Le Barça a laissé entrevoir des failles lors de la première période face à l'Atlético (2-1). Si leur seconde période fut d'un tout autre acabit, les Catalans ont souffert à 11 contre 11. Ce quart de finale est sans doute beaucoup plus incertain qu'il ne semblait l'être. Une magnifique opposition de style Ce premier acte fut un régal d'intensité. Une magnifique opposition de style où chacune des deux formations a connu ses temps forts. La première demi-heure est un modèle dont l'Atlético devra s'inspirer la semaine prochaine : pressing haut, incessant, et des sorties de balle impeccables. Le Barça, en panne et à court d'idée, n'a pu que constater les dégâts. L'expulsion a tout changé. Le rouleau-compresseur catalan s'est mis en route en élargissant son jeu sur les ailes (83% de possession en seconde période). L'Atlético a fini par craquer mais est tombé les armes à la main. Vivement mercredi prochain.
Torres de héros à zéro, Suarez est intenable Fernando Torres a passé une soirée très particulière. Buteur (25e), il a lancé l'Atlético sur la voie d'un exploit retentissant. Mais son expulsion stupide (35e) a inversé le rapport de force. En défense, Diego Godin a longtemps tenu la baraque aux côtés d'un Lucas Hernandez très solide pour une première à ce niveau. Antoine Griezmann n'a pas eu grand-chose à se mettre sous la dent et a passé une soirée frustrante. Côté catalan, Luis Suarez, longtemps transparent, a rappelé quel buteur exceptionnel il était en inscrivant ses 42e et 43e buts en 45 matches disputés cette saison (!). Plus discret que d'habitude, Lionel Messi a passé une soirée délicate face à l'activité des défenseurs colchoneros. 35e minute : L'Atlético a le match en main. Le Barça tourne en rond et est embarqué dans une rencontre qui lui file entre les doigts. S'ils restent disciplinés, les hommes de Simeone filent vers un retentissant exploit. Sauf que Fernando Torres envoie tout valser sur une charge irrégulière sur Busquets. Deuxième carton jaune, expulsion. L'Atlético perd le fil avant de perdre le match.
Benfica peut y croire tant que le Bayern n'aura pas réglé ses problèmes défensifs Vainqueur sans briller d'un Benfica entreprenant (1-0), le Bayern Munich n'est pas à l'abri d'une élimination au retour tant il semble friable derrière. De quoi donner du travail à Pep Guardiola.
Le Bayern a ronronné Le Bayern a été fidèle à ses habitudes. Formidable machine à jouer, l'équipe de Pep Guardiola a marché sur les hommes de Rui Vitoria pendant 25 minutes. Un bloc haut, du mouvement et des ailiers inversés pour libérer les latéraux, la patte Guardiola était clairement installée. Puis, les Bavarois se sont relâchés. Tout en conservant le contrôle du ballon, ils se sont heurtés à un bloc portugais plus compact qui sortait mieux le ballon. Dès lors, les contres lisboètes ont fait des dégâts et le Bayern peut remercier Manuel Neuer, décisif face à Jonas. Manquant d'impact et surtout d'envie, les hommes de Pep Guardiola ont globalement maitrisé les débats sans être souverains. Brouillons, ils n'ont pas eu leur rendement offensif habituel et se sont exposés derrière. Pas rassurant à l'heure d'entamer la dernière ligne droite de leur saison.
Vidal au four et au moulin, Lewandowski transparent Buteur d'entrée de match, le milieu de terrain du Bayern est devenu ce mardi le meilleur marqueur chilien de l'histoire en Ligue des champions (11 buts). Au-delà de son action décisive, l'ancien pitbull de la Juventus a été omniprésent au milieu pour gratter les ballons et lancer les offensives munichoises aux côtés d'un Thiago qui s'est progressivement éteint. Devant, Lewandowski a été fantomatique et rate même la balle de match en servant mal Philipp Lahm. Présent offensivement, Juan Bernat a cependant mis en danger son équipe puisque toutes les offensives portugaises dangereuses sont venues de son côté. À Benfica, Jonas a illuminé la seconde période de sa finesse tandis que Pizzi a longtemps été l'un des plus entreprenants.
Et si l'arbitre avait sifflé main de Lahm? Si le Bayern a marqué rapidement, il aurait pu être rejoint dès la première demi-heure. À la 28e minute, Gaitan s'est echappé côté droit et a tenté de centrer à ras de terre. Philipp Lahm s'est jeté et a touché le ballon du bras. L'arbitre n'a pas sifflé alors que le geste du champion du monde allemand annihile l'action portugaise.
Le Bayern a-t-il réellement les moyens de ses ambitions ? Ce qui n'était qu'une hypothèse après le huitième de finale renversant contre la Juventus (2-2, 4-2) est devenu une certitude. Le Bayern est moins souverain que par le passé. L'aspect "machine qui écrase tout sur son passage" a disparu et l'équipe de Pep Guardiola n'a plus autant la maîtrise technique et tactique de ses matches. La faute en partie à une défense décimée par les blessures qui semble souffrir dès lors que le niveau se hausse un peu. Sans être flamboyant, les Portugais ont réussi à se créer de nombreuses occasions en jouant les coups à fond. Si le Bayern s'en sort cette fois-ci, c'est uniquement grâce à la maladresse lisboète. Gagner la Ligue des champions est l'objectif du club bavarois ? Bien mais il faudra être bien plus serein derrière. Dans cette quête, Pep Guardiola peut compter sur le retour d'un Javi Martinez important et pourra s'appuyer sur un Jérôme Boateng sur le chemin du retour. Avant cela, il faudra se montrer efficace dans les deux surfaces au retour. Sous peine de vivre l'enfer à l'Estadio de la Luz mercredi prochain où les Portugais auront probablement le couteau entre les dents.