À l'occasion de la 5ème Assemblée générale de la Déclaration de la conférence internationale de Kigali sur le rôle des organes de sécurité pour mettre fin aux violences faites aux femmes, et en reconnaissance à ses efforts en faveur de la promotion et de la protection de la femme algé- rienne, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a été honoré lundi à Alger. La distinction a été remise par le directeur général de la Sûreté nationale, le Général major Abdelghani Hamel, au Premier ministre, Abdelmalek Sellal, au nom du président Bouteflika. Par la même occasion, M. Sellal et le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, ainsi que l'Inspecteur général de la police rwandaise, Emmanuel K. Gasana, ont été également honorés. Les travaux de cette assemblée se déroulent à Alger dans le cadre du renforcement des relations de la coopération policière à l'échelle continentale. Organisée par la DGSN, cette rencontre de deux jours planche notamment sur l'aspect lié au rôle des organes de la Sûreté dans l'entraînement de la violence à l'encontre des femmes. Les travaux ont débuté hier à Alger, dans le cadre du renforcement des relations de la coop ération policière à l'échelle continentale. Organisées par la direction générale de la Sûreté nationale, ses assises sont prévues à la résidence Al Mithak (Alger). Les participants examineront notamment l'aspect lié au rôle des organes de la sûreté dans l'enraiement de la violence à l'égard des femmes et des filles. La 5e Assemblée générale de la Déclaration de Kigali traduit l'engagement de l'Algérie vis-à- vis des efforts consentis par la Sûreté nationale et la police tendant à promouvoir les droits de la femme ainsi que son soutien à tous les efforts aux plans régional et international pour mettre fin à la violence contre les femmes. "Cette violence demeure, soulignent les spécialistes, un phénomène qui ronge encore nombre de sociétés en dépit des progrès réalisés en matière d'émancipation de la femme à travers l'histoire". Ce rendez-vous offre "l'opportunit é de présenter les réformes engagées par les services de police dans le continent africain dans le domaine de lutte contre la violence faite aux femmes", a récemment expliqué le directeur de la police judiciaire à la DGSN, Ali Ferragh. D'éminentes personnalités nationales et internationales, des représentants des services de la police africaine, des représentants d'agences des Nations Unies à Alger, dont celle de l'ONU-femme, et de l'Union africaine (UA) ainsi que des membres du secrétariat de la Conférence, ont pris part à la rencontre d'Alger. Des représentants du Fonds des Nations Unies pour la population, du Haut commissariat aux réfugiés et du Programme des Nations Unies (UNHCR) pour le développement (PNUD) ont été également présents. Outre le rôle des services de sûreté dans la lutte contre la violence faite aux femmes et aux filles qui sera à l'ordre du jour, la conférence est également une opportunité pour procéder à un échange d'informations et d'expériences en la matière et présenter les réformes initiées dans ce sens par les services de sûreté en Afrique. L'EXPERIENCE ALGE- RIENNE POUVAIT SERVIR DE "REFERENCE UTILE" Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a indiqué hier que l'expérience algérienne en matière de lutte contre la violence faite aux femmes pouvait servir de "référence utile", soulignant que la défense des droits des femmes était une "priorité" pour le gouvernement. Dans une allocution à l'ouverture des travaux, M. Sellal a pré- cisé que l'expérience algérienne "peut servir de référence utile dans la mesure où la défense des droits des femmes et la lutte contre toutes les formes de violence faite aux femmes sont des priorités dans l'action menée par le gouvernement algérien en application des orientations du président de la République qui insiste toujours sur le fait que " le moment est venu d'accorder à l'autre moitié de notre société la place que lui garantit la Constitution "". Rappelant que l'Algérie avait adopté en 2007 une stratégie nationale de lutte contre la violence faite aux femmes qui repose, a-t-il dit, sur "la protection, l'insertion sociale et économique et les réformes juridiques et institutionnelles ayant abouti à l'adoption, en décembre 2015, de la nouvelle loi sur la lutte contre la violence faite aux femmes, concrétisant ainsi la volonté de l'Etat à promouvoir la femme et à renforcer l'arsenal criminalisant la violence à l'égard des femmes et protégeant ses intérêts et sa dignité". Evoquant la création d'un prix national de lutte contre la violence faite aux femmes "pour appuyer les efforts de sensibilisation, de protection et d'éducation" qui sont susceptibles de contribuer à "l'élimination des préjugés qui engendrent la violence", a-t-il dit. Il a en outre rappelé la détermination du gouvernement à poursuivre les efforts à différents niveaux, notamment à travers des initiatives qui garantissent le respect des droits des femmes en toute circonstance. La présente rencontre se veut "une réponse du continent à l'appel que le secrétaire général de l'ONU a lancé, en février 2008, pour mettre fin à toutes les formes de violence contre les femmes et les filles", a estimé le Premier ministre. Ce fléau compte parmi "les plus graves et plus anciennes violations des droits de l'Homme", a soutenu M. Sellal, qui pour lui "les résultats obtenus en quelques années sont considérables et encourageants mais restent bien loin de l'objectif escompté". M. Sellal a mis en avant l'importance de cette rencontre qui permet d'"évaluer les activités de l'ONU et les efforts continentaux, notamment des services de sécurité". Il est impératif que les services de sécurité africains et Afripol collaborent pour identifier les meilleures pratiques et impulser l'action commune africaine pour juguler la violence à l'égard des femmes, a-t-il insisté. BAN KI-MOON SOULIGNE LE RÔLE PRIMORDIAL DE LA POLICE Quant a lui, le secrétaire général des Nations unies, Ban Kimoon, a souligné, le rôle primordial de la police dans la lutte contre la violence faite aux femmes, appelant celles-ci à adhérer davantage aux structures de sûreté. La lutte contre la violence faite aux femmes "s'inscrit parmi les priorités du programme de développement à l'horizon 2030", a indiqué M. Ban dans son intervention à l'ouverture des travaux de l'Assemblée, avant d'affirmer que "notre objectif consiste à réaliser l'égalité entre les deux sexes et à concevoir un monde débarrassé de toute forme de violence et de discrimination". Il a précisé que "depuis son accession au poste de secrétaire général de l'Organisation des Nations unies (ONU), il n'a de cesse soutenu cette question à savoir la lutte contre la violence faite aux femmes", rappelant que la campagne lancée en 2008 sous le slogan "Tous ensemble pour lutter contre la violence faite aux femmes", avait vu la participation d'un nombre important de parlementaires et de chefs d'Etat outre les efforts des gouvernements et des partenaires pour en garantir le plein succès. A cette occasion, le responsable onusien a salué "l'engagement des pays africains qui rejettent la violence contre les femmes, un point capital sur lequel j'insiste aujourd'hui", indiquant que "lorsque nous parlons de femmes nous parlons de toutes les femmes du monde dès lors que cette catégorie représente la moitié de la population". Il n'a pas manqué d'exhorter les parties concernées à donner plus de chance à cette catégorie tant au plan social qu'économique. Par ailleurs, Ban Ki-moon a appelé à redoubler d'efforts afin de contribuer à la protection des droits de l'Homme et à la lutte contre la discrimination à l'égard des femmes, rappelant la Charte africaine de protection des droits de l'Homme et sa ratification par plusieurs pays. Insistant à ce propos, sur l'importance de "changer les mentalit és". "Tout un chacun devrait prendre conscience que les femmes sont des partenaires pour édifier une société homogène", a-t-il tenu à dire. Il a appelé ainsi à "encourager les femmes à adhérer aux corps de sûreté", citant l'expérience réussie de la police du Libéria et les unités indiennes chargées de la lutte contre la violence faite aux femmes.