Le ministre des Finances Abderrahmane Benkhalfa a affirmé que la loi de finances 2016 "est une loi normale qui intervient dans une conjoncture particuli ère", c'est-à-dire qu'en dépit de la baisse de ses revenus pétroliers, l'Algérie a maintenu un niveau important de l'aide sociale : plus 1.800 milliards DA de transferts sociaux. L'objectif du gouvernement est de passer du système actuel des subventions généralisées à un système de subventions ciblées, a estimé M. Benkhalfa qui a insisté sur le maintien par l'Etat de sa politique d'aide aux catégories de la société les plus démunies. "Nous travaillons sur la maîtrise de la politique des aides sociales tout en continuant à protéger les couches défavorisées. C'est notre vision à moyen terme", a-t-il indiqué lors de ses réponses aux questions des membres du Conseil de la nation à l'issue du débat sur le texte de loi de finances de 2016. Le ministre a tenu d'ailleurs à réaffirmer par ailleurs que le gouvernement disposait d'une vision "prospective" à long terme concernant sa politique économique et qu'il suivait avec "grande attention" l'évolution du marché pétrolier mondial. D'autre part, le ministre a indiqué que la politique énergétique du pays reposait sur un principe qui vise à remplacer les énergies "fossiles" par les énergies "propres" tout en limitant le gaspillage des ressources énergétiques. Il a expliqué que les augmentations des prix prévues par le texte de loi de fiances sur l'électricité, le gaz et le gasoil visaient à " rationaliser la consommation de ces produits qui demeurent, malgré ces augmentations, subventionnés par l'Etat". De plus, le ministre a expliqué que la démarche du gouvernement pour les prochaines années consiste à établir une "critériologie" des aides sociales, quelles soient explicites ou implicites. Evoquant le programme de la mise en conformité fiscale volontaire introduit par la loi de finances complémentaire (LFC) de 2015 et lancé en août dernier par l'administration fiscale, le ministre a précisé que ce programme représentait une opération de "bancarisation des ressources couplée avec un programme de mise en conformité fiscale volontaire et non une amnistie fiscale". Quant à la fixation à 7% de la taxation forfaitaire qui doit être payée par les déposants de ces fonds dans le cadre de ce programme, le premier argentier du pays a estimé que ce taux était le taux moyens utilisé à travers le monde. Le ministre a affirmé que les services des impôts ont recouvré plus de 25 milliards de dinars (DA) de recettes fiscales auprès d'entreprises, durant les neuf premiers mois de 2015, dans le cadre des opérations de redressement fisca. Le ministre a souligné que le fisc s'attelle sur le renforcement du contrôle à posteriori pour limiter le phénomène de l'évasion fiscale. Le redressement fiscal consiste à corriger toute insuffisance, inexactitude, omission ou dissimulation dans les éléments déclar és par un contribuable. Selon M. Benkhalfa, les recettes fiscales en provenance de l'impôt sur les bénéfices des sociétés (IBS) ont augmenté de 15% et dont plus de la moitié proviennent des grandes entreprises. Par contre, a-t-il relevé, les recettes fiscales provenant des petites et moyennes entreprises (PME) ne représentent qu'une infime partie des revenus fiscaux, et ce, malgré les multiples avantages qui leur sont accordés par l'administration fiscale. Dans ce même sillage, le ministre, avouant que l'opération n'a connu jusqu'à maintenant que peu d'engouement, a fait savoir que les établissements financiers et bancaires prévoyaient de lancer de nouveaux produits "basés sur les marges et non les intérêts" afin de drainer le maximum de fonds dans leurs caisses, sans donner plus de détails. Saïd B.