Wall Street a baissé mardi dans une atmosphère de fébrilité qu'accentuait la chute des cours du pétrole, toujours au plus bas depuis près de sept ans: le Dow Jones a cédé 0,92% et le Nasdaq 0,07%. Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a perdu 162,51 points à 17 568,00 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 3,57 points à 5 098,24 points. L'indice élargi S&P 500, très suivi par les investisseurs, a reculé de 13,48 points, soit 0,65%, à 2 063,59 points. "Le monde des matières premières subit une débâcle totale, et cela inquiète le marché", a résumé Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management. A l'issue d'une séance très incertaine, les cours du pétrole ont légèrement baissé pour tomber de nouveau à leur plus bas depuis près de sept ans face à l'immobilisme affiché par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) malgré une surabondance générale, et à des inquiétudes sur la demande chinoise. "Est ce que l'on n'en parle pas trop ? Pourquoi l'énergie deviendrait tout d'un coup un élément décisif en cette fin d'année ?", a relativisé Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services. Il remarquait que des domaines qui profitent généralement de bas prix du pétrole, comme les compagnies aériennes, n'avaient pas enregistré de particulièrement bonnes performances mardi. "C'est un phénomène sur lesquels les marchés se concentrent parce que l'on est dans une période où il n'y a pas grand-chose", a-t-il jugé. "Ces mouvements de pétrole font du bruit, et on a plus une peur du bruit qu'une réflexion fondamentale sur l'importance de l'énergie sur le marché boursier." De fait, le calendrier économique américain était vide mardi de tout indicateur notable, et, même si quelques groupes continuent à annoncer des résultats trimestriels, leur saison est finie pour les principaux acteurs de Wall Street. "Avant toute chose, on dirait qu'il y a en ce moment trop d'incertitudes et d'instabilité sur le marché", a résumé Jack Ablin, de BMO Private Bank. Parmi les valeurs le géant des composants électroniques Qualcomm, soupçonné d'infractions à la concurrence en Europe et à Taïwan, a baissé de 5,63% à 49,48 dollars. Le groupe internet Yahoo! a pris 0,49% à 34,85 dollars après que l'opérateur Verizon (-0,78% à 45,70 dollars) a exprimé son intérêt pour certain de ses actifs par rapport à sa propre filiale AOL. La banque d'investissements Morgan Stanley, qui va supprimer 1.200 emplois dans le cadre d'un plan de restructuration de ses activités de courtage et faute de rentabilité suffisante, a perdu 1,79% à 34,06 dollars. Le spécialiste des articles de bureau Staples a cédé 5,44% à 10,08 dollars, continuant à subir le contrecoup de l'opposition des autorités américaines de la concurrence à sa fusion avec Office Depot, qui a repris 1,25% à 5,66 dollars. Les deux groupes avaient chuté de plus de 10% la veille. Le promoteur immobilier haut de gamme Toll Brothers a chuté de 7,04% à 34,88 dollars, malgré une légère hausse trimestrielle de son chiffre d'affaires et de son bénéfice net, manifestement jugée insuffisante par les investisseurs. Le groupe H&R Block, qui aide ses clients à établir leurs déclarations fiscales, a reculé de 6,99% à 34,31 dollars après avoir nettement creusé sa perte nette au dernier trimestre. La compagnie ferroviaire Norfolk Southern a perdu 5,68% à 86,32 dollars, sans profiter d'une nouvelle offre relevée de son concurrent canadien Canadian Pacific, dont une précédente proposition avait été rejetée la semaine précédente. A l'inverse de la tendance, AutoZone, qui vend des équipements automobiles en pièces détachées, a pris 5,84% à 796,09 dollars après avoir annoncé une nette hausse de ses bénéfices trimestriels.