La Banque européenne d'investissement (BEI) et la Fédération bancaire européenne (FBE) organisent les 22 et 23 mars 2007 à Paris, la 2e Conférence sur les transferts financiers des travailleurs émigrés en Europe vers les pays du sud de la méditerranée, évalués à 15 milliards d'euros par an, dont 7 milliards dans le secteur informel. A cet effet, elle réunira quelque 250 participants autour d'une vingtaine d'acteurs du secteur bancaire et financier, des autorités de supervision, d'experts, et de représentants des communautés de migrants. Selon une étude de la BEI, publiée en mars dernier, ces transferts des immigrés dépassent les investissements directs étrangers (6,5 milliards d'euros) dans les pays étudiés : Algérie, Tunisie, Maroc, Egypte, Liban, Syrie, Jordanie, Turquie. A titre d'exemple, les ressortissants algériens à l'étranger (estimés à 1,2 million dont 95 % en France) ont transféré vers leur pays plus de 1,5 milliard d'euros par an durant la période étudiée (1996-2003), essentiellement par des voies informelles. Ce chiffre est, en outre, largement sous-estimé, selon la Banque. Globalement, les transferts réguliers s'effectuent souvent par les sociétés de transfert car elles sont accessibles, rapides et efficaces. Toutefois, elles sont extrêmement coûteuses pour les expéditeurs, les frais de transaction pouvant atteindre jusqu'à 16 % du montant transféré. En outre, selon cette étude, toujours, qui servira de base à la conférence de Paris, ces fonds sont essentiellement destinés à la consommation et seule une faible part s'oriente directement vers des investissements productifs. En effet, Cette tendance "n'est pas appelée à évoluer rapidement" à court et moyen terme, mais considère la BEI, il est possible de mieux valoriser ces fonds afin de financer le développement de l'économie des pays destinataires méditerranéen à la réflexion sur ce sujet, encore peu exploré pour ce qui concerne les flux des migrants d'Europe vers la Méditerranée. A ce propos, le Conseil de la FEMIP, composé des ministres des Finances des 35 pays du Partenariat de Barcelone (25 membres de l'UE et les 10 partenaires sud méditerranéens), a souhaité l'organisation régulière de conférences destinées à approfondir la compréhension des mécanismes du développement économique et social en Euro-Méditerranée. Pour dire enfin, la Conférence FEMIP 2007 permettra également de nourrir l'échange d'expériences et de susciter des recommandations concrètes sur "la portée économique des migrations, la facilitation des transferts financiers des migrants, le développement du secteur bancaire, l'étude des aspects réglementaires et le développement: micro-finance, produits hypothécaires et titrisation".