L'adaptation de l'Accord d'association avec l'Union européenne (UE), actuellement en cours de révision, constituera une priorité pour que l'Algérie puisse adhérer à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Pas plus tard qu'hier, le ministre du Commerce Bakhti Belaïb a souligné que "La révision de certaines dispositions de l'accord constituera une base consolidée qui va nous permettre de poursuivre le processus d'accession dans d'autres conditions". Cette déclaration a été faite par le ministre lors d'une rencontre avec des exportateurs activant dans l'industrie pharmaceutique, l'électroménager et l'agroalimentaire dans le cadre de la cellule de suivi des opérations d'exportation. Il est important de savoir que depuis la tenue du dernier round de négociations multilatérales en mars 2014 à Genève, l'Algérie a reçu plus d'une centaine de questions additionnelles qui sont traitées par les différents départements ministériels. L'Algérie qui a présenté en 1987 sa demande d'accession à cette organisation qui représente actuellement 98% des échanges commerciaux mondiaux, poursuivra son processus mais doit d'abord assimiler les règles de l'OMC, a insisté M. Belaïb. D'ailleurs le 10 mars dernier lorsque le ministre du Commerce, Bakhti Belaïb, avait reçu le conseiller au département Moyen-Orient et Asie centrale auprès du FMI, Jean- François Dauphin, pour discuter des questions relevant de la politique algérienne dans les secteurs du commerce et des investissements, il avait notamment souligné, concernant justement ce processus d'adhésion de l'Algérie à l'OMC, que la priorité est accordée actuellement aux discussions avec l'Union européenne dans le sens de la révision de certaines clauses de l'Accord d'association. Une fois ces discussions achev ées, "le processus d'adhésion de l'Algérie à l'OMC sera relancé dans de bonnes conditions du fait que les blocages que connaît ce processus émanaient principalement de l'UE". Ainsi donc, le ministre du Commerce Bakhti Belaïb, a estimé, hier, que l'accession à l'OMC "n'a aucun intérêt pour l'Algérie actuellement" affirmant que parvenir à cette adaptation de l'accord profitera aux négociations de l'Algérie pour son accession à l'OMC. Et le ministre a saisi l'occasion pour rappeler que le partenaire européen représente les deux tiers des échanges commerciaux de l'Algérie avec plus de 50 milliards de dollars. A ce jour, l'Algérie a mené 12 rounds de négociations multilatérales qui ont permis de traiter plus de 1.900 questions liées au système économique national. Le pays a aussi tenu plus de 120 réunions bilat érales avec une vingtaine de pays, qui ont été couronnées par la conclusion de six accords bilatéraux avec Cuba, le Brésil, l'Uruguay, la Suisse , le Venezuela et l'Argentine. L'Algérie mène encore des discussions avec 19 autres pays membres dont douze avec lesquels les discussions sont à un stade avancé. Encore faut-il également rappeler que pas plus tard que le 12 mars dernier, les Etats-Unis ont réitéré leur engagement à accompagner l'Algérie dans son processus d'accession à l'OMC en promettant de lui apporter appui et assistance lors du 13ème round des négociations avec cette organisation. "On a eu un engagement de la partie américaine à nous appuyer et à nous assister dans ce processus", a déclaré le secrétaire général du ministère du Commerce, M. Noureddine Zaït à l'issue de la 4ème session des discussions algéro-amé- ricaines sur l'Accord cadre sur le commerce et l'investissement (Tifa) tenues à Washington. Il a également fait savoir que l'Algérie avait reçu plus d'une centaine de questions de la part des Etats-Unis dans le cadre des négociations sur l'accord commercial bilatéral lié au processus d'accession à l'OMC, ajoutant que les réponses à ces questions ont été finalisées. Cet accord bilatéral devrait donner un coup de pouce à l'Algérie pour accéder à cette organisation mondiale. Dans le cadre de ces négociations, la partie américaine a abordé la mesure prise par l'Algérie portant sur l'interdiction d'importation des médicaments dont l'équivalent est produit dans le pays, en considérant que cette mesure représente "des restrictions allant à l'encontre du principe de libre-échange". Ce à quoi la partie algérienne a apporté des clarifications en expliquant que ce dispositif vise à protéger l'industrie pharmaceutique naissante dans le pays, a ajouté M. Zaït, en précisant que cette question est toujours en suspens.