Programmée depuis longtemps, la réunion entre la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, et les syndicats du secteur a bien eu lieu jeudi dernier au siège du ministère au cours de laquelle 58 articles du projet de décision définissant le mode de gestion des œuvres sociales ont été amendés. Il faut bien rappeler d'abord que le Fonds des œuvres sociales est financé "par une contribution annuelle de l'Etat qui octroie une aide supplémentaire à hauteur de 3% des salaires des fonctionnaires. Ensuite, il faut bien préciser que les syndicats estiment qu'il ne faut plus affecter le fonds des œuvres sociales aux loisirs et au tourisme. Mais plutôt à d'autres cas plus importants comme par exemple les activités de solidarité. La ministre a indiqué que trois ans après la promulgation de la décision définissant le mode de gestion des œuvres sociales, les syndicats du secteur relèvent "des dysfonctionnements". Elle a estimé que l'administration "ne voit pas d'inconvénient dans la révision du mode gestion des œuvres sociales", soulignant l'engagement du ministère à "respecter les décisions de cette commission". Ainsi donc et au sujet de la décision du 19 février 2012 définissant le mode de gestion des œuvres sociales et qui se compose de pas moins de 77 articles, la rencontre de jeudi dernier a permis aux deux parties d'arriver à en amender 58 des 77 articles. D'ailleurs Mme Benghebrit a bien précisé que les amendements du projet de décision du 19 février 2012 sont intervenus dans le cadre d'une commission multisectorielle installée auparavant. Cette commission a pris en charge, a-t-elle ajouté, "les préoccupations soulevées dans un cadre organisé et proposé une nouvelle mouture de la décision définissant le mode de gestion des œuvres sociales". Des réactions du côté des syndicats on relèvera que le coordonnateur national du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (SNAPEST), Meziane Meriane a proposé le recours "à la gestion décentralisée" des fonds des œuvres sociales, en accordant de larges prérogatives aux commissions de wilaya, afin de garantir davantage de "transparence" et un contrôle "minutieux "des fonds et des dépenses. De son côté, le secrétaire général du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement primaire (SNAPEP), Mohamed Hmidat a noté la nécessité de consacrer les fonds des œuvres sociales des travailleurs de l'Education aux activités de solidarité sociale au lieu "du tourisme et des loisirs". Presque dans le même ordre d'idée, le chargé de la communication de l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (UNPEF), Messaoud Amraoui a indiqué que son syndicat avait proposé de définir les prérogatives des commissions élues dont celles du président de la commission nationale. Il a également proposé d'annuler le système des appels d'offre nationaux pour devenir locaux (omra, hadj et voyages touristiques) et de limiter les prérogatives de la commission nationale aux prestations (santé et construction). Pour sa part, le Secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs de l'éducation (FNTE), Ferhat Chabekh a insisté sur l'impératif de consacrer 80% des ressources du fonds des œuvres sociales aux activités de solidarité dont les aides et les primes alloués aux soins, au mariage, à la circoncision et aux sinistres naturels, au lieu de les affecter aux loisirs et au tourisme". Le président de l'Union nationale du secteur affiliée au Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (SNAPAP), Belamouri Laghaydh a appelé à transférer la gestion des fonds des oeuvres sociales du niveau central au niveau de wilaya. Le Secrétaire national chargé de la communication du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur de l'éducation (CNAPEST), Messaoud Boudiba a, quant à lui, estimé nécessaire de définir les prérogatives de la commission nationale et des commissions de wilaya élues par les travailleurs du secteur notamment en matière de conclusion de transactions et d'accords. Le secrétaire général du Syndicat national des corps communs et des professionnels de l'éducation nationale (CNCCOPEN), Sid Ali Behari a déploré l'exclusion de cette catégorie des commissions de la gestion des œuvres sociales et c'est alors qu'il propose "l'ouverture d'un canal" au profit des corps communs et des professionnels de l'Education nationale pour bénéficier de ces fonds, d'autant que cette catégorie vit "une situation sociale difficile". Enfin de son côté, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a souligné que la rencontre de jeudi dernier constitue une occasion pour les partenaires de formuler leurs propositions" pour parvenir à un consensus. " A défaut d'une solution consensuelle, le ministère poursuivra son action et organisera d'autres rencontres pour régler tous les problèmes liés à ce dossier", a-t-elle soutenu. Elle a ajouté qu'un taux de 0,5% des fonds est consacré au titre de la contribution du Fonds des £uvres sociales à la promotion du logement social pour les travailleurs salariés (Fonds national de péréquation des oeuvres sociales) alors qu'un taux de 0,5% constitue une contribution au financement du système de retraite.