Le nouveau patron du géant automobile Volkswagen, Matthias Müller, a été désigné jeudi soir à la tête du conseil de surveillance de Audi, l'une des marques du constructeur, a indiqué la marque dans un communiqué. Müller, nommé fin septembre à la tête du groupe aux 12 marques en plein scandale des moteurs truqu és, "rentre dans le conseil de surveillance de Audi AG et en prend la présidence avec effet immédiat", a indiqué dans un communiqué la filiale de voitures haut de gamme de Volkswagen. Il succède à Martin Winterkorn qui avait démissionné mi-novembre de ce poste, quelques semaines après avoir dû renoncer à la présidence du groupe Volkswagen, éclaboussé par les révélations sur le premier scandale du logiciel truqueur. Ulrich Hackenberg quitte "en commun accord avec le conseil de surveillance" ses fonctions de directeur du développement et sera remplacé par Stefan Knirsch, a précisé Audi. En octobre, le nom de M. Hackenberg avait été cité dans la presse allemande comme étant l'une des personnes possiblement mises à pied par M. Müller à la suite du scandale. Plongé depuis fin septembre dans un scandale de logiciels truqueurs visant à tromper les contrôles antipollution sur 11 millions de véhicules diesel, Volkswagen a également reconnu récemment avoir falsifié les niveaux d'émission de dioxyde de carbone (CO2) de 800 000 autres voitures et devra organiser à partir de janvier un gigantesque rappel d'environ 8,5 millions de véhicules en Europe. CHUTE DES VENTES AUX ETATS-UNIS Les ventes de Volkswagen ont chuté de 24,7% aux Etats-Unis en novembre, reflétant l'impact du scandale des émissions de ses moteurs diesels alors que le reste de l'industrie affiche des records depuis 2001. Le géant allemand a annoncé avoir écoulé 23 882 nouveaux véhicules le mois dernier contre 31 725 à la même période un an plus tôt. Ce décrochage est dû, explique VW, au gel des ventes de modèles équipés de moteurs diesel de 2 litres et de 3 litres accus és par les autorités américaines d'être dotés de logiciels permettant de fausser les tests anti-pollution dans le pays, notamment pour les émissions d'oxyde d'azote (NOx). Analystes et économistes pré- voyaient toutefois un plongeon plus prononcé de 26,9%. Les ventes de la compacte Jetta, un des modèles les plus vendus sur le continent américain, ont plongé de 22,8%, tandis que celles de la berline Passat, une autre locomotive des ventes, ont chuté de 60,4%. "Volkswagen ne ménage pas ses efforts pour mettre sur pied une solution pour normaliser les véhicules affectés", a réaffirmé mardi Mark McNabb, numéro 2 du groupe en Amérique du nord, remerciant les concessionnaires et les clients pour leur "patience continue". Si le groupe allemand n'a qu'une part de marché d'environ 3% aux Etats-Unis, la zone nord-américaine était présentée en début d'année comme une de ses priorités pour ravir le titre de premier constructeur mondial au japonais Toyota. Les chiffres de ventes d'Audi, une des marques haut de gamme du colosse allemand, sont très attendus pour voir si elle maintient sa bonne dynamique ou si elle est rattrapée elle aussi par le scandale. Audi a permis jusqu'ici à Volkswagen de limiter les dégâts. La dégringolade de VW contraste avec les performances des autres grands groupes automobiles présents sur le march é américain dont les ventes au mois de novembre ont atteint des niveaux plus vus depuis 2001. GM, premier constructeur américain, a vendu par exemple 229 296 véhicules le mois dernier (+2%), tandis que Toyota en a écoulé 189 517 (+12,4%). PAS DE PRIMES 2016 POUR LES EMPLOYES Le constructeur automobile Volkswagen, qui va interrompre la production sur ses sites allemands pendant près de trois semaines autour des fêtes de fin d'année, ne paiera aucune prime à ses employés en 2016, a indiqué mercredi le président du comité d'entreprise. "Pas besoin d'être un génie pour calculer" le montant des primes que distribuera Volkswagen à ses salariés en 2016, a affirmé l'influent président du comité d'entreprise, Bernd Osterloh, au cours d'une assembl ée générale du personnel au siège du groupe à Wolfsburg (nord). "Dix pour cent de zéro égale zéro", a-t-il déclaré. Pour M. Osterloh, les dirigeants du groupe doivent cependant renoncer eux aussi à leur rémunération variable: "les bonus, soit c'est pour tout le monde, soit ce n'est pour personne", a-t-il martelé devant près de 20 000 employés du groupe, en présence du nouveau directeur financier, Frank Witter, et de Wolfgang Porsche, membre du conseil de surveillance du géant de l'automobile. Le constructeur avait versé en mars une prime de performance de 5 900 euros bruts à chacun de ses quelques 200 000 salari és allemands pour l'année 2014. Les neuf membres du directoire de Volkswagen s'étaient eux partagé une rémunération globale de plus de 65 millions d'euros, dont 54 millions de bonus. Cet arrêt des primes s'accompagne de deux semaines et demie de fermeture des usines autour des fêtes de fin d'année, en raison de la baisse des ventes. Plongé depuis fin septembre dans un scandale de logiciels truqueurs visant à tromper les contrôles antipollution sur 11 millions de véhicules diesel, le colosse aux 12 marques (des citadines Seat et Skoda aux berlines Audi et sportives Porsche, en passant par les camions MAN et Scania) a également reconnu récemment avoir falsifié les niveaux d'émission de dioxyde de carbone (CO2) de 800 000 autres voitures et devra organiser à partir de janvier un gigantesque rappel d'environ 8,5 millions de véhicules en Europe.