Les ventes d'automobiles neuves ont encore progressé en France au mois de mars, gagnant 7,5%, un rythme un peu plus faible qu'au début de l'année mais qui reste nettement supérieur aux prévisions des constructeurs pour l'année entière. Selon les statistiques publiées vendredi par le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA), 211 264 voitures particulières neuves ont été mises sur les routes de l'Hexagone le mois dernier. Le groupe Renault a fait mieux que la moyenne avec une hausse de ses immatriculations de 12,3% par rapport à mars 2015, tandis que PSA Peugeot Citroën a calé, n'enregistrant que 2,8%. De son côté, le groupe Volkswagen, en butte depuis six mois au scandale des moteurs diesel truqués, s'est un peu moins bien comporté que la tendance générale, avec une progression de ses immatriculations de 6,6%. Mais sur le premier trimestre, le géant allemand, premier groupe étranger en France avec 12,5% du marché, voit ses immatriculations gagner 8,7%, soit mieux que la tendance générale de 8,2%. Un bémol: la marque Volkswagen a progressé de seulement 2,4%. "On voit bien qu'il y a un petit décrochage, mais ils restent en progression", remarque Jean-François Belorgey, spécialiste du marché automobile chez EY. Constructeurs et experts s'étaient montrés prudents en début d'année pour l'ensemble de 2016, tablant sur une stabilité ou une faible progression après une année 2015 marquée par une croissance de 6,8% à 1,91 million d'unités, ce qui avait permis de tourner la page de la crise. "Le marché est solide", déclare le directeur de l'observatoire Cetelem de l'automobile, Flavien Neuvy, évoquant la santé du haut de gamme et la reprise en mars des ventes aux particuliers, un indicateur "très encourageant" selon lui. "La tendance est très bonne, bien meilleure que ce qu'on attendait", renchérit M. Belorgey, tout en prévenant que certains constructeurs ont eu recours à des "ventes tactiques" en début d'année, par le canal des loueurs ou des auto-immatriculations. Parmi les éléments sous-tendant cette reprise, M. Neuvy cite la progression du pouvoir d'achat des ménages grâce à la baisse des prix de l'énergie, et un phénomène de renouvellement du parc dont l'âge moyen approche les neuf ans. Renault gagné des parts de marché au premier trimestre, avec une hausse de 8,8% de ses immatriculations en particulier grâce à la forme de Dacia (+16,8%), tandis que PSA a progressé de 5,2%. La marque aux ambitions luxueuses DS (+12,2%) s'est mieux comportée que Peugeot (+5,4%) et Citroën (+4%). Les Français restent prophètes en leur pays: 28,9% du marché au premier trimestre pour PSA et 25,4% pour le groupe au losange. Neuf des dix voitures les plus vendues au premier trimestre sont françaises, la Renault Clio caracolant en tête, suivie des Peugeot 208 et 308.
L'électrique au-dessus de 1% Sur les trois premiers mois de l'année, Ford reste le quatrième groupe en volume, avec 4,33% du marché (+1,2%), suivi par Toyota (4,12% des immatriculations) qui fait mieux que la tendance en progressant de 8,5%. BMW (avec Mini), sixième en volume, s'offre une progression de 20,8% au premier trimestre, dépassant Nissan, seul constructeur dans le rouge sur la période, avec un recul de 0,3%. Moral au beau fixe en revanche pour Fiat Chrysler (+11,6%), tiré par le dynamisme de ses marques Fiat et Jeep, et pour Opel (General Motors) qui progresse de 21,3%. Côté carburants, les voitures diesel restent de peu majoritaires avec 52,2% du marché sur les trois premiers mois de l'année. Mais ce chiffre était de 57,2% durant 2015 et de 63,9% en 2014. Et les automobiles électriques ont franchi pour la première fois au premier trimestre la barre de 1% des immatriculations avec 6.022 unités neuves mises sur les routes (1,17%), soit plus du double constaté pendant la même période de 2015. Renault, avec sa Zoé, règne sur plus de la moitié de cette niche. "Ce sont vraiment d'excellents résultats pour la voiture électrique, compte-tenu du contexte" de pétrole moins cher, souligne M. Neuvy, pour qui "on est en train d'enclencher un cercle vertueux". Les voitures hybrides (essence-électricité) détiennent quant à elles 3,28% du marché depuis le début de l'année.