Ils espèrent une attention particulière des responsables du secteur Ils demandent des indemnisations à l'instar des éleveurs de bovins frappés par la fièvre aphteuse. La récolte de miel pour cette année 2015 est perdue. C'est l'aveu des apiculteurs, à leur tête le président de leur association, Salem Touati qui tire la sonnette d'alarme. Comme pour les éleveurs de bovins frappés par l'épizootie de fièvre aphteuse, l'année dernière, les apiculteurs réclament des indemnisations à même de sauver leur secteur d'activité, l'apiculture. En effet, cette année, marquée par un printemps trop court et l'arrivée de l'été avec une grande chaleur a causé ce que les apiculteurs nomment la cristallisation du miel dans les ruches. Celle-ci cristallise dans les rayons de miel rendant son extraction impossible. Dans certains endroits de la wilaya comme les Ouadhias, la perte est estimée à 50%. Le président de l'association nous explique que la cristallisation de la récolte de miel engendre l'impossibilité de son extraction, causant ainsi une perte énorme pour les apiculteurs. Les colonies, ajoute-t-il, jettent une poudre blanche sur les plateaux, des cristaux fins qui se manifestent par une cristallisation de la récolte dans les ruches. Un phénomène qui s'est généralisé car plusieurs dizaines d'apiculteurs l'ont signalé à travers plusieurs endroits du Djurdjura. En fait, ce phénomène est apparu dans les ruches à partir de la fin avril, mais la situation dans la totalité du massif de Djurdjura s'est manifestée à différentes périodes du printemps, puisqu'il existe une différence d'altitude et donc de températures froides qui retarde l'arrivée du printemps qui ne s'installe que tardivement en montagne et qui hélas ne dure que quelques jours, laissant place à la chaleur estivale. Par ailleurs, affirme notre interlocuteur, dans des conditions normales, après la récolte du miel, la cristallisation des miels est un phénomène ordinaire et surtout naturel, la cristallisation rapide ou lente est influencée par le pourcentage de glucose dans chaque type de miel, plus le pourcentage de glucose est élevé plus la cristallisation est rapide à l'intérieur des ruches, la cristallisation des miels est très rare sinon pour de très petites quantités, généralement elle est due à des miellats non transformés ou des miels extrêmement riches en glucose. Mais, cette année, les proportions atteintes ont été catastrophiques. Aussi, la perte est grande et soulève une multitude de questions. Les apiculteurs s'interrogent d'abord sur la possibilité d'indemnisation. Comme les autres agriculteurs, ils espèrent une attention particulière des responsables du secteur. Leurs pertes sont lourdes. Pis encore, ajoute Salem Touati, les apiculteurs du massif du Djurdjura ont prélevé de nombreux échantillons pour des analyses ultérieures dans des laboratoires soit nationaux, soit internationaux. Le manque de ces derniers pénalise lourdement l'activité et surtout la commercialisation. Il souligne le manque de travaux de recherche sur l'apiculture en général et sur les produits de la ruche en particulier. Le miel est une substance thérapeutique qu'il faut mieux connaître.Notons enfin que le nombre de ruches dans la wilaya de Tizi-Ouzou est estimé à 100.000 c'est-à-dire 100% du rucher du Djurdjura. L'espace mellifère est, lui, estimé à 298.000 hectares. Le Djurdjura est le premier vivier d'abeilles dans le monde entier avec 35 ruches au km2, produisant annuellement 2700 quintaux.