Un juge californien a étendu jeudi au 21 avril le délai donné au constructeur allemand Volkswagen pour présenter une solution de remise aux normes de 600 000 véhicules équipés de moteurs diesel truqués pour contourner les lois anti-pollution américaines. Le groupe allemand devait initialement présenter cette solution ce jeudi au cours d'une audience devant un tribunal de San Francisco mais il n'est pas encore parvenu à un accord avec l'Agence fédérale de l'Environnement (EPA) et le département de la Justice avec qui il mène des discussions tendues depuis plusieurs mois. Volkswagen devrait le 21 avril dévoiler un plan ou alors rappeler les véhicules affectés, a ordonné le juge Charles Breyer au cours d'une séance très brève. C'est devant ce magistrat qu'ont été regroupées la plupart des actions judiciaires engagées aux Etats-Unis contre le groupe automobile depuis l'éclatement de l'affaire des moteurs diesel truqués en septembre. Ce verdict donne un peu de marge de manœuvre au numéro deux mondial de l'automobile qui encourrait une pénalité financière journalière jusqu'à ce qu'il puisse s'exécuter. Le magistrat a en outre demandé aux avocats des deux camps, dont il a loué les efforts de conciliation, de garder confidentiels les détails d'un éventuel accord. En revanche si VW ne présentait aucun plan le 21 avril, "le tribunal étudierait sérieusement la possibilité de tenir un procès cet été de sorte que le problème des véhicules polluants soit résolu, toutes affaires cessantes", a prévenu le juge Breyer. "Volkswagen est déterminé à répondre à l'enquête des régulateurs américains sur les émissions diesel aussi vite que possible et à mettre en place une solution de remise aux normes des véhicules affectés pour regagner la confiance de nos clients de nos concessionnaires et du public", a réagi une porte-parole. "Nous faisons des progrès (...) pour trouver un accord juste et rapide" a-t-elle ajouté. Les négociations entre Volkswagen et l'EPA achoppent sur la durée de la solution de remise aux normes, le montant des indemnisations et une requête du régulateur demandant que les propriétaires des véhicules affectés aient la possibilité à tout moment de revendre la voiture au constructeur, selon des sources proches du dossier. "C'est une course contre la montre", a confié Elizabeth Cabraser, avocate de propriétaires de voitures Volkswagen ayant porté plainte contre le constructeur. "Nous ne trouverons le sommeil que quand (une solution) sera trouvée". Le constructeur automobile a reconnu au total avoir installé des logiciels truqueurs dans 11 millions de voitures dans le monde, un scandale qui a fait fondre la valeur de son titre en Bourse. Il est visé par plusieurs enquêtes des autorités américaines qui pourraient se solder par une amende de plusieurs dizaines de milliards de dollars. Michael Horn, 54 ans, qui était le patron du géant allemand aux Etats-Unis depuis janvier 2014 et en première ligne dans les discussions avec les régulateurs américains, a quitté le groupe début mars. Le groupe de Wolfsburg (Allemagne) avait indiqué que cette démission s'était faite par consentement "mutuel". Les ventes du groupe aux Etats-Unis sont en chute continue depuis six mois. En février, elles ont plongé de plus de 13%.
Rappel de 800 000 voitures dans le monde Le groupe Volkswagen va rappeler préventivement environ 800 000 voitures dans le monde pour un possible problème de pédale sur des véhicules de ses marques Volkswagen et Porsche, a-t-il annoncé. Dans le détail, ce rappel porte sur 391 000 véhicules de type Touareg de la marque Volkswagen et 409 477 véhicules de type Cayenne pour la marque Porsche, tous assemblés entre 2011 et 2016, a précisé le groupe dans des communiqués séparés. Le problème, qui porte sur un anneau de sécurité installé sur la fixation d'une pédale, a été détecté lors d'un contrôle interne et est d'ores et déjà corrigé sur la production en cours, a expliqué le groupe. Les détenteurs des véhicules concernés seront directement contactés par Volkswagen, poursuit le groupe, qui précise que le contrôle au garage nécessitera moins d'une demi-heure. Volkswagen avait annoncé quelques jours plus tôt le rappel de 177 000 voitures Passat, susceptibles de présenter un problème électrique. "Nous rappelons en Europe la nouvelle Passat, la B8" en raison d'un problème électrique, et ce depuis février, a déclaré un porte-parole de la marque en Allemagne, sans vouloir chiffrer le nombre de voitures concernées. "Nous n'avons pas connaissance d'accidents" liés à ce problème, a-t-il ajouté, évoquant un "petit rappel". La berline est commercialisée depuis fin 2014. En Suède par exemple, le constructeur a "écrit à 13 700 propriétaires de Passat (...) en les priant de contacter un concessionnaire Volkswagen pour prendre rendez-vous et faire contrôler une prise de courant qui peut avoir été mal montée", a indiqué un porte-parole de Volkswagen dans ce pays. Le problème peut aboutir à ce que le moteur ainsi que l'assistance au freinage et à la direction cessent de fonctionner. Mais "le véhicule continue cependant à freiner et à tourner", a-t-il expliqué. Le fabricant de la Coccinelle est englué depuis septembre dans un scandale de moteurs diesel truqués qui l'a conduit à annoncer le rappel de millions de véhicules. Le groupe du même nom, et propriétaire de douze marques au total, a installé sur le moteur diesel de 11 millions de véhicules dans le monde un logiciel capable de fausser les résultats des tests antipollution en ce qui concerne les oxydes d'azote (NOx). Des automobiles de marque VW, Audi, Seat et Skoda sont concernées, ainsi que des véhicules utilitaires. La marque Volkswagen a par ailleurs annoncé en février, comme d'autres constructeurs allemands, le rappel de 680 000 voitures aux Etats-Unis à cause d'un airbag potentiellement défectueux provenant de l'équipementier japonais Takata.