Depuis des années et malgré les efforts consentis par l'Etat, le secteur de l'éducation connaît des tempêtes cycliques qui le secoue. Une des tempêtes qui secoue le secteur ces derniers jours, est celle qui concerne le concours de recrutement prévu le 30 avril du mois courant, où les enseignants contractuels ont exigé leur intégration directe sans condition et sans concours ; une demande refusée par le ministère concerné, ce qui les a poussés à protester depuis le 27 mars. Boudouaou est donc la ville qui accueille depuis quelques jours les contractuels grévistes, dont certains d'entre eux sont hospitalisés en raison de la grève de la faim qu'ils ont engagée. Afin de soutenir leurs collègues, le Conseil des lycées d'Alger (CLA) et le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (CNAPEST), ont appelé à une Journée de protestation, qui a connu une faible adhésion, a constaté l'APS au niveau de plusieurs établissements scolaires d'Alger. Les cours se sont déroulés normalement à l'école primaire Abdelkrim Aggoune (Mouradia), au CEM Moufdi Zakaria (Mouradia), au CEM l'Emir Khaled (Kouba), au Lycée Saad Dahleb (Kouba), à l'école primaire Aissat Idir (Place du 1er mai) ainsi qu'au lycée Didouche Mourad (Bir Mourad Rais). Par ailleurs, le mot d'ordre a été suivi par la majorité des enseignants dans les lycées Cherif Sabbahi (Ain Naadja) et El Idrissi (1er mai). Pour beaucoup d'autres établissements scolaires, il a été impossible pour l'APS de connaître le taux d'adhésion à ce mouvement de protestation en raison du refus des responsables de lui fournir des informations en l'absence d'une autorisation du ministère. Plusieurs enseignants, y compris ceux n'ayant pas pris part au mouvement de protestation, ont exprimé leur soutien aux enseignants contractuels, en grève depuis le 27 mars, et qui observent un sit-in à Boudouaou (Boumerdes). Pour rappel le CLA et le CNAPEST ont décidé d'organiser une journée de protestation, en solidarité avec les enseignants protestataires, avec des rassemblements au niveau des wilayas devant les directions de l'Education. Lors d'une conférence de presse lundi, Mme Benghebrit a précisé que le ministère "n'a reçu aucun préavis de grève", rappelant que "la grève est un droit garanti par la loi mais qui doit obéir à des règles qu'il faut respecter".
" Vous avez toutes les compétences et les chances de réussir " Depuis le déclenchement de ce mouvement de protestation, la ministre du secteur a fait de son mieux pour apaiser les enseignants contractuels, afin de régler ce problème à l'amiable. "Aux enseignants contractuels contestataires, je lance un appel à la sagesse. Vous avez toutes les compétences et les chances de réussir à l'examen de recrutement", a déclaré à la presse la ministre, en marge d'un séminaire sur les mathématiques conjointement organisé mercredi avec le ministère de l'Enseignement supérieur et la Recherche scientifique. La ministre a exhorté les protestataires à réintégrer leurs postes de travail et participer au concours de recrutement qui aura lieu le 30 avril. Elle a rappelé dans ce sens, que la Fonction publique en Algérie, comme partout dans les pays du monde, "exige de passer par un concours de recrutement, y compris pour les petites fonctions", précisant que l'"épreuve n'a pas été conçue spécialement pour eux ou pour une autre catégorie, mais elle obéit à la nécessité d'assurer l'égalité des chances à tous les futurs fonctionnaires". "Il ne faut pas piétiner les lois", a-t-elle soutenu, exprimant en outre, son refus de "ce qui se passe dans la rue par respect à cette profession mais également par rapport à l'aspect humain". Un avis partagé par le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El Ghazi, qui a affirmé mardi que tout recrutement exigeait un concours conformément aux lois en vigueur. La ministre a relevé que l'Etat algérien a consenti "un grand effort" en accédant aux revendications de cette catégorie, et a saisi l'occasion pour appeler les contractuels "à ne pas se distinguer de ceux qui sont passés par cet examen et aujourd'hui sont enseignants intégrés". "Grâce aux contrats que vous avez obtenus, et à l'expérience que vous avez cumulée, vous êtes mieux préparés que les autres candidats", a-t-elle ajouté, les invitant à s'inscrire au concours de recrutement dont le délai expire aujourd'hui14 avril.
