Les immatriculations de voitures neuves ont connu une légère reprise en France en juillet, les constructeurs français profitant du lancement de leurs nouveaux modèles. Elles ont grappillé 0,9% en données brutes à 150 248 voitures, selon des chiffres publiés par le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA). Le mois de juillet a cependant compté un jour ouvré de plus que l'an dernier et à nombre de jours ouvrables comparables, elles sont toujours en baisse, de 3,5%. Juillet est généralement un bon mois pour les concessionnaires car les automobilistes s'équipent avant de partir en vacances, a expliqué un porte-parole du CCFA. "C'est le premier chiffre positif depuis octobre 2011", s'est-il réjoui. Le marché automobile français ne cesse de reculer depuis des mois et le CCFA table sur une nouvelle baisse de 8% cette année. Sur les sept premiers mois de l'année, le recul est de 9,7% en données brutes, après un repli de 11,3% au premier semestre. "Il faut rester prudent, mais on se rapproche de notre prévision", a relevé le porte-parole. Le secteur automobile espère que les chutes des immatriculations les plus brutales sont derrière lui et que le recul sera moindre lors des mois à venir. Les groupes français, qui représentent 55% du marché, ont plus profité de cette embellie que leurs concurrents étrangers dans leur ensemble. PSA Peugeot Citroën a pris 0,9%, tiré par la marque au lion, tandis que celle aux chevrons recule. Le groupe Renault, qui compte aussi Dacia, a vu ses immatriculations progresser de 4,7%.
"Regain indéniable pour les français" "Il y a un regain indéniable pour les français grâce au renouvellement de leur gamme", commente Bertrand Rakoto, analyste chez Polk. Peugeot est soutenu par la citadine 208 et le crossover 3008, tandis que Citroën attend beaucoup du nouveau C4 Picasso après avoir vu la production de sa C3 ralentie par la grève qui a paralysée l'usine d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) pendant plusieurs mois. Renault de son côté enregistre de bons chiffres pour sa Clio IV, son crossover Captur ou encore la nouvelle Sandero et le 4x4 Duster côté Dacia. Pour faire face à une concurrence féroce dans des marchés français et européen qui restent orientés à la baisse, "ils essayent de sauvegarder les marges, quitte à perdre un peu en production", explique l'analyste. Ceci s'est traduit par un recul de 20,8% de leur production de voitures et de véhicules utilitaires légers dans l'Hexagone au premier semestre, selon des chiffres du CCFA, qui ne donne pas de chiffres pour la seule fabrication de voitures. En tout, 758.455 véhicules sont sortis de leurs chaînes de montage. La baisse est de 25,1% pour PSA Peugeot Citroën, en pleine restructuration, et de 11,3% pour Renault. Leur production en France avait déjà chuté de 16,4% en 2012. En prenant en compte le japonais Toyota, qui possède une usine dans le nord de la France, et l'allemand Daimler implanté via son site Smart en Lorraine, l'institut Polk prévoit que la production atteigne 1,741 million sur l'année et continue à reculer au premier trimestre 2014. Les constructeurs automobiles étrangers ont enregistré un recul de 1% de leurs immatriculations en juillet, avec des baisses particulièrement prononcées pour les allemands Volkswagen et Daimler et l'américain Ford. La marque haut-de-gamme de Daimler, Mercedes (-6,8%), souffre depuis la mi-juin du gel de l'immatriculation de certains de ses modèles par la France. A l'inverse, l'italien Fiat et Toyota ont augmenté leurs ventes. Parmi les pays voisins, l'Espagne a aussi vu ses ventes de voitures neuves bondir de 14,8% le mois dernier, dopées par la prime à la casse mise en place par le gouvernement. En cumulé depuis janvier, le marché espagnol reste toutefois en recul et à un niveau très faible, avec une baisse de 2,1% à 461 382 unités.