Les marchés européens se sont repris jeudi, au lendemain d'un plongeon, s'appuyant sur de nouvelles promesses du président de la Banque centrale européenne, qui a promis si nécessaire d'augmenter son soutien à l'activité dès le mois de mars. Il sera nécessaire de réévaluer et peut-être revoir la politique monétaire lors de la prochaine réunion du conseil des gouverneurs, le 10 mars, a déclaré M. Draghi dont les propos ont aussitôt mis du baume au cœur des investisseurs. Le marché a apprécié cette indication même si aucune annonce concrète n'a été faite, souligne Frédéric Rozier, conseiller de gestion chez Meeschaert Gestion Privée. Selon lui, le discours de la BCE a été effectivement très accommodant mais il va falloir attendre la prochaine réunion prévue en mars pour en savoir plus. A la clôture, Paris gagnait 1,97%, Londres 1,77% et Francfort 1,94%, tandis que Milan bondissait de 4,2%, portée par les valeurs bancaires, dont BMPS (Monte dei Paschi di Siena), qui s'envolait de 44% après trois séances de chute vertigineuse. La BCE ne capitule pas et a le pouvoir, la volonté et la détermination d'agir pour remplir son mandat, à savoir ramener l'inflation en zone euro au niveau qu'elle souhaite, a martelé M. Draghi, alors que les prix ne décollent pas, notamment à cause de la baisse du cours du pétrole. Après un mauvais début de semaine, Wall Street montait nettement jeudi à la mi-séance, aidée par des propos jugés encourageants de la Banque centrale européenne (BCE) et un rebond des cours pétroliers: le Dow Jones prenait 1,39% et le Nasdaq 1,05%.
Plongeon historique du rouble Plus tôt dans la journée en Asie, les principales Bourses avaient de nouveau piqué du nez jeudi: malgré une ouverture en hausse, Tokyo a perdu 2,44% à la clôture, à l'instar de Hong Kong qui a reculé de 1,82%. A Shanghai, au terme d'une séance en dents de scie, la Bourse a finalement chuté de 3,23% malgré des injections massives de liquidités par la banque centrale. Le marché est toujours affolé par le ralentissement persistant de l'économie chinoise, dont la croissance n'a atteint que 6,9% en 2015, sa plus faible depuis un quart de siècle. En Russie, l'indice RTS a fini la journée en légère hausse, de 0,59%. Le rouble, après être passé mercredi sous son record des journées noires de décembre 2014, s'est enfoncé malgré une stabilisation en cours de journée des prix du baril de pétrole, principale source de revenus du pays avec le gaz, dont les cours suivent ceux de l'or noir. Le dollar a bondi jusqu'à 85,99 roubles, du jamais vu depuis que les autorités russes ont retiré trois zéros à la monnaie pendant la banqueroute financière de 1998. La Bourse de Sao Paulo affichait peu avant 18H00 GMT un gain de 0,61% tandis que celle de Buenos Aires, qui avait lourdement chuté mercredi, se reprenait en progressant de 4,43%. Toronto a gagné 1,63%, Mexico 0,79% et Sao Paulo 0,19%. Buenos Aires, qui avait lourdement chuté la veille, a effacé toutes ses pertes en regagnant 4,45%. Avant cela, Paris a gagné 1,97%, Londres 1,77% et Francfort 1,94%, tandis que Milan bondissait de 4,2%, portée par les valeurs bancaires, dont BMPS (Monte dei Paschi di Siena) qui s'envolait de 44% après trois séances de chute vertigineuse.
