Les exportateurs algériens en ont gros sur le cœur. Ils ont manifesté, hier,leurs craintes au ministre du Commerce, lors d'une rencontre-débat qui a porté sur la mise en application des recommandations de la Journée d'étude sur les exportations organisée le 12 novembre dernier. Le débat a été centré autour de l'administration et ses obstacles et les possibilités d'enrichir les recommandations portant sur le rôle de l'Etat, des banques, des assurances et des services des douanes dans le redéploiement et la promotion des exportations.Un exportateur de dattes a résumé la situation ainsi que l'état d'esprit des exportateurs en disant : " A chaque fois que nous nous présentons devant l'administration, nous avons la peur au ventre ". Les exportateurs demandent à ce que l'Etat intervienne pour leur faciliter l'acte d'exporter à travers, notamment, la création d'un guichet unique. Il y a aussi cette proposition qui rappelle la nécessïté de l'activation du Conseil national pour la promotion des exportations, le décret n'étant toujours pas signé depuis trois ans. Les exportateurs proposent également, la bonification des taux d'intérêt pour le crédit à l'exportation et la prolongation du délai de rapatriement de la devise de trois à six mois. Les exportateurs demandent aussi d'élargir le couloir vert au niveau de la douane. Ce dispositif, rappelle-t-on, a été mis en place par le gouvernement au profit des exportateurs de dattes pour leur faciliter le travail et accélérer les procédures administratives. Le couloir vert vise à mettre un terme à tous les obstacles que rencontrent les exportateurs de dattes notamment en matière de transport. Ainsi, toutes les dispositions sont prises pour un acheminement rapide des quantités à exporter. A vrai dire, la promotion des exportations hors hydrocarbures est la bête noire des pouvoirs publics. Le gouvernement tente à tout prix de trouver les moyens adéquats pour diversifier ces exportations. Les hydrocarbures représentent 98% des exportations de l'Algérie et les pouvoirs publics semblent encore avoir du mal à trouver la formule magique pour y remédier. En revanche, il y a aujourd'hui une prise de conscience, et c'est tant mieux. Mais la question demeure entière : comment promouvoir les exportations hors hydrocarbures ? Il y a quelques semaines le ministre du Commerce El Hachemi Djaâboub, avait annoncé que le gouvernement allait mettre en œuvre une stratégie afin de promouvoir les exportations de produits hors hydrocarbures, avec un objectif de 2 milliards de dollars de recettes d'ici à 2010. En attendant, force est de constater que, durant le mois de novembre et début décembre, les chiffres officiels ont montré une baisse des exportations de ces produits qui n'ont rapporté que 969 millions de dollars durant les neuf premiers mois de l'année 2007, soit une baisse de plus de 2,6 % par rapport à la même période de 2006.