Le constructeur automobile italo-américain Fiat Chrysler Automobiles (FCA) s'est retrouvé dans la tourmente après que deux de ses concessionnaires américains l'ont accusé de truquer ses chiffres de ventes aux Etats-Unis. Le groupe automobile aurait mis en place un programme spécial lié à la performance baptisé "VGP" pour inciter ses concessionnaires à falsifier leurs ventes à la fin du mois contre une rémunération déguisée en aides publicitaires et marketing, selon le texte de la plainte. Fiat Chrysler est "convaincu que la plainte est infondée", a réagi le constructeur automobile dans un communiqué. Elle survient alors que "FCA US est en train de discuter avec le groupe concessionnaire de la nécessité que celui-ci respecte ses obligations en vertu de certains contrats de concession". Il a accusé ces deux concessionnaires de ne pas "avoir été à la hauteur depuis au moins 2012" et d'avoir "proféré des menaces de poursuites ces derniers mois dans une tentative infructueuse d'obliger FCA US à leur accorder un traitement de faveur". Les deux concessionnaires, Napleton Arlington Height et Napleton Northlake, vendent les voitures des marques Jeep, RAM, Chrysler et Dodge respectivement dans l'Illinois (nord) et la Floride (sud-est). L'un affirme qu'une de ses filiales aurait falsifié ses chiffres de ventes avec l'accord de Fiat Chrysler. Elle aurait gonflé ses chiffres en faisant état d'une fausse vente de 16 véhicules. Une seconde offre demandait de déclarer "une fausse vente de 40 nouveaux véhicules en échange de 20 000 dollars qui devaient être déposés sur le compte bancaire comme aide publicitaire". Cette combine se déroulait généralement en fin de mois juste à temps pour que les fausses ventes soient comptabilisées dans le bilan mensuel. Elles étaient ensuite annulées au premier jour du mois suivant avant que ne soient déclenchées les polices d'assurance, affirment les plaignants.
Litanie de scandales Début janvier, le constructeur automobile a fait état d'un 69e mois de hausse de ventes de suite après être sorti de la banqueroute de 2009. En 2015, il a écoulé 2 millions d'unités aux Etats-Unis, en hausse de 7% sur un an. Les fausses ventes "ont créé l'apparence que la performance (commerciale) de FCA était meilleure qu'elle n'était en réalité", enfoncent les plaignants, qui demandent un procès et réclament des dommages et intérêts pour un montant non précisé. Cette affaire est un coup dur pour Fiat Chrysler dont les Etats-Unis sont le premier marché, grâce aux ventes des 4X4 de ville (SUV) emblématiques de la marque Jeep et aux camionnettes à plateau (pickups) de RAM. En Bourse, le titre de FCA Automobiles, la maison mère de Fiat Chrysler, a plongé aussi bien à Wall Street (-4,20%) qu'à Milan (-7,94%). Cette affaire est la dernière d'une longue liste de scandales secouant l'industrie automobile américaine depuis deux ans malgré une euphorie en termes de ventes. Fiat Chrysler est dans le collimateur de l'agence américaine de la sécurité routière (NHTSA) qui lui a infligé des amendes l'an dernier pour des manquements liés à la sécurité. Le groupe a aussi dû rappeler plusieurs modèles de Jeep dont les réservoirs placés à l'arrière explosaient en cas d'accident. Depuis cinq mois, le géant allemand Volkswagen essaie de se sortir difficilement du scandale des moteurs diesel truqués, après avoir admis avoir équipé aux Etats-Unis 600 000 voitures d'un logiciel destiné à déjouer les normes environnementales américaines. Les mauvaises pratiques des équipementiers automobiles sont aussi montrées du doigt, à l'instar des airbags défectueux du groupe nippon Takata qui peuvent exploser en cas de déploiement, tuant ou blessant conducteur et passager avant. D'autres "cadavres" pourraient encore sortir des placards, prévient Anil Valsan, analyste chez EY (Ernst & Young). "A force, il y a une lassitude chez les consommateurs", renchérit pour sa part Karl Brauer, chez Kelley Blue Book, même s'ils doivent continuer d'acheter des voitures par nécessité. L'an dernier, près de 17,5 millions de véhicules neufs ont été vendus aux Etats-Unis, un record depuis 2000. Mais plusieurs analystes estiment que la pression des actionnaires mécontents de voir ces scandales diminuer la valeur de leurs titres et le renforcement des contrôles des régulateurs pourraient inciter les constructeurs à observer de meilleures pratiques.
Plainte "infondée" Le constructeur italo-américain Fiat Chrysler Automobiles (FCA), accusé par des concessionnaires d'avoir falsifié les chiffres de ses ventes aux Etats-Unis, s'est dit jeudi "convaincu" que la plainte déposée contre lui était "infondée". "La société a pleine confiance dans l'intégrité de ses procédures d'activité et de ses rapports avec les vendeurs et entend se défendre avec force dans cette affaire", a affirmé FCA dans un communiqué. Le groupe se dit "convaincu que la plainte est infondée", en soulignant qu'elle survient alors que "FCA US est en train de discuter avec le groupe concessionnaire de la nécessité que celui-ci respecte ses obligations en vertu de certains contrats de concession". Il a précisé que la plainte n'avait "pas encore été notifiée à FCA US". Selon la plainte déposée par deux concessionnaires, Fiat Chrysler les a payés pour gonfler ses ventes de voitures à la fin du mois. Les deux concessionnaires vendent les voitures des marques Jeep, RAM, Chrysler et Dodge dans l'Illinois (nord) et la Floride (sud-est).