Le conglomérat japonais Toshiba, qui tente de faire oublier un scandale financier, doit désigner prochainement qui de ses compatriotes Canon, Fujifilm Holdings et Konica-Minolta reprendra tout ou partie de sa filiale d'équipements de diagnostics médicaux, selon les médias locaux. Alors que le choix est attendu sous peu et que les sommes avancées sont conséquentes, l'action Toshiba s'envolait hier matin à la Bourse de Tokyo, prenant jusqu'à 10,4% à 231 yens dans les premières heures de transactions, sur un marché en repli. Toshiba a annoncé il y a plusieurs mois déjà son intention de trouver un partenaire ou repreneur pour la société Toshiba Medical Systems, qui fabrique entre autres des dispositifs d'imagerie à résonance magnétique (IRM) et de tomographie par ordinateur (CT-scan), un domaine dans lequel il est mondialement très bien placé. Cette filiale affiche un chiffre d'affaires annuel de l'ordre de 400 milliards de yens (3,2 milliards d'euros) et pourrait être cédée pour une somme de quelque 700 milliards de yens, indique, entre autres, le quotidien économique Nikkei. Un choix définitif est espéré dans le courant du mois et pourrait même intervenir dès cette semaine, selon la presse qui pense que Canon et Fujifilm sont les deux ayant le plus de chances de l'emporter. Ces entreprises ont déjà un pied dans le domaine médical, notamment Fujifilm qui en a fait une de ses principales activités après avoir abandonné un grand pan de la photo. Les actions Fujifilm et Canon s'affichaient cependant en baisse à la Bourse de Tokyo lundi matin. En pleine restructuration après un scandale comptable, Toshiba a décidé de réduire considérablement ses activités. Au total, la cession de diverses divisions et filiales risque d'entraîner une chute des revenus annuels de plus de 1 000 milliards de yens (8 milliards d'euros) et, selon le patron, le chiffre d'affaires de Toshiba pourrait tomber en 2016-2017 à moins de 5 000 milliards de yens (40 milliards d'euros), un niveau sous lequel il n'était pas passé depuis le milieu des années 1990. Les recettes de ventes de Toshiba ont connu un pic à quelque 7 600 milliards de yens en 2007-2008. Par la suite, entre 2008 et 2014, trois P-DG de Toshiba et plusieurs de leurs collaborateurs se sont rendus coupables d'artifices financiers pour gonfler les bénéfices. Ces pratiques illégales, découvertes au printemps 2015, ont masqué la mauvaise santé de plusieurs divisions que le groupe est désormais contraint d'assainir après avoir changé son équipe dirigeante.