Le réal à son plus bas historique La devise brésilienne, le réal, a clôturé jeudi à son plus bas historique, à 4,16 unités le dollar, au lendemain de la décision de la Banque centrale de maintenir son taux d'intérêt directeur inchangé malgré la forte inflation. Le réal a ainsi chuté de 1,49% par rapport à la veille. Fin septembre, le réal avait déjà atteint, avec 4,14 unités le billet vert, un plus bas historique depuis son entrée en circulation en 1994 pour remplacer le cruzeiro dans le cadre d'un programme de stabilisation de l'économie. Mercredi, la Banque centrale du Brésil a décidé, contre toute attente, de maintenir inchangé son taux directeur, à 14,25%, à ce niveau depuis juillet, afin de prendre en compte les mauvaises perspectives économiques pour le géant sud-américain cette année et face aux incertitudes internes et principalement externes. La chute du réal se doit à cette décision parce que les investisseurs cherchent des actifs alternatifs pour se protéger de l'inflation, comme le dollar, a déclaré Paulo Gomes, économiste chez Azimut Brasil Wealth Management. Les analystes et opérateurs de marché tablaient ces jours-ci sur une hausse de 0,25 à 0,5 point du taux, après un communiqué de la BC mardi qui réagissait aux nouvelles prévisions du Fonds monétaire international (FMI). D'après l'institution internationale, le Brésil entraînera à la baisse pratiquement toute la région avec une chute de 3,5% de son PIB alors qu'en octobre, seul un recul de 1% était prévu. Face aux inquiétudes avec la croissance de la Chine et la chute du prix du pétrole, les marchés cherchent également des investissements considérés comme plus sûrs, comme le dollar, selon les analystes. La veille le réal avait déjà franchi la barre des 4 unités, à 4,10 le dollar à la clôture. Le Brésil, première économie d'Amérique latine, lutte depuis près de cinq ans contre un ralentissement qui a viré à la crise économique en 2015. Le pays est entré en récession au deuxième trimestre, réduisant sa capacité d'épargne et l'obligeant à réduire à cinq reprises cette année son objectif budgétaire. Il l'a ainsi fait passer d'un excédent de 1,2% du PIB à un déficit qui pourrait atteindre 2%, soit quelque 31 milliards de dollars. L'inflation a atteint 10,67% en 2015, plus haut niveau depuis 2002, et plus de deux fois supérieur à l'objectif du gouvernement de 4,5%, selon les chiffres officiels rendus publics début janvier.
Wall Street finit en hausse Wall Street a monté jeudi, soutenue par un rebond des cours du pétrole, sans toutefois convaincre de la pérennité d'une reprise après un mauvais début d'année: le Dow Jones a pris 0,74% et le Nasdaq 0,01%. Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a pris 115,94 points à 15 882,68 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 0,37 point à 4.472,06 points. Le S&P 500, un indice élargi très surveillé par les investisseurs, a avancé de 9,66 points, soit 0,52%, à 1 868,99 points. "On a un peu rebondi aujourd'hui, avec une reprise du marché pétrolier", a mis en avant Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management. "On dirait que la Bourse est l'otage du moindre mouvement des cours du pétrole..." Alors que la chute des prix de l'or noir, encore tombés cette semaine au plus bas depuis 2003, a largement contribué à faire chuter Wall Street et les autres grandes Bourses depuis le début de l'année, les cours se sont nettement repris jeudi grâce à des mouvements techniques. "Il n'y a pourtant rien de très enthousiasmant dans un rebond d'un dollar des cours du pétrole", a ironisé M. Blicksilver. Parmi les autres facteurs éventuels de soutien jeudi, les observateurs citaient aussi les propos de Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne (BCE), qui a ouvert la voie à une accélération dès mars du programme de soutien à l'économie, déjà massif, de l'institution de Francfort. Au-delà de toute explication immédiate, "on a vraiment trop baissé et de tels rebonds sont prévisibles", a résumé Art Hogan, de Wunderlich Securities, remarquant que la Bourse de New York avait entamé sa reprise en fin de séance précédente, en limitant ses pertes après un plongeon de plus de 3%. Signe de la fragilité de ce rebond, Wall Street a, à l'inverse de la veille, perdu du terrain en fin de séance, après avoir gagné plus de 1,5% à la mi-journée. Depuis le début de l'année, "les indices ont beaucoup souffert et, tant que l'on ne sera pas sûr d'avoir atteint un plancher hier, je me garderai de trop m'enthousiasmer et de repasser à l'achat", a conclu M. Blicksilver.
Union Pacific baisse Parmi les valeurs, la reprise du marché pétrolier a profité aux groupes du secteur comme les géants Chevron et ExxonMobil qui se sont respectivement adjugé 2,62% à 81,05 dollars et 1,26% à 74,10 dollars. L'opérateur télécoms américain Verizon, qui a lui dépassé les attentes en 2015 et est même repassé dans le vert au dernier trimestre, a gagné 3,26% à 45,87 dollars. United Continental, maison mère de la compagnie aérienne United Airlines,a pris 0,47% à 45,33 dollars après l'annonce du retour aux affaires de son directeur général, Oscar Munoz, victime d'une crise cardiaque en octobre dernier, et sans pâtir de résultats inférieurs aux attentes pour 2015. L'assureur Travelers a reculé de 0,92% à 102,70 dollars, après avoir annoncé un déclin de son chiffre d'affaires et de ses bénéfices au dernier trimestre. La compagnie de chemin de fer Union Pacific, qui a fait part d'une nette baisse de son bénéfice net trimestriel, a perdu 3,55% à 71,00 dollars. Xilinx, spécialiste des semi-conducteurs, a bondi de 8,59% à 46,78 dollars, après avoir annoncé des ventes trimestrielles meilleures que prévu, malgré une baisse de 5%.