Au moment où à Constantine, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El Ghazi, annonce que l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (ANSEJ) a favorisé et accompagné, depuis qu'elle existe, la création d'un million de postes de travail, les participants aux 11es Rendez-vous économiques de la Méditerranée, dédiés à la formation professionnelle, ont appelé "solennellement", à Marseille, les institutions financières à créer un fonds spécifique pour mobiliser 200 millions d'euros pour l'emploi des jeunes des deux rives de la Méditerranée. Ainsi et dans une déclaration finale, lue à la clôture des travaux, auxquels ont participé le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, Mohamed Mebarki, et le président du Conseil national économique et social (CNES), Mohamed-Seghir Babès, les participants ont déclaré "Nous demandons solennellement aux institutions, qui financent traditionnellement les programmes de développement (Banque mondiale, Berd, AFD, BEI et la Commission européenne), de créer un fonds spécifique commun pour mobiliser les 200 millions d'euros nécessaires au programme de manière à pouvoir entamer le plus rapidement possible ce premier pas pour l'emploi de jeunes" de l'Europe du Sud et du Maghreb. Pour les participants l'heure est "grave" pour l'Europe et le Maghreb. "Certains pays atteignent la situation alarmante où deux tiers des demandeurs d'emploi ont entre 15 et 29 ans et, en Europe, 5 millions de jeunes sont au chô- mage, 50% dans un pays comme l'Espagne", indiquent-ils dans la déclaration. Et pour résorber le problème du chô- mage chez les jeunes, ils suggèrent que la relation euro-méditerranéenne est appelée à être "réinventer", au moment où le 20e anniversaire du Processus de Barcelone est célébré. Les participants ont émis plusieurs propositions "concrètes" dans l'objectif d'une "coproduction" en faveur de la formation professionnelle et de l'entrepreneuriat entre les deux rives. D'ailleurs, ils sont allés jusqu'à s'assigner comme objectifs à atteindre la modification "complète" de leurs approches traditionnelles des relations nord-sud en matière de formation professionnelle. Ils expliquent que ces approches consistaient à vouloir transmettre des savoirs techniques à travers l'envoi d'experts, alors que la nouvelle consiste à développer, en commun, des programmes, à les réaliser à des niveaux semblables et à leur donner des accréditations "parfaitement communes". Pour y parvenir, estiment les participants dans le déclaration finale que des réseaux équilibrés d'institutions professionnels et universitaires nord-sud détermineront les métiers et les centres de formation "les meilleurs" de l'espace euro-méditerran éen. Encore faut-il rappeler que le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, Mohamed Mebarki a soulign é dans une intervention dans ces 11es Rendez-vous économiques de l a Méditerranée, dédiés à la formation professionnelle que "beaucoup d'actions, utiles et pas chères, peuvent être rapidement mises en place" pour conforter le partenariat entre les deux rives de la Méditerranée dans le domaine de la formation professionnelle et l'entreprenariat. Pour M. Mebarki, "pour réussir ce partenariat, que nous souhaitons fortement, nous devons non seulement rechercher la cohérence et la complémentarité avec les choix stratégiques nationaux, mais également, nous inscrire dans une vision d'ouverture et d'échanges, rentable pour tout le monde". Qualifiant la rencontre de Marseille d'une opportunité "supplémentaire" de concertation et d'échanges sur les problématiques de l'employabilité des jeunes et de l'entreprenariat, le ministre a indiqué qu'il s'agit d'un défi commun qui nécessite de coordonner les moyens pour "lutter contre le chômage des jeunes par la formations professionnelles, par l'identification des bonnes pratiques, à échanger entre nos pays, dans une approche Sud- Sud et Nord-Sud". Et au ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnel de conclure en indiquant que la problématique posée constitue "une des réponses" aux difficultés d'accès au march é du travail que rencontrent les jeunes, en particulier ceux n'ayant pas une qualification particulière.