Le SG de l'ONU Ban Ki-moon entame dès aujourd'hui une visite de deux jours dans notre pays. Cette visite a été précédée par celle de l'envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, dans la région dont l'Algérie. La question du Sahara occidental et les perspectives de son règlement seront bien au centre des discussions du SG de l'ONU et les responsables Algériens. La situation dans la région, en Afrique et au Moyen-Orient sera aussi passée en revue à l'occasion de cette visite. Le Secrétaire général de l'ONU échangera également avec ses interlocuteurs algériens sur le terrorisme et la menace qu'il fait peser sur la paix et la sécurité internationales. D'autre part, la coopération entre l'Algérie et le système des Nations unies et les moyens de sa promotion sera également à l'ordre du jour des discussions de M. Ban Ki-moon à Alger dès aujourd'hui. D'ailleurs, le Secrétaire général des Nations unies a entamé hier sa visite dans les camps des réfugiés, ensuite dans les territoires libérés de Bir Lehlou, dans le cadre sa tournée dans la région qui le conduira donc aujourd'hui en Algérie pour parachever son rapport sur la situation au Sahara occidental qu'il soumettra au Conseil de sécurité en avril prochain. Après avoir été reçu vendredi à Nouakchott par le président mauritanien, Mohamed Ould AbdelAziz, Ban Ki-moon a déclaré que sa visite dans la région visait à relancer les négociations pour le règlement du conflit au Sahara occidental à travers l'organisation d'un référendum sur l'autodétermination du peuple sahraoui.
Ce que demandent les Sahraouis Selon le plan de cette quatrième visite du genre, après celle effectuée par, Pérez De Cuellar, Botross Botross Ghali et de Koffi Annan, M. Ban devait être accueilli hier à l'Aéroport de Tindouf, avant de rejoindre le camp des réfugiés sahraoouis. Ca sera l'occasion pour M. Ban de prendre connaissance des conditions de travail de cette mission onusienne, précise le plan de visite Après avoir échoué dans sa tentative d'annulation de cette visite dans la région, pourtant approuvée par le Conseil de sécurité, le Maroc a essayé de la renvoyer à juillet de sorte qu'elle n'influera pas sur le prochain rapport de Ban Ki-moon et sur le renouvellement du mandat de la Minurso, prévu en avril. Ainsi donc la situation des droits de l'Homme au Sahara occidental, l'exploitation illégale par le Maroc de richesses sahraouies et l'organisation du référendum sur l'autodétermination, sont les trois dossiers qui seront abordés par les responsables sahraouis et le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. La visite de M. Ban Ki-moon de Smara (camps des réfugiés) et des territoires libérés (Bir Lehlou), prouve l'importance de la question sahraouie et démontre les efforts et la détermination de l'ONU pour mettre un terme à cette colonisation marocaine. M. Ban Ki-moon a donc effectué hier une visite dans les camps des réfugiés sahraouis et dans les territoires libérés à Bir Lehlou. Lors de cette rencontre avec M. Ban, les responsables sahraouis vont insister sur l'urgence de l'organisation du référendum de l'autodétermination du peuple sahraoui. La Minurso doit achever sa mission pour laquelle a été engagée depuis 1991, en organisant un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui. Et cette question devrait également être abordée avec M.Ban, à l'occasion de sa visite. Dans une récente déclaration à l'APS, le Ministre sahraoui des Affaire étrangères, Mohammed Salem Ould Salek, avait déclaré que la République arabe sahraouie démocratique (RASD) a démontré, après quarante ans de sa proclamation, que la RASD était une réalité nationale, régionale et internationale. Le chef de la diplomatie sahraouie a expliqué dans ce même ordre d'idée que le peuple sahraoui était toujours indépendant comme il a été confirmé par la Cour de justice internationale, lorsqu'elle avait rendu son verdict dans lequel elle avait affirmé que le Sahara occidental n'a jamais fait partie du Maroc, alors que le peuple sahraoui avait proclamé sa République après un combat contre le colonisateur espagnole. '' La proclamation de la RASD est conforme avec la légalité internationale et aujourd'hui la communauté internationale et l'ONU ne reconnaissent pas la +prétendue+ souveraineté de l'occupant marocain sur le Sahara occidental '', a-t-il encore soutenu. Une réalité régionale, selon le diplomate sahraoui, parce que l'environnement avoisinant la RASD ne reconnait pas également cette souveraineté marocaine sur ces territoires, comme elle est une réalité continentale, du fait que la République sahraouie est un membre à part entière de l'Union africaine (UA), et membre fondateur de cette institution, a notamment expliqué Ould Salek qui a rappelé que le Maroc se trouve aujourd'hui le seul pays africain qui n'est pas membre de l'UA. Le Sahara occidental est reconnu par plus de 84 pays à travers le monde, faisant qu'il est une réalité internationale, a-t-il noté dans le même contexte. Il a rappelé que lors du 14ème congrès du Front Polisario, les Sahraouis étaient unanimes sur des objectifs et des priorités à mener désormais, expliquant que la première des priorités est l'indépendance du peuple sahraoui et que le Front polisario est le représentant légitime du peuple sahraoui. Le responsable sahraoui s'est félicité, par ailleurs, des décisions prises récemment par la Cour de justice européenne (CJUE) et du Parlement européen, et du soutien de toutes les organisations internationales des droits de l'Homme qui condamnent le Maroc pour ces violations quotidiennes contre les Sahraouis pacifistes. '' Toutes ces organisations appellent à l'organisation du référendum 'autodétermination du peuple sahraoui, le plus vite possible '', a-t-il encore dit, concluant que la seule solution pour le conflit passe par l'exercice du peuple sahraoui de son droit légitime à l'autodétermination. D'autre part, il est important de rappeler que dans un message lu en son nom à l'occasion de la session inaugurale 2016 du Comité spécial de décolonisation de l'ONU, le 26 février dernier, le Secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, avait affirmé, à New York, que le colonialisme est une "priorité urgente" pour la communauté internationale et dont l'élimination exige une "action rapide". "Les résolutions successives de l'Assemblée générale reflètent la volonté de longue date des Nations Unies pour mettre fin à la colonisation. Cette priorité urgente exige une action rapide", a déclaré le chef de l'ONU. "Nous devons faire mieux, en se concentrant sur la réalisation des actions approuvées par l'Assemblée générale", a-t- il réaffirmé, en soulignant que "la communauté internationale avait les moyens d'éradiquer le colonialisme". Le secrétaire général de l'ONU a encouragé ce Comité spécial à intensifier son dialogue sur l'action à mener pour imprimer l'élan qu'il faut à la décolonisation.
Position constante de l'Algérie Enfin, il y a quelques jours, le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, avait bien rappelé la position constante de l'Algérie pour un règlement politique "juste et durable" qui pourvoie à l'autodétermination du peuple du Sahara Occidental. M. Messahel qui a reçu l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara Occidental, Christopher Ross, en visite en Algérie dans le cadre des consultations régulières qu'il mène en vue du règlement du conflit au Sahara Occidental, a rappelé "la position constante de l'Algérie pour un règlement politique juste et durable qui pourvoie à l'autodétermination du peuple sahraoui", indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères. M. Messahel a réitéré également l'appui de l'Algérie aux efforts du secrétaire général de l'ONU et de son envoyé personnel pour relancer le processus de règlement politique de la question du Sahara Occidental. Il a situé la responsabilité "première et entière" des Nations Unies dans le règlement définitif de ce conflit sur la base du respect du droit international et de la doctrine des Nations Unies en matière de décolonisation. Le ministre a tout particulièrement insisté sur "le droit du peuple du Sahara Occidental à s'exprimer librement sur le devenir de son territoire à travers un référendum d'autodétermination, tel que prévu par les résolutions pertinentes des Nations Unies". Il a également appelé les Nations Unies à "prendre en considération la position de l'Union africaine ainsi que celle, désormais, adoptée par les institutions de l'UE sur la question".