Turquie : la police arrête 20 personnes dans des raids à Istanbul La police turque a mené tôt hier matin des raids dans trois quartiers d'Istanbul, dont l'un a été le théâtre la semaine dernière de violents affrontements, arrêtant 20 personnes, ont rapporté les médias. Des unités anti-terroriste de la police, appuyées par des hélicoptères, ont bouclé le quartier d'Okmeydani et interpellé des personnes soupçonnées d'implication dans les violences qui ont coûté la vie à deux personnes, selon les chaînes d'information CNN-Türk et NTV. L'agence officielle Anatolie a indiqué que des bombes incendiaires ont été saisies lors de la descente. Des raids similaires ont été effectués dans deux autres quartiers de la ville dans le cadre de cette vaste opération. De violents heurts ont opposé la police à des manifestants la semaine dernière à Okmeydani, un quartier populaire abritant une forte communauté d'alévis, minorité musulmane, et réputé pour son militantisme d'extrême gauche et kurde. Les manifestants entendaient protester contre la mort, dans un accident survenu le 6 mai dans l'ouest de la Turquie, de 301 mineurs turcs et celui d'un jeune de 15 ans, originaire de ce quartier, lors des manifestations antigouvernementales de l'été 2013. Le Premier ministre islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan, qui a défendu les actions de la police, a qualifié les manifestants de «terroristes». Les alevis, un groupe musulman hétérodoxe et progressiste, sont très attachés à la laïcité, mais l'Etat turc n'a jamais reconnu leur confession, pratiquant la discrimination à l'encontre d'une communauté qui représente environ un quart de la population de 76 millions d'habitants à majorité sunnite. Afrique du Sud : des «copains» récompensés dans le nouveau gouvernement Le président sud-africain Jacob Zuma a récompensé ses amis politiques dans le nouveau gouvernement annoncé dimanche, sous la pression des alliés communistes et syndicalistes de l'ANC, le parti au pouvoir, estime la presse locale lundi. «Les copains de Zuma remplissent complètement le gouvernement new-look», titrait notamment le Times, notant qu'on trouve parmi les nouveaux ministres «des gens qui ont fait preuve de leur loyauté et ont soutenu ses ambitions politiques». Jacob Zuma, investi samedi pour un second mandat à la tête du pays, a notamment nommé pour la première fois un ministre des Finances noir en la personne de Nhlanhla Nene, qui remplace l'Indien Pravin Gordhan, garant de l'orthodoxie budgétaire. «Zuma surprend avec le départ de Gordhan», estime le quotidien économique Business Day. Il a cédé à «des pressions incessantes des alliés de la gauche de l'ANC», le parti dominant étant associé au Parti communiste et à la confédération syndicale Cosatu, note le Times. «Le test sera de voir si M. Nene pourra tenir le cap (face aux pressions de ces alliés) avec la même ténacité que M. Gordhan ou leur prédécesseur Trevor Manuel», s'interroge Business Day, qui note tout de même que le nouveau ministre était vice-ministre des Finances depuis cinq ans. Le Star de Johannesburg, récemment acheté par un homme d'affaires ami du président, a estimé que la formation du nouveau gouvernement était «la plus importante décision de sa carrière politique».