créer des synergies entre les différents protagonistes. La compétitivité des entreprises dépend de plus en plus de leurs cadres, c'est-à-dire des agents qui influencent son activité sans y être impliqués directement (système bancaire, administration économique etc.).
Les thèmes débattus, hier, par les présents à cette rencontre nationale tendent à connecter de la meilleure façon possible l'entreprise à son environnement afin qu'elle puisse prendre les décisions concernant son activité avec le moins d'incertitude possible, notamment que l'Etat se dit prêt à améliorer ses soutiens à l'investissement matériel et immatériel quand il s'agira de mise à niveau. Il s'agit d'un encouragement allant dans le sens de la densification des relations entre les différents acteurs pouvant intervenir dans l'avenir des PME et PMI (banques, Chambres de commerce, associations professionnelles, partenariats public/privé).
Le pays soucieux de préparer la relève d'une économie trop basée sur les hydrocarbures, à opter pour une politique d'impulsion, de pilotage et d'intervention. La faible part de l'industrie dans le PIB (6%), les médiocres performances d'un secteur public sclérosé et le faible poids du secteur privé qui n'a toujours pas pu faire la démonstration, ont conduit le gouvernement à vouloir s'investir dans le développement industriel et à réfléchir davantage à la définition de la nouvelle stratégie.


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