"Le travail est titanesque, mais il y a une proportionnalité à faire entre le droit à la grève, qui est un droit constitutionnel et l'obligation de la scolarité", a estimé la ministre qui conçoit la charte comme "un contrat de confiance". La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit et huit syndicats du secteur ont signé, hier, au siège du ministère, à Alger, la Charte d'éthique et de stabilité du système éducatif. Cet accord intervient après plusieurs semaines de négociation entre la tutelle et les partenaires sociaux. Ainsi, la première responsable du secteur de l'Education a déclaré qu'"il n'a pas été facile de convaincre les syndicats, de vous convaincre de notre disponibilité à être, non seulement à l'écoute, mais également de notre engagement à résoudre les difficultés auxquelles les travailleurs faisaient face", en soulignant que le débat sur le projet de la charte d'éthique a été lancé depuis 17 mois et, plus précisément, depuis l'adoption de la recommandation issue de la conférence nationale d'évaluation à mi-parcours de la réforme de l'école, en juillet 2014. Pour Mme Benghebrit, l'accord signé entre son ministère et les partenaires sociaux met en relief la certitude de tous les acteurs de la famille éducative quant à la détermination de son département d'aller de l'avant, vers l'exigence d'une école de qualité et d'équité. La ministre de l'Education a également indiqué que la signature de la Charte engage le ministère de l'Education ainsi que huit syndicats du secteur et l'association des parents d'élèves, à faire preuve de disponibilité pour traiter les litiges en donnant la priorité à la résolution des problèmes à l'amiable. "Notre vœu aujourd'hui, par cette signature, est de dire : ‘Nous pouvons faire autrement'." La ministre de l'Education qui a reconnu que les travailleurs du secteur ont des problèmes, a fait savoir qu'il s'agira, à l'avenir, d'établir ensemble un programme, mais aussi de rendre compte sur nos missions au niveau de l'école. "Nous pouvons dire que, de manière générale, les plus gros problèmes du secteur ont été résolus bien qu'il reste encore quelques dysfonctionnements", a-t-elle dit en assurant que le gouvernement est prêt à résoudre les problèmes soulevés, notamment ceux portant sur les statuts, à travers l'arrêté interministériel qui est en cours d'élaboration. "Le travail est titanesque, mais il y a une proportionnalité à faire entre le droit à la grève, qui est un droit constitutionnel, et l'obligation de la scolarité", a estimé la ministre. Pour Mme Benghebrit, la concrétisation la victoire qu'a enregistrée son département a toutefois "un goût d'inachevé" vu que deux syndicats, représentatifs, à savoir le Cnapest et le CLA refusent, à ce jour, d'adhérer à la Charte. Sachant que lors de la rencontre du 19 octobre dernier, le Cnapest avait signé la déclaration d'intention de souscrire à la Charte. "Nous avons dit, dès le départ, que l'adhésion est un acte volontaire. Et que, comme pour tout acte volontaire, il faut un temps de maturation. Nous laissons donc le temps à la maturation. Tous ne peuvent être prêts en même temps, il y a des modes organisationnels qui, peut-être, imposent un travail plus long pour d'autres syndicats et les portes restent ouvertes. Nous sommes convaincus que les fonctionnaires qui sont aujourd'hui dans le secteur sont disposés à nous accorder leur confiance. Quand nous travaillons dans un climat de confiance, nous pouvons aller loin. J'en appelle aujourd'hui, à cette occasion, à un contrat de confiance entre le ministère et les organisations de représentation de la communauté éducative, et particulièrement les enseignants, les inspecteurs, les travailleurs, les chefs d'établissement et personnels techniques", a conclu la ministre. D.S.