La chute des ventes pour Volkswagen aux Etats-Unis s'est confirmée en février alors que le géant allemand essaie de trouver une réponse adéquate pour contenir les conséquences du scandale des moteurs diesel truqués. Les ventes de voitures du constructeur ont baissé de 13,18% sur un an le mois dernier à 22 321 véhicules, soit la quatrième baisse mensuelle consécutive. Elles ont pâti d'une baisse de la demande pour les flottes d'entreprises, limitée néanmoins par le succès du crossover Tiguan dont les ventes se sont envolées de 78,4% à 3 245 unités. Volkswagen souffre beaucoup du gel des ventes de modèles équipés de moteurs diesel de 2 litres et de 3 litres accusés par les autorités américaines d'être dotés de logiciels permettant de fausser les tests antipollution dans le pays, notamment pour les émissions d'oxyde d'azote (NOx). Les ventes de la compacte Jetta, un des modèles les plus vendus sur le continent américain, ont plongé de 13,3% en février, tandis que celles de la berline Passat, une autre locomotive des ventes, ont chuté de 30,6%. Le groupe indique néanmoins entrevoir des signaux positifs pour les prochains mois. "Nous sommes heureux d'avoir constaté une hausse des ventes aux particuliers chez nos concessionnaires en février", avance Mark McNabb, le numéro deux du groupe en Amérique. "Même si les ventes sont en baisse dans l'ensemble (...) l'activité dans les showrooms le mois passé est un encouragement", ajoute-t-il.
Le patron croit en une "renaissance" Le patron de Volkswagen, Matthias Müller, a reconnu que le constructeur serait "perdant" aux Etats-Unis à cause de ses moteurs truqués, mais est confiant dans ses perspectives de "renaissance" sur un marché toujours disposé à accorder une seconde chance. "Bien sûr nous devons nous attendre à une punition, et aux Etats-Unis nous allons certainement sortir perdants" du scandale des moteurs truqués, a dit M. Müller à l'agence allemande DPA. "Mais ce qui est bien avec les Etats-Unis c'est qu'il y a là-bas une certaine sympathie pour les perdants, et en travaillant dur aux Etats-Unis on peut très bien connaître une renaissance", a-t-il poursuivi. Selon la presse allemande, un terrain d'entente entre Volkswagen et les autorités américaines pourrait consister en un engagement imposé au groupe allemand de construire des voitures électriques sur le sol américain.
Méga-plainte Près de 200 plaignants venant des 50 Etats américains ont déposé une plainte collective contre Volkswagen dans le cadre du scandale des moteurs truqués équipant ses voitures diesel. "Volkswagen a triché depuis le sommet de la chaîne alimentaire automobile et n'a épargné aucune victime sur le chemin, ciblant ses clients, les régulateurs américains et étrangers et même l'air que l'on respire", indique cette "class action" déposée en début de semaine devant un tribunal de San Francisco (Californie). Cette procédure vient s'ajouter aux poursuites engagées par les autorités américaines contre le constructeur allemand pour avoir installé sur quelque 600 000 voitures aux Etats-Unis des logiciels faussant le résultat des tests antipollution. Volkswagen encourt plusieurs dizaines de milliards de dollars d'amende. "C'est un des délits les plus flagrants commis par une entreprise dans l'Histoire, un récit édifiant sur le fait de vouloir gagner à tout prix", indiquent 174 propriétaires de Volkswagen dans leur plainte, rappelant que le constructeur avait joué sur la carte des véhicules propres pour doper ses ventes. Le groupe allemand a, selon la plainte, utilisé ses clients comme des "pantins" dans une supercherie qui a compromis "la santé des Américains". Les plaignants ne fixent pas le montant des réparations qu'ils réclament mais exigent notamment un programme de rachat des véhicules ainsi que des dommages et intérêts "significatifs". Volkswagen a soumis un plan de rappel aux autorités américaines qui l'ont pour l'heure accueilli fraîchement. Des concessionnaires automobiles ont également déposé plainte contre Volkswagen devant le même tribunal californien estimant ne pas pouvoir revendre les véhicules incriminés ou avoir subi une concurrence déloyale ayant affecté d'autres marques automobiles. Volkswagen a, au total, avoué avoir équipé 11 millions de ses voitures de logiciels truqueurs à travers le monde.