La région du centre devrait vivre une pénurie de lait en sachet. Les principaux producteurs de lait ont décidés du gel de leur production pour une période indéterminée. Les raisons invoquées sont liées à la subvention allouée par l'Etat. Une subvention qui n'est pas du tout conséquente de leurs avis. En effet, une dizaine de producteurs de lait en sachet estiment que l'augmentation du prix de la poudre de lait dans le marché international, passant de 3700 à 6000 dollars la tonne, n'a pas eu d'influence sur la subvention allouée par l'Etat. Un aspect sur lequel revient Abdelwahab Ziani, président de la Cipa "beaucoup d'entreprises ont débrayé, car les subventions ne sont pas arrivées à temps pour soulager l'aspect financier de ces dernières ce qui pèse lourd sur leur fonctionnement" déclare-t-il. Beaucoup d'entreprises n'ont, en effet, pas pu continuer leurs activités, car, selon le président de la Cipa, elles n'arrivent pas à se réapprovisionner sur le marché, et l'organisme ONIL qui devait prendre en charge la différence, d'éliminer la subvention et de venir distribuer la poudre de lait directement aux entreprises, n'est pas encore totalement organisé. "Nous avons également demandé de relever le taux de la subvention de 15DA, à un taux plus appréciable par rapport au prix de la poudre de lait qui actuellement bat toujours les records", ajoutera Ziani. Selon ce dernier, les 15 DA sont insuffisants pour couvrir les frais du producteur en Algérie. Par ailleurs, dans certaines régions du Centre, certains producteurs de lait n'ont pas suivi le mouvement. Ils ont pu s'approvisionner de la poudre de lait. C'est le cas du complexe Colaital qui assure toujours sa distribution régulière en lait pasteurisé aux consommateurs algériens. Mais combien de temps les laiteries continueront-elles à résister contre les conséquences de cette hausse ? Le secrétaire général du ministère des Finances, Miloud Boutaba, avait déclaré, il y a quelques mois, lors de la première crise nationale de lait, que "Si la flambée se poursuit avant l'utilisation de la subvention de l'Office national interprofessionnel du lait (Onil), les prix seraient, après analyse du marché, ajustés". Or, cet office fait toujours défaut. Ce dernier devait bénéficier d'une subvention estimée à 10,6 milliards de DA au titre de l'année 2007.. Cette enveloppe devait représenter en fait le différentiel entre le prix de revient réel d'un sachet de lait d'un litre qui est de 36,9 DA et le coût administré fixé à 23,5 DA, soit une différence de 13,4 DA. Pour une production annuelle de 800 millions de litres, il faut ajouter par conséquent un montant total de 10,6 milliards de DA à verser sous forme de soutien à l'Onil. Les besoins de l'Algérie en lait sont évalués à plus de 3,7 milliards de litres/an. Cependant, la couverture du marché est assurée à 60% par l'entreprise publique Milk Trade. Cette société importe quelque 200 000 tonnes de poudre de lait annuellement. Une partie est utilisée dans la consommation directe et une autre pour la transformation industrielle. Deux tiers de la consommation annuelle nationale sont produits localement. Environ 1 milliard de litres sont ainsi importés par l'Algérie, pour une facture de l'ordre de 600 millions de dollars.