Le secteur du travail approuve la démarche de la ministre Dans une déclaration à la presse en marge des travaux d'un colloque national des directeurs des agences locales de la Caisse nationale des retraites (CNR), le ministre qui s'exprimait sur le dossier des enseignants contractuels, a précisé à ce propos que la participation au concours pour bénéficier des mesures d'intégration dans le monde du travail "concerne toutes les catégories, à l'instar de tous les secteurs, et ce dans le cadre de la justice sociale et conformément aux lois de la République". M. El Ghazi a rappelé dans ce sens que la ministre de l'Education nationale avait évoqué cette question avec "sagesse" et qu'elle traitait le dossier par le "dialogue" en coordination avec les parties concernées et les syndicats du secteur. M. El Ghazi a souligné que le secteur du travail accompagnait la ministre de l'Education dans sa démarche qu'il a qualifiée d'"ordinaire".
Une "réticence" à choisir la discipline des mathématiques Mme Benghabrit et le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MERS), Tahar Hadjar, ont relevé mercredi à Alger, une "réticence" à choisir la discipline des mathématiques dans les deux systèmes éducatif et universitaire. Mme. Benghabrit et M. Hadjar ont indiqué qu'il a été constaté une "réticence", qui n'est pas particulière à l'Algérie, envers la discipline des mathématiques enregistrant un taux de 3,58% seulement des élèves à s'inscrire dans cette filière malgré l'ouverture de toutes les spécialités universitaires, au nombre de 145, dédiées aux bacheliers en mathématiques. Dans ce sens, l'organisation conjointe de "la rencontre nationale sur la didactique des mathématiques dans les deux systèmes éducatif et universitaire: état des lieux et perspectives de redéploiement", à laquelle ont participé les deux ministres, s'inscrit dans un souci d'identifier les causes et cerner les moyens d'y remédier. "Ce séminaire vient suite au constat fait de la faiblesse de la fréquentation de cette discipline au niveau de l'Education nationale", a expliqué Mme. Benghabrit, ajoutant qu'"il était nécessaire d'assurer une continuité avec le MERS, le souci majeur étant de former des spécialistes en mathématiques, en mathématiques informatiques et même en modélisation". Mettant en exergue l'effort du MERS en innovant avec la création de l'Ecole supérieure des mathématiques qui assurera la continuité dans le cursus et l'approfondissement des connaissances, cette dernière a souligné "la nécessité d'améliorer les méthodes pédagogiques pour que cette filière ne soit pas touchée par la mémorisation et l'apprentissage". Pour sa part, M. Hadjar a mis l'accent sur l'"impératif de l'amélioration de la qualité, et pour cela, ce séminaire va tenter d'apporter des réponses à la problématique de la réticence", a-t-il dit précisant qu'il s'agissait peut-être d'un problème de programmes ou encore de méthodes. Il a évoqué le recours aux "méthodes de formation innovantes afin d'améliorer les performances et encourager les étudiants de s'y inscrire en grand nombre". "Il est nécessaire d'accompagner cela par la mise en place d'une nouvelle politique dans le domaine de l'orientation pour encourager les études en mathématiques", a plaidé M. Hadjar, précisant que "la réalisation de cet objectif stratégique requiert la mise en place d'une formation adéquate aux formateurs qui leur permettra de s'acquitter convenablement de leurs missions". Le ministre a exprimé "sa disponibilité à interagir avec le secteur de l'Education nationale pour examiner la possibilité d'améliorer le rendement et atteindre les objectifs tracés notamment en matière de l'actualisation des méthodes d'enseignement des mathématiques et le développement du partenariat entre les deux secteurs". La rencontre nationale sur la didactique des mathématiques est articulée autour de plusieurs axes majeurs animés par des experts nationaux et étrangers, à savoir "didactique des mathématiques", "outils et supports didactiques en mathématiques", "mathématiques et enjeux sociétaux", "formation des formateurs" et "recherche-action".