Le gouvernement grec a accepté que le FMI participe au troisième plan d'aide au pays aux côtés des Européens même si l'institution internationale elle-même fait encore planer le suspense et assure ne pas avoir pris sa décision. Le ministre grec des Finances, Euclide Tsakalotos m'a confirmé que le gouvernement grec accepte la nécessité que le FMI fasse partie du processus, a affirmé jeudi le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, avant une réunion des ministres des Finances des 19 pays de la zone euro à Bruxelles. C'est très important pour beaucoup de pays. Il accepte complètement cela, a-t-il déclaré devant la presse, après s'être entretenu avec son homologue hellène. La Grèce a accepté en juillet un troisième plan d'aide internationale en cinq ans, d'un montant de 86 milliards d'euros, et s'est engagée en contrepartie à lancer de nombreuses réformes économiques et sociales. Le gouvernement d'Alexis Tsipras s'est toutefois, à plusieurs reprises, opposé à une implication du Fonds monétaire international qui a participé aux deux précédents plans d'aide mais est tenu pour responsable à Athènes des cures d'austérité qui ont affaibli le pays. Le Fonds lui-même n'a toujours pas indiqué s'il s'engageait dans le troisième plan d'aide et a redit jeudi qu'il exigeait au préalable à la fois des réformes draconiennes d'Athènes mais également un engagement des Européens à réduire la dette grecque. Nous nous tenons prêts à aider la Grèce non seulement avec des conseils et une aide technique mais également avec des financements (...) une fois que seront mis en place un ensemble complet de réformes et des mesures crédibles d'allégement de la dette, a déclaré le porte-parole du FMI Gerry Rice lors d'une conférence de presse. Nous avons besoin de ces deux volets, a-t-il ajouté, sans toutefois préciser quand le FMI prendrait sa décision finale. Le porte-parole a en tout cas assuré que le Fonds n'avait aucune intention de se désengager complètement de Grèce, où il participe pour le moment aux discussions avec les autorités. Il y a eu des rumeurs selon lesquelles le FMI voudrait quitter le programme (grec). Il n'y a rien de vrai là-dedans, a dit M. Rice, qui a par ailleurs indiqué que la patronne du FMI, Christine Lagarde, rencontrerait le Premier ministre grec la semaine prochaine au Forum de Davos. Le ministre grec des Finances, Euclide Tsakalotos, a entamé vendredi dernier une tournée de six jours en Europe pour évoquer avec ses pairs la nécessité de discuter d'un allègement de la dette grecque. Partout où je suis allé, j'ai trouvé une écoute sympathique et des gens qui cherchaient des solutions et pas des problèmes, s'est félicité M. Tsakalotos, à son arrivée à la réunion de Bruxelles. Les représentants des créanciers -- Banque centrale européenne, Commission européenne, Mécanisme européen de stabilité, Fonds monétaire international -- doivent revenir à Athènes à partir du 18 janvier pour mener une première évaluation des progrès accomplis en six mois.