Le constructeur automobile allemand Volkswagen, plongé depuis septembre dans un scandale de moteurs truqués qui a laminé ses ventes aux Etats-Unis, souhaite y poursuivre son offensive dans le diesel, a indiqué son nouveau patron dans un entretien. "Il n'y a pas de raison de ne pas au moins essayer" de poursuivre la conquête de l'Amérique avec des véhicules diesel, a déclaré Matthias Müller dans une interview à l'hebdomadaire allemand Wirtschaftswoche. "D'une part, les moteurs diesel modernes sont très efficaces et peu polluants. D'autre part, sans le diesel il sera pratiquement impossible pour notre industrie d'atteindre ses objectifs en matière de réduction des émissions de CO2" dans la période souhaitée, a expliqué M. Müller, qui n'entrevoit une augmentation de la demande pour les véhicules électriques qu'entre 2020 et 2025. "Au moins jusqu'alors, nous aurons besoin du diesel", a-t-il expliqué. Aux Etats-Unis, pays où a éclaté en septembre le scandale provoqué par l'installation d'un logiciel capable de fausser les résultats des tests anti-pollution sur 11 millions de véhicules diesel dans le monde, les ventes de Volkswagen ont reculé de 5% sur l'ensemble de l'année 2015, selon un chiffre publié mardi. Le recul est dû au gel des ventes de modèles équipés de moteurs diesel de 2 litres et de 3 litres accusés par les autorités américaines d'être équipés de logiciels truqueurs. Nommé à la tête du groupe après l'éclatement du scandale, Matthias Müller s'est donné pour objectif de déterminer toutes les responsabilités mais aussi de redorer l'image du mastodonte de l'automobile, à la réputation écornée par la tricherie. "Le réajustement du groupe durera deux à trois ans et ne sera pas un jeu d'enfant", a affirmé M. Müller, en précisant qu'"une fois que les nouvelles structures prendront forme, on aura fait le premier pas vers le succès". Les Etats-Unis ont annoncé lundi avoir intenté une action judiciaire contre Volkswagen et ses filiales haut de gamme Porsche et Audi pour "violation" des lois américaines antipollution, qui pourrait coûter au groupe au moins 20 milliards de dollars. Le nouveau patron du numéro un européen sera aux Etats-Unis la semaine prochaine et devrait rencontrer "des dirigeants politiques", indique le constructeur sans autre détail.
Rencontrer les autorités américaines Le patron du géant automobile Volkswagen Matthias Müller rencontrera la semaine prochaine la chef de l'agence environnementale américaine (EPA) qui a fait éclater le scandale des moteurs diesel truqués aux Etats-Unis, a indiqué jeudi une porte-parole de l'agence. L'entrevue avec l'administratrice de l'EPA Gina McCarthy aura lieu à la demande de Volkswagen, qui cherche actuellement les moyens de remettre aux normes des centaines de milliers de voitures équipées de logiciels faussant les tests anti-pollution. Le constructeur automobile allemand Volkswagen s'attend à devoir racheter à leurs propriétaires quelque 115 000 véhicules au moteur truqué aux Etats-Unis, a rapporté jeudi le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung. D'après les informations du journal, "on s'attend en interne maintenant à devoir entièrement racheter environ un cinquième des voitures concernées aux Etats-Unis, soit 115 000", écrit-il, contre un paiement ou, solution plus avantageuse pour le groupe, sous forme d'un échange contre une nouvelle voiture "avec un très fort rabais". Le groupe n'a pas souhaité commenter cette information. Volkswagen a avoué en septembre avoir installé dans le moteur diesel 11 millions de voitures dans le monde un logiciel permettant de fausser les résultats des tests antipollution. Un peu moins de 600 000 des voitures concernées sont aux Etats-Unis, où le scandale a éclaté. Il s'agit de modèles VW, mais aussi Audi et Porsche, marques haut de gamme appartenant au même groupe allemand. En Europe Volkswagen va procéder à une remise aux normes des moteurs à partir de ce mois-ci, au moyen d'une manipulation du logiciel ou de l'installation d'une pièce sur le moteur. L'opération, peu complexe, devrait nécessiter une intervention de moins d'une heure chez le garagiste et coûter au total environ 500 millions d'euros au constructeur pour quelques 8.5 millions de véhicules équipés du logiciel truqueur. En revanche, pour les Etats-Unis, où les normes sont plus strictes sur les émissions concernées d'oxydes d'azote (NOx), le groupe est toujours en négociations avec les autorités sur une solution qui remédiera au problème sans affecter la performance des moteurs ou la consommation des véhicules. A mesure que le temps passe sans présentation d'une solution technique, l'hypothèse d'un rachat pur et simple de certains véhicules ne pouvant être remis aux normes tout en maintenant leurs performances gagne en crédibilité. Les Etats-Unis ont annoncé lundi avoir intenté une action judiciaire contre Volkswagen et ses filiales Porsche et Audi pour "violation" des lois américaines antipollution, qui pourrait coûter au groupe au moins 20 milliards de dollars. Le nouveau patron du géant aux douze marques, Matthias Müller, sera aux Etats-Unis la semaine prochaine et devrait rencontrer "des dirigeants politiques", indique le constructeur sans plus de détail. En septembre, Volkswagen avait avoué avoir installé des logiciels truqueurs dans 11 millions de voitures dans le monde. Le patron du groupe se rend aux Etats-Unis pour le salon de l'automobile de Detroit (Nord) qui s'ouvre dimanche.