La Charte d'éthique éducative, visant à instaurer un "climat de confiance, d'entente et de stabilit é" entre les différentes composantes de la communauté éducative a été signée dimanche soir à Alger. La charte a été signée par la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, les responsables de huit (8) syndicats du secteur, dont la plupart avait déjà participé à son enrichissement, et deux associations de parents d'élèves. Cependant deux organisations syndicales, à savoir le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) et le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (CNAPESTE) se sont abstenues de le faire. Cette charte définit les droits et obligations de chaque composante de la communaut é éducative afin d'instaurer un climat favorable permettant d'aller à une "école de qualité". Ce document de réfé- rence pour le secteur "ne constitue, en aucun cas, une entrave au droit de grève" pour les travailleurs du secteur, qui est droit constitutionnel, avait soutenu auparavant le ministère de l'Education nationale. La charte qui trouve ses fondements dans les textes fondamentaux régissant le secteur, et de l'expérience accumulée par l'Algérie en matière de politique et de gestion éducative a pour principe général qu'un consensus peut se constituer autour de quatre principes: l'intégrité, le respect, la compétence professionnelle et la préservation de la stabilité au sein des établissements éducatifs. La signature de la charte de l'éthique éducative servira à résoudre les problèmes "essentiels" du secteur, a indiqué la ministre. "Globalement, les problèmes essentiels ont été résolus, il en reste encore quelques- uns, notamment quelques éléments de dysfonctionnements, mais je peux affirmer aujourd'hui la disponibilité du gouvernement à résoudre les problèmes soulevés effectivement (par les syndicats)", a déclaré M. Benghebrit lors d'un point de presse au terme de la signature de la charte de l'éthique éducative par le ministère et des syndicats du secteur. Une tâche pas facile Mme. Benghebrit, a ajouté que la tâche était "titanesque" et "pas facile", car, a-t-il expliqué, elle demande du temps, soutenant qu'"entre temps nos enfants vont à l'école". "Ce que nous ne souhaitons pas est que nos enfants soient les victimes justement de ces problèmes vécus par nos fonctionnaires, il s'agira aujourd'hui de faire la part des choses", a-t-elle affirmé. Interrogée sur la possibilité pour les syndicats signataires de cette charte de recourir à la grève, Mme Benghebrit a indiqué qu'il y avait "une proportionnalit é à assurer entre les droit à la grève, qui est un droit constitutionnel et l'obligation de la scolarité que les pouvoirs publics doivent honorer vis-à-vis des citoyens". Concernant les syndicats qui n'ont pas signé la charte, Mme Benghebrit a indiqué que "nous avons dès le départ dit que c'est un acte volontaire, et comme tout acte volontaire, il suppose du temps de maturation, et nous laissons le temps à la maturation". Elle a ajouté que les "portes sont toujours ouvertes" à ces syndicats pour signer la Charte, ajoutant que "tous n'ont pas été prêts en même temps". La ministre a relevé, dans ces sens, que le contexte actuel "exige de nous tous un sursaut patriotique". "Je crois qu'aujourd'hui que ce sursaut patriotique a été fait par ces syndicats". Respecter la Charte Les syndicats du secteur de l'Education qui ont signé la Charte d'éthique éducative avec la ministre de l'Education nationale, se sont engagés à assurer la stabilité du secteur. Il s'agit de l'Union nationale des personnels de l'Education et de la formation (UNPEF), le syndicat national des travailleurs de l'éducation et de la formation (SATEF), la Fédération nationale des travailleurs de l'éducation (FNTE), l'Union nationale des personnels de l'éducation (UNPE) affiliée à l'UGTA, le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (SNAPEST), le syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement primaire (SNAPEP), le syndicat national des corps communs et ouvriers professionnels de l'éducation nationale (SNCCOPEN), et le syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE).