Le Premier ministre israélien Ehoud Olmert et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas se sont rencontrés à Jérusalem jeudi pour la première fois depuis la relance du dialogue de paix en novembre à Annapolis, au moment où un projet israélien d'implantations à Jérusalem-Est attise les tensions.M. Abbas exige l'annulation du projet annoncé début novembre, qui porte sur la construction de 307 habitations à Har Homa, un quartier de Jérusalem-Est faisant partie d'un ensemble de quartiers juifs où vivent environ 180.000 Israéliens. Le sommet de jeudi n'a pas permis de régler le différend relatif aux constructions effectuées par les Israéliens à Jérusalem-Est. Mais, au cours de leurs deux heures d'entretiens, les deux dirigeants sont tombés d'accord pour que cette question ne paralyse pas le processus de paix. "A partir de la semaine prochaine, les négociations sur le statut final reprendront", a déclaré Ahmed Qorei, chef des négociateurs palestiniens. Les deux parties ont qualifié les discussions de "positives". "Il y a un désir commun d'aller de l'avant, de faire des progrès", a renchéri Mark Regev, porte-parole du gouvernement israélien. Mercredi, le président de l'Autorité palestinienne avait demandé à la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice d'intervenir auprès d'Israël, selon son conseiller Nabil Abou Rdeneh. Le dossier de Jérusalem empoisonnait les réunions des équipes de négociation depuis le retour d'Annapolis, dans le Maryland (est des Etats-Unis). Les Palestiniens demandent le gel de toutes les constructions israéliennes à Jérusalem-Est et en Cisjordanie, territoires dont Israël s'est emparé lors de la guerre des Six Jours en 1967 et devant faire partie du futur Etat indépendant qu'ils veulent établir. Israël s'est pourtant engagé à respecter la "feuille de route" pour la paix qui prévoit l'arrêt des implantations en Cisjordanie. Mais elle estime, toutefois, que cette mesure ne concerne pas Jérusalem-Est et donc le projet d'Har Homa. Quelque 8.500 Israéliens vivent déjà dans ce quartier. Pour le négociateur palestinien Saeb Erekat, "ces (constructions) tuent la crédibilité du processus de paix". Nabil Abou Rdeneh a précisé que les équipes de négociation allaient commencer à s'entretenir des principaux sujets. "Mais il faut geler les activités d'implantations en vue de créer une atmosphère" propice à l'enregistrement de "progrès dans le cadre du processus de paix", a-t-il dit. Il a expliqué que Mahmoud Abbas devait demander à Ehoud Olmert une "cessation des activités d'implantations". La rencontre entre Mahmoud Abbas et Ehoud Olmert a eu lieu deux semaines avant la visite dans la région du président américain George W. Bush, dont le but est de profiter de la relance du processus qu'a permise la conférence d'Annapolis. Le Hamas, qui ne participe pas aux discussions, a estimé que la réunion de jeudi était une "perte de temps". "Olmert et son gouvernement poursuivent leurs agressions quotidiennes contre notre peuple, continuent de construire des implantations et ne reconnaissent pas les droits nationaux et politiques des Palestiniens", a estimé le Mouvement de la résistance islamique, qui s'est emparé du contrôle de la Bande de Gaza au mois de juin. L'armée israélienne lance fréquemment des raids aériens et effectue des incursions dans ce territoire pour mettre un terme aux attaques à la roquette de militants palestiniens sur des localités du sud. Jeudi, l'armée israélienne a mené trois attaques dans la Bande de Gaza, tuant six Palestiniens dont un haut commandant du Djihad islamique, Mohammed Abdala, selon le groupe du Djihad palestinien.