La Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (ICCAT) a augmenté les quotas de pêche de thon rouge pour 2008 essentiellement pour quatre pays du Maghreb dont l'Algérie. Cette décision a été prise lors de la réunion annuelle de l'ICCAT, qui s'est achevée au mois de novembre à Antalya, en Turquie, à l'issue de dix jours de travaux. Ainsi, l'Algérie, le Maroc, la Libye et la Tunisie seront autorisés à pêcher 691 tonnes supplémentaires en 2008, 771 tonnes de plus en 2009, et 985 en 2010, une révision à la hausse justifiée par le fait que leurs dernières prises ont été inférieures aux quotas qui leur avaient été accordés. La Commission européenne, qui a dépassé son quota de pêche de 4,000 tonnes en 2007, a assuré qu'elle avait décidé de poursuivre le plan de sauvegarde du thon rouge sur 15 ans, adopté l'an dernier. Dans son dernier rapport, le comité scientifique de L'ICCAT a estimé à 50.000 tonnes la quantité réelle de thon rouge pêchée en 2006, alors que le quota autorisé était de 32.000. Les quotas de pêche de cette espèce qui fait les délices des amateurs de sushi - au Japon, un thon rouge peut atteindre 100.000 dollars - seront réduits de façon draconienne et les inspections seront renforcées pour les faire respecter. Outre la réduction des quotas, le poids minimum des poissons qui peuvent être pris dans les filets passera de 10 à 30 kg pour laisser vivre les "juvéniles" qui se reproduisent, la pêche sera interdite pendant certaines périodes et des mesures seront prises pour assurer la traçabilité des captures. Le 26 septembre dernier, la Commission a accusé sept pays européens de laxisme en ce qui concerne le contrôle du respect des quotas par leurs pêcheurs. Elle a ouvert des procédures d'infraction, première étape pouvant mener à la Cour de justice de l'UE, contre la France, l'Italie, la Grèce, le Portugal, l'Espagne, Chypre et Malte pour manquements à l'obligation de fournir des données après avoir dû fermer cette pêcherie le 19 septembre dernier. Il est également reproché à Rome et à Paris de ne pas surveiller les activités de leurs pêcheurs, tant en mer que dans les ports et sur les sites de commercialisation. La fermeture de la pêche au thon rouge avait été décidée après que la Commission eut constaté que le quota de 16.779 tonnes était déjà épuisé malgré les mesures mises en place. La France et l'Espagne, avec un quota de 5.500 tonnes chacune, étaient les premières concernées par la mesure avec l'Italie (4.400 tonnes), mais Chypre, la Grèce, Malte et le Portugal sont également visés par cette fermeture totale. L'Italie et la France avaient déjà mis fin à leurs activités en juillet et en août dernier respectivement. Le quota de l'UE lui a été attribué par la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (CICTA) lors d'une réunion tenue à Tokyo au mois de janvier, puis il a été réparti entre les Etats membres concernés à l'aide d'une clé de répartition établie d'un commun accord. A plusieurs reprises, les scientifiques ont mis en garde contre le risque d'effondrement des stocks de thon rouge. L'importance de la pêche illégale a été désignée comme la cause fondamentale du déclin de cette ressource marine.