Les énergies renouvelables ont couvert en 2015 un tiers de la consommation d'électricité allemande, grâce entre autres à un bond de 50% de la production éolienne, selon des chiffres publiés, mais le rythme d'installation de nouvelles capacités a ralenti. La part des renouvelables dans la consommation de courant est passée à 32,5%, contre 27,3% en 2014, selon les chiffres compilés par le think tank Agora Energiewende, spécialisé dans l'analyse de la transition énergétique. En 2010, cette part était encore de 17%, et de 6,5% en 2000. 2015 entrera dans l'histoire comme l'année au cours de laquelle les renouvelables ont dominé de loin le système électrique, a commenté Agora. En termes de production d'électricité, la part des renouvelables - éolien, solaire, biomasse et hydroélectricité - pointe à 30%, contre 26% en 2014. Le charbon lui vole néanmoins toujours la vedette, avec une part cumulée de 42% pour le lignite et la houille. L'Allemagne, qui va fermer toutes ses centrales nucléaires d'ici à 2021, a pris le virage des renouvelables à la fin des années 1990, et a renforcé ses efforts après la catastrophe de Fukushima, en 2011. Le courant vert est fortement subventionné, et prioritaire dans l'alimentation du réseau. La part des énergies propres doit passer à 50% de la consommation d'électricité en 2030, et 80% en 2050. L'objectif pour 2020, 35%, est déjà à portée de main. L'année dernière, la production de l'éolien, sur terre et en mer, a bondi de 50%, selon Agora, à la faveur de vents forts au début et à la fin de l'année. Le photovoltaïque a profité d'un bon ensoleillement à l'été. Toutefois, les effets de la politique du gouvernement, qui réduit graduellement les subventions pour limiter les coûts de la transition énergétique, se sont fait sentir en 2015: le niveau des nouvelles capacités installées devrait avoir sensiblement diminué par rapport à l'année précédente, anticipe la fédération des énergies renouvelables BEE, notamment dans le solaire et la biomasse, premières victimes des coupes. En outre, la transition énergétique est trop limitée au secteur de l'électricité, critique Hermann Falk, directeur de la BEE, qui déplore que le potentiel dans le chauffage et les transports reste largement inexploité. Les chiffres record de 2015 reposent sur le développement soutenu (des capacités) en 2014, a également commenté Niklas Schinerl, de Greenpeace, mais depuis la politique dénuée d'ambition du gouvernement a freiné la transition énergétique.