Les cours du baril de brut ont clôturé en hausse lundi à New York lors d'une séance raccourcie et calme en l'absence de nombre d'intervenants partis en congés pour les fêtes de Noël.Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en février a fini à 94,13 dollars, en hausse de 82 cents par rapport à la clôture de vendredi. Le Nymex sera fermé mardi, jour de Noël, en revanche, les échanges électroniques seront possibles. A Londres sur l'Intercontinental Exchange, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février a terminé à 92,70 dollars, en hausse de 24 cents. A New York, la séance a été assez "calme, la plupart des traders étant absents", ont expliqué Mike Fitzpatrick et John Kilduff, analystes chez MF Global. Les cours de l'or noir sont restés sur leur lancée de vendredi quand ils avaient gagné plus de deux dollars après une bonne résistance de la consommation aux Etats-Unis, qui a rassuré un marché inquiet d'une possible baisse de la demande entraînée par un ralentissement de l'économie. Premiers consommateurs mondiaux d'énergie, les Etats-Unis engloutissent environ 15% de la production de brut de la planète et une récession économique dans ce pays affecterait par ricochet la demande de pétrole. Les marchés pétroliers restent aussi soutenus par une forte chute des réserves pétrolières américaines, il y a deux semaines, suggérant un resserrement de l'offre alors que l'hémisphère nord entre dans l'hiver, période de forte consommation d'énergie. Le baril de brut a frôlé la barre psychologique des 100 dollars le 21 novembre à 99,29 dollars, faisant planer le spectre d'un troisième choc pétrolier. Depuis le début de l'année, il a gagné plus de 30 dollars. Par ailleurs, la hausse des prix du pétrole se poursuivra en 2008 avec des cours dépassant les 77 dollars le baril en moyenne, l'encadrement strict de la production et les tensions au Moyen-Orient l'emportant sur le ralentissement de la croissance économique aux Etats-Unis, selon une enquête de l'agence de presse Reuters effectuée auprès de 36 analystes. Celle-ci donne un consensus de 77,62 dollars pour le baril de brut américain en 2008, un record qui montre une hausse de 3,19 dollars par rapport à l'enquête du mois dernier. Le prix moyen du baril est de 71,76 dollars pour l'instant cette année. "À en juger par le fait que l'Opep n'a pas été disposée à permettre une hausse de la production alors que le brut avait atteint 99 dollars le baril, il semble bien qu'il faudra s'accommoder de prix du pétrole élevés", selon un expert dans un rapport d'étude. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a convenu le 5 décembre de ne pas toucher à sa production, opposant ainsi un refus aux demandes de pays consommateurs confrontés, le 21 novembre, à un baril qui a atteint un record de 99,29 dollars. L'Opep, source de plus du tiers du pétrole produit dans le monde, surveille sa production de près car elle craint, notamment, que la demande mondiale diminue si l'économie américaine ralentit pour de bon. Pour le Brent londonien, les analystes prédisent un cours moyen de 76,49 dollars le baril, soit un gain de 3,61 dollars par rapport à l'enquête du mois précédent. Sur le long terme, les analystes restent haussiers et voient le brut US dépasser 70 dollars jusqu'en 2010. La prévision médiane pour le brut US donne 70,60 dollars le baril en 2010, soit 2,34 dollars de mieux que l'enquête de novembre.