Le Trésor américain a annoncé jeudi des sanctions financières contre plusieurs sociétés iraniennes pour leur soutien au programme de missiles balistiques en Iran et contre deux entreprises britanniques en rapport avec la compagnie aérienne iranienne Mahan, déjà sur la liste noire. Selon un communiqué du Trésor, deux filiales du groupe Shahid Hemmat Industrial Group sont mises à l'index pour être directement impliquées dans l'élaboration du programme iranien de missiles balistiques. Deux unités de commandement faisant partie du Corps des gardiens de la révolution islamique, ayant une responsabilité opérationnelle dans le programme, ont aussi été ajoutées à la liste noire. L'Iran a procédé à une série de tests de missiles balistiques les 8 et 9 mars. Le programme de missiles balistiques de l'Iran et son soutien au terrorisme posent une menace continue à la région, aux Etats-Unis et à ses partenaires dans le monde, déclaré Adam Szubin, sous-secrétaire au Trésor en charge de la lutte contre le terrorisme. Nous continuerons à user de nos outils pour contrer le programme de missiles balistiques et le soutien au terrorisme, y compris en utilisant les sanctions, a-t-il ajouté. Le ministère iranien des affaires étrangères a immédiatement dénoncé jeudi, en plein congé du nouvel an, ces nouvelles sanctions, par la voix de son porte-parole Hossein Jaber Ansari. Le programme balistique de l'Iran n'a aucun lien avec l'accord nucléaire et ne viole pas la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies. Ce programme est totalement défensif et aucune mesure ne pourra priver la République islamique d'Iran de ses droits légitimes et légaux pour renforcer sa capacité de défense et sa sécurité nationale, a-t-il déclaré. La résolution 2231 adoptée après l'accord historique de juillet entre l'Iran et les grandes puissances prévoit que l'Iran doit s'abstenir de lancer des missiles balistiques pouvant être équipés d'ogives nucléaires. Le gouvernement de la République islamique, conformément à l'ordre donné par le président de la République au ministère de la Défense renforcera sa capacité défensive en réaction à toute action d'ingérence des Etats-Unis concernant son programme balistique, a ajouté le responsable iranien. Le Trésor américain a également sanctionné deux entités britanniques. Aviation Capital Solutions, et son directeur, Jeffrey Ashfield, basé en Grande-Bretagne, ainsi qu'Aircraft Avionic Parts and Supports (AAPS) ont désormais leurs avoirs gelés aux Etats-Unis et toute personne faisant affaire avec ces entités sont susceptibles d'être sanctionnées aussi. Aviation Capital Solutions est accusée d'avoir aidé Mahan Air, la plus importante compagnie aérienne iranienne après Iran Air, à acheter des moteurs d'avions tandis qu'AAPS aurait facilité des transactions financières en faveur de la compagnie aérienne, via deux autres compagnies basées aux Emirats Arabes Unis et également visées par les sanctions. Mahan Air, basée à Téhéran, avait été mise sur la liste noire américaine fin 2011 parce qu'elle apportait un soutien matériel et technique à la Force al-Qods, unité d'élite des Gardiens de la révolution islamique. Selon l'administration américaine, Mahan Air continue de soutenir les actions du gouvernement iranien qui déstabilisent la région en procédant à des vols vers la Syrie pour transporter des combattants. Les Etats-Unis ont levé une grande partie des sanctions contre l'Iran dans le cadre de l'accord historique conclu en juillet 2015 sur le programme nucléaire iranien. Mais de hauts responsables iraniens affirment que ces sanctions sont seulement levées sur le papier. Le guide suprême d'Iran, l'ayatollah Ali Khamenei, a accusé dimanche les Etats-Unis de ne pas respecter leurs engagements. Par des voies détournées, ils empêchent la République islamique d'atteindre ses objectifs, a affirmé le guide suprême ajoutant aussi que l'Europe était réticente à faire des affaires avec l'Iran par peur des Etats-Unis. Ces nouvelles sanctions sont la troisième mesure prise jeudi contre Téhéran après l'arrestation d'un conseiller de la mission diplomatique de l'Iran auprès des Nations unies, Ahmad Cheikhzadeh, pour violations des sanctions américaines contre l'Iran et l'inculpation de sept Iraniens pour des attaques informatiques contre plusieurs banques américaines et un barrage près de New York.