Intervenant au sommet eurom éditerranéen des Conseils économiques et Sociaux et institutions similaires (CNESIS), le président du Conseil national économique et social (CNES), Mohamed Seghir Babès, a plaidé hier à Bruxelles pour la conclusion de partenariats "plus forts" et "gagnant-gagnant" entre les pays de la région eurom éditerranéenne en matière de développement économique, d'investissement et de création de perspectives d'emploi. Le président du CNES a préconisé "une collaboration" entre les pays de la rive nord de la Méditerranée et ceux de la rive sud sur la façon de mieux cibler les besoins de la nouvelle économie. Pour lui, l'essentiel de l'action doit porter sur les modalités pratiques visant à permettre aux pays du sud de "rejoindre les chaînes de valorisation régionale et internationale". Poursuivant que, la collaboration entre le nord et le sud de la Méditerranée doit également, contribuer à promouvoir le renforcement des capacités et le recours à de nouvelles possibilités de formation visant à "permettre à nos économies de gagner en puissance". LES CNESIS INVITES À REFLECHIR Il a invité les CNESIS des pays euro-méditerranéens à réfléchir sur la meilleure façon de répartir "équitablement" les résultats de la croissance économique, soulignant que la préservation et la valorisation de l'environnement constituent "un autre pilier de la coopération nord-sud". Pour sa part, le Secrétaire géné- ral du réseau européen Solidar, Conny Reuter, a estimé que les partenaires sociaux, les organisations syndicales et patronales, et autres organisations de la société civile, "ont un rôle important à jouer en contribuant, grâce à leur capacité d'organisation, de participation et de recherche d'accords, à promouvoir un développement économique et social équilibré, indispensable à la consolidation et l'approfondissement des démocraties". Abordant la question de la situation des femmes dans la région euro-méditerranéenne, le président du Comité économique et social européen (CESE), Georges Dassis, a appelé les gouvernements et partenaires sociaux des pays de la région à prendre les mesures nécessaires pour accroître la participation des femmes au marché du travail, à leur facilité l'accès aux secteurs qui leurs sont fermés, à prévenir la discrimination sur le lieu du travail et à mettre en uvre des mesures garantissant la liberté d'association et d'expression. Grace Attard, auteur du rapport sur la situation des femmes dans la région euro-méditerran éenne, a invité les pays de la région à s'acquitter de leurs obligations de signer, ratifier et mettre effectivement en uvre les conventions internationales relatives aux droits des femmes. L'accent a été également mis sur le rôle primordial du dialogue social en tant qu'instrument facilitant une sortie plus solide et équilibré de la crise. Le coordinateur du réseau ESMD, M. Carlos Lozano a, de son côté, souligné la nécessité de le renforcer dans tous les pays méditerranéens afin de contribuer à "atténuer les effets sociaux de la crise et à aider à jeter les bases d'un modèle de croissance plus durable". UN DIALOGUE REGIONAL "PLUS RENFORCE" Le représentant de la Commission européenne a plaidé, de son côté, pour un dialogue régional "plus renforcé" entre les deux rives de la Méditerranée pour faire face aux "défis communs", mettant un accent particulier sur la "coopé- ration sécuritaire". "Pour les trois prochaines années, la stabilisation est l'enjeu le plus immédiat dans le voisinage", a-t-il affirmé, soulignant que dans le cadre de la nouvelle PEV, l'UE "s'emploiera résolument à soutenir les économies et à améliorer les perspectives des populations" afin d'arriver à traiter de manière exhaustive les sources d'instabilité. Les objectifs du développement durable (ODD) adoptés par les Nations unies constitueront, a-til poursuivi, la base sur laquelle un dialogue pourra être engagé entre les deux rives de la Méditerranéen. Ajoutant encore qu'"il convient d'intensifier notre soutien à la société civile infranationale, nationale et infrarégionale pour favoriser le développement des capacités des professionnels de la société civile". Par ailleurs, le président du CNES s'est entretenu en marge de cette rencontre avec le président du CSE, Georges Dassis, sur les voies et moyens de renforcer la coopération bilatérale et régionale, ainsi que sur les nouvelles perspectives d'une relation privilégiée.