Des centaines de voitures se déplaçaient en file indienne au dernier jour de l'année 2007 pour rejoindre le grand portail du centre de contrôle (COTA-SGS), situé dans la zone industrielle de Rouiba. Des files d'attente interminables se formaient à chaque heure qui passe. Sofiane (étudiant), est l'un de ceux qui ont déjà passé deux nuits dans leurs voitures, visiblement exténué, ne sait plus quoi dire devant une telle situation. "Cette nuit, j'ai gagné quelques places abandonnées par des gens, qui, n'en pouvant plus d'attendre leur tour, sont partis, la rage au cœur, en cédant leur tour à d'autres", a-t-il dit. D'autres encore, regroupés sous un arbre pour se protéger de la pluie, discutaient de tout et de rien pour tuer le temps. L'un deux, se laissant emporter par la colère, espère l'ouverture, dans les plus brefs délais, d'autres centres de contrôle dans la capitale pour juguler ces chaînes qui n'en finissent plus. "Pourquoi ne pas renforcer les 13 centres existants à Alger par d'autres au niveau des grandes stations-service", suggère pour sa part Ali, architecte. Karim, un jeune qui a remplacé son beau-frère moyennant 1 000 DA, dit qu'il a déjà fait passer son véhicule par le contrôle technique il y a de cela deux mois au centre de contrôle technique de Birtouta. "J'ai passé une longue nuit d'attente devant le centre pour être parmi les premiers à passer. Le quota était d'une trentaine de voitures seulement", a-t-il déploré. Intervenant dans la discussion, Hamid (commerçant), qui n'a pas dormi depuis 24 heures, souhaite pour sa part, s'il n'arrive pas à faire contrôler son véhicule avant minuit, demander aux services de la sécurité routière d'être cléments, au moins durant la première semaine de l'année 2008, avec les automobilistes qui n'auront pas pu expertiser leurs véhicules. Certains regrettent ne pas savoir où sont situés les centres et comment se fait le contrôle, et déplorent le manque d'informations utiles en ce sens. A ce sujet, Brahim Messaadi, directeur d'exploitation du centre de contrôle COTA-SGS, filiale du groupe suisse (SGS, Société générale de sécurité, expert dans la certification, le contrôle, la qualification et l'homologation des systèmes de sécurité) a déclaré que "l'information a été largement diffusée à travers tous les médias, presse écrite et audiovisuel". Un dépliant sur le contrôle technique a été, même diffusé par l'Etablissement national de contrôle technique automobile (Enacta, selon Messaadi, chapeautant tous les centres de contrôle à travers le pays) et qui dépend du ministère du Transport. Ce dernier a indiqué que son centre est en train d'appliquer la note de l'Enacta, invitant tous les centres de contrôle technique à renforcer le dispositif de contrôle en travaillant les week-end et jours fériés, pour permettre au grand nombre des retardataires de faire contrôler leurs véhicules. "Ceci est applicable dans notre centre, le plus grand d'Alger, par la mise en place de deux équipes travaillant de 6H30 du matin au lendemain à 1H00 du matin pour le service qui reçoit des voitures d'entreprises avec lesquelles on a eu des conventions, et de 7h00 du matin à 19h00 avec les particuliers", dit-il, en ajoutant qu'entre 300 et 400 voitures sont diagnostiquées chaque jour, alors que cette station ne peut contrôler que 128 véhicules. Une moyenne de 20 mn est consacrée au contrôle de chaque véhicule, dont la vérification concerne la visibilité, les organes mécaniques, l'éclairage et la signalisation, la direction, le freinage, la pollution due au gaz d'échappement, la liaison sol et la structure de la carrosserie. Et pour faire face au flux constaté ces 15 derniers jours, la station a renforcé l'équipe en exercice par 7 contrôleurs, 2 agents de saisie de 4 personnes affectées à l'administration pour les PV et l'encaissement. S'agissant des contre-visites, quelque soixante véhicules sont concernés quotidiennement, et un délai de 15 à 30 jours, suivant les cas, est établi pour revenir au centre. La contre -visite se fait directement et à n'importe quel moment de la journée sans devoir attendre, a-t-on précisé auprès du COTA-CGS.