Des experts ont longuement plaidé pour augmenter la contribution de la filière de l'apiculture au développement agricole, en général, et rural en particulier, estimant que ses potentialités actuelles sont sous-exploitées, et ses rendements modestes. En effet, l'Association des apiculteurs professionnels du massif du Djurdjura (AAPMD) de la wilaya de Tizi-Ouzou a lancé hier un appel aux apiculteurs locaux pour surveiller leurs ruchers afin de prévenir d'éventuelles maladies liées au froid. Les intempéries de ces derniers jours et les fortes chutes de neige dans plusieurs localités situées sur le massif du Djurdjura, à plus de 900 mètres d'altitude, "risquent de décimer des colonies d'abeilles par la famine et les maladies, suite à leur confinement en raison des intempéries qui empêchent l'accès des abeilles aux ressources mellifères", a indiqué à l'APS Salem Touati, président de l'AAPMD. Ce phénomène de confinement est "très nocif" pour la colonie car pouvant entraîner un épuisement rapide des provisions et une hausse de l'humidité à l'intérieure de la ruche, a-t-on soutenu.Ces conditions sont favorables à l'apparition de certaines maladies notamment les loques européennes et américaines qui affectent les larves qui meurent souvent avant le processus operculaire, la Mycose qui cause la momification des larves et la nosémose, une autre maladie due au froid, qui engendre une diminution de la résistance des abeilles et de leur longévité, ainsi que leur mort suite à des diarrhées, a ajouté M. Touati. Pour prévenir la perte de colonies, l'AAPMD invite les apiculteurs à surveiller de manière accrue leurs ruchers et à être très attentifs à tout changement dans le comportement des abeilles. Il s'agira également de veiller à ce que la colonie ne manque pas de provisions en intervenant par un nourrissement, lorsque la période d'intempéries est prolongée. L'apiculteur est aussi invité à bien couvrir la ruche pour la protéger de la pluie et de la neige, et à éviter ainsi la stagnation des eaux sur ces dernières. Il doit également être attentif aux signes annonciateurs de maladies dans les ruches tel que la présence de cadavres en grande quantité à l'extérieur des ruches, la présence d'imagos (insectes) non matures qui est un indice de cannibalisme dû à la famine et la présence d'une mauvaise odeur dans la ruche signe de contamination à la loque. Selon le président de l'AAPMD, cette année a été "très précoce en termes de développement des ruches, en raison d'un hiver très clément". Les colonies d'abeilles ont atteint des populations très importantes et le retour du froid durant ce mois de mars a "bouleversé leur développement causant leur confinement, ce qui aussi peut provoquer l'essaimage qui, même s'il s'agit d'un processus naturel, constitue une perte sèche pour l'apiculteur", a-t-il ajouté, invitant les apiculteurs à être vigilants pour préserver leurs ruchers et garantir une bonne production de miel.