Les produits de large consommation, subventionnés par l'Etat, n'ont pas échappé à la flambée des prix que connaît le marché ces derniers jours. L'approvisionnement du marché en blé et en lait, connaît une forte perturbation qui est, selon le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, "causée par l'augmentation des cours du blé dur sur le marché international et la forte demande du lait cru que connaît le marché mondial depuis le début de l'année". Les arguments avancés par le ministre du Commerce ne sont pas toujours compris par le citoyen qui continue à payer au prix fort ces produits élémentaires. Pour régler le problème de la hausse des prix du blé et du lait, le gouvernement a décidé de subventionner le lait en sachet et le blé. Néanmoins, les producteurs estiment que la subvention est insuffisante. Les transformateurs de lait dénotent un retard dans le règlement de cette même subvention, une rupture des stocks de la poudre de lait, et la défaillance de l'Office national interprofessionnel du lait (Onil) dans la livraison de cette matière première. Selon eux, "la subvention accordée par l'Etat ne représente désormais que la moitié du différentiel entre le coût réel de production et le prix de vente de 25 DA le sachet de l litre, tandis que le retard mis à la régler atteindrait quatre mois et plus". Cela veut dire que le problème se pose au niveau de la subvention qui reste insuffisante, selon les transformateurs. Quant à l'augmentation du prix de la semoule, celle-ci, selon l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), est directement liée à la hausse du prix du blé dur sur le marché international. Le blé dur ne bénéficie pas du soutien de l'Etat. Son prix a augmenté à cause des transformateurs et des importateurs qui ne passent pas par l'OAIC. De ce fait, l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) a demandé au ministère du Commerce, de subventionner le blé dur. Par ailleurs, il faut rappeler qu'à la suite d'une forte hausse du prix de la poudre de lait enregistrée depuis le début de l'année sur le marché international, les producteurs se sont mis à réclamer l'alignement du prix de vente public (25 DA/litre) sur les coûts réels ou bien un relèvement de la subvention de l'Etat à hauteur des charges supplémentaires consenties. Après une série de rencontres avec la Cipa, le Gouvernement a décidé, en mai dernier, de maintenir à 25 DA le prix public du sachet de lait et d'accorder une subvention de 15 DA par litre aux producteurs avec effet rétroactif. Il a, dans le même temps, créé l'ONIL avec pour mission de réguler et d'organiser la filière tout en approvisionnant les producteurs - transformateurs en poudre de lait. Mais les producteurs privés soutiennent que cette subvention devient insuffisante au fur et à mesure que les prix de la poudre de lait - importée en totalité - augmentent sur les marchés internationaux, et demandent que les pouvoirs publics modulent, à la hausse comme à la baisse, le montant de la subvention en fonction du prix de revient réel du sachet.