L'économie sud-africaine, la plus industrialisée du continent, a enregistré une légère hausse de sa croissance (0,6%) au quatri ème trimestre, portant la croissance annuelle à 1,3%, des chiffres faibles en raison notamment de la sécheresse, selon les statistiques officielles mardi. L'agriculture fait partie des secteurs les moins performants (-14%). à cause de la pire sécheresse qu'ait connu l'Afrique du Sud depuis plus d'un siècle, Au troisième trimestre, l'Afrique du Sud avait évité la récession avec une croissance cependant faiblarde de 0,7%, à cause de la faible activité minière. Sur l'année 2015, la croissance réelle s'établit à 1,3% selon les statistiques officielles, contre 1,5% en 2014, des niveaux insuffisants pour résorber le chômage qui dépasse toujours 25%. Selon les prévisions de la Banque mondiale comme du Fonds monétaire international (FMI), la croissance ne devrait pas dépasser 1% en 2016. Outre la sécheresse, l'économie sudafricaine est aussi minée par le ralentissement de la demande chinoise et la chute des cours des matières premières. La lourde chute du rand, qui a perdu 30% de sa valeur en un an face au dollar, combiné à la sécheresse a conduit à une augmentation de l'inflation qui s'établit désormais à 6,2%, au-delà de la limite des 6% fixée par la banque centrale. Mardi, le régulateur sud-africain des tarifs de l'électricité (Nersa) a en outre annoncé une hausse des prix de 9,4% pour l'année 2016-2017. JACOB ZUMA SURVIT À UNE MOTION DE CENSURE Le parlement sud-africain a rejeté mardi une motion de censure visant Jacob Zuma. Le deuxième mandat du président est marqué par de virulentes attaques de l'opposition qui demande sa démission, des dissensions au sein de son parti et des ennuis judiciaires. La motion a recueilli 99 voix pour et 225 voix contre, dans un parlement largement dominé par le Congrès national africain (ANC), au pouvoir depuis 1994. L'Alliance démocratique (DA), principal parti d'opposition, dénonçait "le leadership irrationnel, irresponsable et dangereux qui a causé des dommages irréparables" au pays. "La quête de notre président pour le pouvoir ne s'est jamais faite dans le but de créer une Afrique du Sud plus prospère mais seulement dans le but de créer un Jacob Zuma plus riche", a accusé la cheffe de la DA, Mmusi Maimane, en présentant la motion. Jacob Zuma est particulièrement dans le collimateur de l'opposition depuis sa décision brutale en décembre de remplacer son ministre des Finances, le respecté Nhlanhla Nene, par un député inexpériment é, David van Rooyen. Ce changement avait fait chuter la devise sud-africaine. Face à l'affolement des marchés, Jacob Zuma avait été contraint de nommer Pravin Gordhan, qui avait déjà occupé ce poste de 2009 à 2014. En quatre jours, l'Afrique du Sud avait connu trois ministres des Finances. Le président sud-africain est également inquiété par la justice. Il pourrait être rattrapé par une affaire de corruption qui l'embarrasse depuis près de dix ans. Mardi, la DA a présenté devant un tribunal de Pretoria ses arguments pour réengager des poursuites à l'encontre du président dans ce scandale. L'audience doit se poursuivre mercredi. Inculpé pour corruption, racket et fraude fiscale en décembre 2007, quelques jours seulement après avoir ravi la tête de l'ANC, Jacob Zuma était soup- çonné d'avoir sollicité des pots-de-vin pour l'attribution d'un marché public d'armement de plusieurs millions de dollars. Il attend également une décision de la Cour constitutionnelle qui doit indiquer prochainement s'il doit ou non rembourser une partie des 246 millions de rands d'argent public (41 millions de francs de l'époque) utilisés pour rénover sa résidence privée de Nkandla. Un scandale qui empoisonne sa présidence.