Les titres des banques italiennes Banco Popolare et Banca Popolare di Milano (BPM) chutaient jeudi à la Bourse de Milan au lendemain de l'annonce de leur fusion, qui doit donner naissance d'ici décembre au troisième établissement financier du pays. Le nouveau groupe, troisième derrière Intesa Sanpaolo et UniCredit, disposera de quelque 170 milliards d'actifs, 2 500 agences et 4 millions de clients. Mais avant cette fusion, qui doit entrer en vigueur d'ici décembre si elle est acceptée par les actionnaires, Banco Popolare devra effectuer une augmentation de capital d'un milliard d'euros afin de répondre aux exigences du superviseur bancaire européen (MES), qui travaille sous l'égide de la Banque centrale européenne (BCE). Après avoir progressé dans la matinée, les titres des deux banques, dont le projet de fusion était très attendu et a été salué par les analystes, s'inscrivaient en forte baisse, alors que les deux banques avaient publiquement rejeté ces dernières semaines le principe d'une hausse de capital. Banco Popolare dévissait de 5,7% à 6,865 euros et BPM de 5,98% vers 13H05 GMT dans un marché qui perdait 1,56%. Le numéro un de Banco Popolare, Pier Francesco Saviotti, a jugé l'augmentation de capital "excessive", lors d'une présentation du projet jeudi matin devant les analystes. "J'ai contesté l'augmentation de capital jusqu'à avant-hier (...) parce que les deux banques ensemble auraient pu gérer les créances douteuses" sans cette opération, mais pour obtenir le feu vert du superviseur et lancer cette opération "si importante", "nous avons décidé d'aller dans le sens des exigences" du MES, a-t-il expliqué. "L'augmentation du capital sera entièrement destinée à la couverture des crédits" en souffrance, a-t-il ajouté, en estimant que le groupe aura alors une couverture de ce type de crédits parmi les plus élevées en Italie. Les deux banques prévoient une réduction de 10 milliards d'euros nominaux de crédits en souffrance d'ici 2019, une priorité pour elles. "La fusion avec Banco Popolare est un projet solide, qui a une mission claire et un positionnement compétitif", a martelé le numéro un de BPM, Giuseppe Castagna. M. Saviotti a assuré que cette fusion n'entraînerait "aucun licenciement". Il a indiqué que le nom de la future entité n'avait pas encore été choisi, mais que c'était une "question marginale", précisant que le prochain mois serait consacré à la définition du plan industriel réclamé par la BCE.