Les cours du pétrole étaient orientés à la hausse hier en Asie après la décision de Ryad de rompre ses relations avec l'Iran en raison de tensions nées de l'exécution d'un dignitaire chiite dans le royaume saoudien. La mise à mort samedi en Arabie saoudite du cheikh saoudien Nimr Baqer al-Nimr, un critique virulent du pouvoir à Ryad, a suscité de violentes critiques de l'Iran et des manifestations lors desquelles l'ambassade saoudienne à Téhéran a été en partie détruite et le consulat saoudien attaqué dans la ville de Machhad. Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel Al-Jubeir, a donné 48 heures aux diplomates iraniens pour quitter le pays. Les Etats-Unis ont de leur côté exhorté les dirigeants du Moyen-Orient à prendre des mesures pour "calmer les tensions". Lundi matin, le cours du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février progressait de 48 cents à 37,52 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne du brut, également pour livraison en février, gagnait 61 cents à 37,89 dollars. "Les marchés asiatiques réagissent aux craintes que les tensions géopolitiques au Proche-Orient ne menacent l'approvisionnement en pétrole", a déclaré Bernard Aw, analyste chez IG Markets à Singapour. En dépit de cette hausse, les cours devraient rester bas en raison du contexte de surabondance de l'offre qui a fait dégringoler les prix depuis juin 2014, quand le baril dépassait les 100 dollars. "A moins d'une baisse notoire de la production, l'excès d'offre va perdurer", a-t-il ajouté. L'Arabie saoudite est le premier producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui s'est refusée début décembre à réduire sa production. La veille le directeur général de BP, Bob Dudley a avancé que les cours du pétrole pourraient continuer de chuter jusqu'à atteindre leur plus bas au cours du premier trimestre 2016 et resteront à de faibles niveaux pendant deux ans. Le plus bas pourrait être atteint au premier trimestre, a déclaré M. Dudley lors d'une interview à la BBC. Le marché mondial subit un surcroît de production par rapport à la demande, ce qui a entraîné une chute des cours du pétrole de près de 70% depuis 2014. Les prix vont rester bas plus longtemps, nous l'avons déjà dit, et je crois que nous en avons pour deux ans, a prévenu le directeur général du groupe pétrolier britannique. Nous sommes évidemment dans un cycle. Il y a deux semaines, le baril de Brent de la mer du Nord, échangé à Londres, est tombé à son niveau le plus faible depuis juillet 2004 (à 36,04 dollars) tandis que le WTI new-yorkais a chuté à son plus bas depuis février 2009 (à 33,98 dollars).