Le Nouvel an commence difficilement pour le citoyen algérien à faible revenu, dès le 1er janvier de l'année en cours les prix des carburants ont connu une augmentation. Hier, les transporteurs de lait en sachet ont entamé une grève de trois jours dans plusieurs wilayas du nord, notamment Alger, Boumerdès et Blida, nous a déclaré M. Anouar un distributeur de lait en sachets a Alger. En effet, les transporteurs de lait revendiquent une augmentation de leur marge bénéficiaire qui ne dépasse pas actuellement les 0.75 DA, a déclaré un autre transporteur. " On travaille de trois heures du matin jusqu'à dixneuf heures pour gagner un salaire insignifiant à la fin de mois, nous avons beaucoup de frais, tels que les impôts, la pièce de rechange etc. " a affirmé M. Ahmed un transporteur. En outre, M. Oulmi Farid, le pré- sident du syndicat des transporteurs de lait a fait savoir que " l'ensemble des distributeurs exigent l'augmentation de leur marge bénéficiaire et la reconversion de leur registre de commerce en tant que distributeurs de lait en sachet, ainsi que l'aide de l'Etat pour tous les propriétaires de vieux camions afin de renouveler leur matériel" a-t-il déclaré. Afin de répondre à leurs besoins en cette matière vitale, les citoyens sont obligés de s'approvisionner avec d'autres types de lait, tels que " Mon-lait, qui coûte 35 DA le sachet d'un litre", ou bien le lait de poudre qui coûte 580 DA le Kg. Par ailleurs, selon des commer- çants, "l'approvisionnement en sachets de lait a considérablement diminué. De trois fois par semaine nous sommes passés à une fois. Cela nous pose non seulement des problèmes avec la clientèle mais également au niveau du manque à gagner que cela engendre. Alors que la marge bénéficiaire est infime, vient s'ajouter cette crise". Aussi paradoxal que cela puisse paraître et d'après M. Boulenouar, président de l'Union générale des commerçants et artisans algériens l'UGCAA, "faute de concordance en termes de collecte, de traitement et de distribution du lait". La crise profite donc à certains producteurs qui, d'ailleurs, importent la matière première", déplore-t-il. Et d'ajouter : "Au moment où les pouvoirs publics parlent d'encourager la production nationale, rien n'est fait par ces mêmes pouvoirs pour atteindre cet objectif." Ce sont les petites bourses qui en subissent les conséquences. En attendant que prenne fin la crise, les ménages se rabattent sur le lait en boîte. "Je ne peux pas me permettre d'acheter du lait à 95 DA le litre, c'est au-dessus de mes moyens", confie un père de famille. Dans la commune de Sidi M'hamed, des files d'attente devant les magasins d'alimentation générale.