Les Algériens ont découvert durant dix jours, instruments, sons, rythmes musicaux d'ici et d'ailleurs, très anciens. La salle Ibn Zeïdoun de Riadh El Feth était devenue depuis le 03 décembre dernier, une véritable arène où se conservent -pour un temps-, où se diffusent où se produient les musiques qui résistent au temps et aux espaces. Le festival international de la musique andalouse et des musiques anciennes, qui se clôture aujourd'hui, aura drainé non seulement du monde, mais aura été aussi un grand moment de partage entre nos artistes et ceux venus des pays comme la Syrie, l'Iran etc… L'Iranien Hassan Tabar aura créé l'événement dans l'événement en se déplaçant chez nous avec l'un des plus anciens instruments perses, le Santour, inaugurant avec un concert exceptionnel ce rendez- vous aux cotés de l'Ensemble régional de la musique andalouse d'Alger. Puis, il y a eu la musique des pharaons, proposée par la troupe arabe de la musique patrimoniale d'Egypte. Le public a rencontré autre chose que ces variétés que l'on diffuse à longueur d'année sur les ondes de radios internationales. Le Festival de la musique andalouse et des musiques anciennes fut une occasion inouïe pour chercheurs de rythmes authentiques de découvrir les sons crétois (Grèce) exécutés par Ross Daly, et le Trio Chagar de France qui a brillé de mille feux lors de la cinquième soirée du festival, sans compter les groupes andalous qui ont transcendé le public nombreux à ces soirées vers les beaux temps qui ont caractérisé l'époque andalouse. Lundi dernier, les fidèles spectateurs qui n'ont tout de même pas raté la prestation flamenco -l'une des meilleures du rendez vous selon les spectateurs- avec le groupe Juin Carmona. Artiste de réputation mondiale, Juin Carmona a exécuté plusieurs morceaux musicaux puisés du patrimoine musical andalou, particulièrement le flamenco, en introduisant sur lui des touches modernes. La soirée du mardi, le jour fatidique du double attentat perpétré à Ben Aknoun et à Hydra, n'a pas non plus découragé les mélomanes qui se sont rendus en force à la découverte des airs irakiens. C'était une soirée en solidarité avec le peuple irakien, animée par un habitué de notre scène artistique, l'instrumentaliste sur luth Nasser Chamma et son quartet, artiste traînant derrière lui une grande renommée dans le répertoire de la musique patrimoniale arabe, occasion pour lui de faire connaitre au public algérien ses apports créatifs en jouant du luth. Au-delà de la musique, ce rendez vous a pu créer entre la famille du son de véritables échanges, aussi bien didactiques que professionnels d'autant que des débats et conférences ont également eu lieu en marge de cette rencontre. Ce festival se voulait une tribune de réflexion autour notamment de nouvelles traditions culturelles entre le public et les stars professionnelles ; remarquées par leur forte présence et leur bonne appréciation. A noter que cette manifestation qui entre dans le cadre de " Alger, capitale de la culture arabe ", a d'ores et déjà retenu dans son programme l'organisation de masters class qui seront abrités par l'Institut supérieur de musique d'Alger dans le but de consolider et de conforter davantage les échanges et de promouvoir les connaissances et les expériences et qui seront animés par des artistes et spécialistes du domaine. Après la prestation de clôture, le festival ouvrira d'autres activités par des résidences qui auront comme acteurs les ensembles magrébins de musique andalouse d'Algérie, de Tunis et de Rabat.